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Quoi savoir avant de s’attaquer à des rapides en canot
Après avoir descendu la section tranquille de la rivière Rouge avec vos amis à lors d’une fin de semaine de canot-camping (qui était plutôt une excuse pour faire le party dans le bois, soyons honnêtes), vous vous dites que vous seriez mûr pour un peu plus d’aventure sur les flots.
Les images des compétitions de canoë slalom aux derniers Jeux olympiques de Tokyo vous ont inspiré à vous attaquer enfin à des rapides bouillonnants armé de votre pagaie. Mais voilà: vous avez beau avoir soif d’adrénaline, vous ne savez pas trop par où commencer.
Ça tombe bien, on vous a justement concocté un petit guide pratico-pratique avec les judicieux conseils de Linda Besner, canoéiste aguerrie et membre des Portageurs, le plus grand club de canotage et de canot-camping au Québec.
Être bien formé: la grosse base
« Le minimum que l’on peut faire avant de s’aventurer dans la descente de rivière avec des rapides, c’est de faire les formations en eaux vives 1 et 2 offertes par Canot Kayak Québec , estime Linda Besner. C’est impossible de montrer à quelqu’un comment faire des appels et des écarts (deux techniques de canotage) par téléphone. La lecture de rivière, c’est LA chose que l’on doit maîtriser si on veut faire ce sport-là et ça prend de l’apprentissage en personne pour y arriver ».
«C’est impossible de montrer à quelqu’un comment faire des appels et des écarts (deux techniques de canotage) par téléphone»
Dans cette optique, la sportive avec plusieurs années d’expérience derrière la pagaie recommande d’aller consulter un formulaire sur le site de Canot Kayak Québec pour évaluer ses compétences en rivière et ainsi mieux choisir ses destinations. « C’est sûr que si vous descendez la rivière du Diable ou la Jacques-Cartier qui ont quelques R1 (le plus bas niveau d’intensité de rapide), il n’y a pas beaucoup de danger si vous savez nager et que vous êtes un peu à l’aise sur l’eau. Mais si vous voulez dépasser ce niveau, ça vous prend une formation plus approfondie », croit la membre du CA des Portageurs, qui indique qu’une formation en premiers soins en région éloignée et en sauvetage en eau vive sont également des outils non négligeables à posséder.
S’inscrire à un club spécialisé
Si vous ne voulez pas vous casser la tête et préférez avoir plus de soutien avant de descendre vos premiers rapides, Linda Besner recommande fortement de vous inscrire dans un club formé d’experts en la matière. « Tous les clubs de canotage offrent des cours d’initiation qui se penchent sur la base du sport. Chez les Portageurs par exemple, on montre autant l’aspect camping 101, puisqu’on a des membres qui n’ont jamais monté une tente, que la sécurité sur l’eau et les techniques en canot », explique-t-elle.
«il faut toujours se rappeler que la rivière est plus forte que nous.»
Il y a également un esprit d’entraide au sein des clubs de canotage qui rend l’expérience d’autant plus agréable selon Linda. « Il y a des gens plus expérimentés qui se font un plaisir d’aider ceux qui ont plus de difficulté. C’est aussi un bon endroit pour trouver un camarade de canot pour les excursions futures. Parce qu’en expédition, on ne part jamais seul ».
Être équipé pour pagayer fort
Une fois que vous êtes formé adéquatement, il vous reste un élément à maîtriser pour vous assurer d’avoir une belle expérience: l’équipement. Le premier item à avoir sous la main? Une carte de la rivière que vous vous apprêtez à descendre que vous pouvez trouver sur des sites comme cartes plein air. « Ça donne un bon indicateur du niveau qu’il faut avoir avant de se lancer. Aussi, il faut toujours se rappeler que la rivière est plus forte que nous. Ça ne sert à rien de gonfler son égo en voulant monter de niveau trop vite. Il faut y aller à son rythme et respecter ses limites », ajoute Linda.
Sinon, un casque et une VFI (veste de flottaison individuelle) sont des éléments de base que tout bon.ne canoteur.euse devrait avoir sous la main. « Le reste, comme un sac étanche et un baril pour traîner ses effets personnels, évidemment que c’est utile, mais ça n’affectera pas votre sécurité. Et de grâce, laissez vos gougounes à la maison et optez pour des souliers confortables et bien lacés à la place. Vous allez vous en vouloir si vous devez marcher dans le bois pour retrouver votre chemin avec des gougounes dans les pieds », précise en riant l’experte.
«De grâce, laissez vos gougounes à la maison et optez pour des souliers confortables et bien lacés à la place.».
Un petit coup d’œil à la météo des prochains jours est bien évidemment de mise pour choisir les vêtements que vous amènerez. Parce que, comme le dit si bien Linda, « une hypothermie est vite arrivée ».
Dernier petit conseil qui est un peu casseux de party, mais qui tombe sous le sens et qui est TRÈS important: « Les consommations, on garde ça pour le soir après l’expédition. Jamais pendant que vous êtes sur la rivière. On voit un lien direct entre les noyades et les taux d’intoxication », martèle Linda qui a pourtant vu passer pas mal de canoteurs du dimanche équipés d’une caisse de 24 dans le fond de l’embarcation.
Si vous voulez avoir une idée de ce à quoi ressemble de la descente d’eau vive en canot sans pour autant faire des heures de route et que vous habitez dans la grande région de Montréal, vous pouvez aller visiter Kayak Valleyfield, qui offre des formations au 7 à 77 ans (selon leur site) de s’initier aux sports en eau vive.
Voilà! On espère que cet article vous permettra de profiter de nos tumultueux cours d’eau comme il se doit!