On est un peuple chaleureux. On se serre la main, on fait des accolades, on donne deux becs, sans compter qu’on a l’habitude de parler généralement près de notre interlocuteur. Si nous sommes suffisamment à l’aise avec une personne on peut facilement toucher l’épaule, le bras, le dos… bref on peut être tapoteux (dans le respect, bien sûr).

Rien pour favoriser la distanciation sociale.

Mais qu’est-ce que ça représente vraiment dans le milieu de travail?

Les recommandations disent qu’il faut se laver fréquemment les mains, pendant au moins 20 secondes, tousser ou éternuer dans le creux de son coude, ne pas se rendre au bureau si on a des symptômes de maladie contagieuse, se tenir à deux mètres de nos collègues le plus possible et porter son masque lorsqu’on n’est pas à son bureau.

On peut être préoccupé par notre santé et le respect des règles, mais ça ne veut pas dire que tout le monde à le même niveau de considération. Alors que faire lorsqu’un collègue n’est pas suffisamment soucieux de notre nouvelle réalité?

C’est encore nouveau, il est fort possible que la personne ait simplement oublié de conserver une distance de deux mètres ou de mettre son masque à la cafétéria. Les oublis arrivent et la forte majorité d’entre nous sommes de bonne foi, alors soyons un peu indulgent.

D’ailleurs, ça me rappelle une petite anecdote. J’ai un ami qui travaille en alternance à la maison et en entreprise. Un jour au bureau, il se lève pour aller poser une question à une collègue. En s’approchant d’elle (vraisemblablement un peu trop), elle crie «2 MÈTRES!!!» si fort que les collègues présents se sont retournés en faisant des gros yeux. Après quelques secondes de silence, ils ont tous éclaté de rire, heureusement.

Elle ne voulait absolument pas crier, mais c’est le réflexe qu’elle a eu.

Il ne voulait certainement pas lui manque de respect à s’approchant trop près, il avait simplement oublié.

Patience et tolérance doivent faire partie de notre quotidien.

Si, malgré les rappels, la distanciation n’est toujours pas respectée, je vous invite à en parler à votre gestionnaire. Il pourrait décider d’en discuter avec la personne la prochaine fois qu’il remarquera un écart de comportement ou encore parler directement aux gestionnaires de votre collègue. Quoi qu’il en soit, les personnes occupant des rôles de gestion ont la responsabilité de gérer ce type de situation alors il ne faut pas hésiter.

Est-ce que cette personne récalcitrante a un coéquipier avec qui il s’entend particulièrement bien? N’hésitez pas à faire appel à lui. Cette personne pourrait vous donner des trucs pour l’approcher ou encore vous proposer d’aller lui parler directement.

Attention! C’est toujours un peu délicat lorsqu’on parle d’un collègue à un autre collègue alors tenez-vous-en aux faits et évitez toute forme de discussion qui pourrait ressembler à du commérage.

Si les discussions ne fonctionnent pas, c’est au tour des RH d’entrer en scène. Le cas d’une personne qui refuserait de porter son masque dans les aires publiques de votre bureau alors que les directives internes le précisent explicitement sera géré comme toute autre problématique de gestion et assujetti à la gradation des sanctions, le cas échéant.

Votre conseiller a la responsabilité et le devoir de s’assurer que vous travaillez dans un environnement sain et exempt de toutes formes de danger. Alors, croyez-moi qu’il prendra les mesures nécessaires.

Que vous soyez en retour progressif ou de retour au bureau à temps plein, si vous sentez le besoin d’avoir plus de distance ou d’être plus dans votre bulle jusqu’à ce que la situation s’atténue, n’hésitez pas à demander à travailler à distance, où vous avez la certitude que, même avec 10 rencontres Zoom par jour, personne ne peut vous respirer trop proche du visage.

La dernière chose que l’on souhaite c’est que vous pogniez les nerfs et que ça finisse comme la saga de la STM. Alors même si c’est frustrant, gardez votre calme et utilisez les ressources à votre disposition.