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Quoi faire lorsqu’on sent que notre carrière plafonne?
Mon dernier spectacle solo à Montréal s’est terminé en ovation debout. Bien que j’étais heureux sur le coup, ça m’a mené à une déconfiture totale dans les jours qui ont suivi. Mon cerveau s’est mis à spinner : la prochaine étape, c’est quoi?
Je me suis mis à réfléchir, à trop réfléchir. Je suis arrivé à la conclusion que je n’ai pas le rayonnement nécessaire pour refaire mon spectacle une quatrième fois devant 80 personnes à Montréal et j’ai abouti dans une place que je qualifierais de vraiment pas nice.
Pourquoi fais-je ce que je fais si j’ai déjà plafonné alors que tout ce qui s’en vient sera moins plaisant et plus difficile? Je me suis ramassé dans une tornade de pensées négatives durant une semaine. Aujourd’hui, j’en suis sorti et je vous explique comment faire de même.
Se souvenir d’où on est parti.e
Bien que nous ne soyons pas Corneille, c’est bon de se rappeler qu’on vient de loin. Padadapou, padadapou, padadapapaaaaa.
Lorsqu’on plafonne, on peut avoir l’impression d’être au niveau zéro de notre progression : on se sent comme Sisyphe qui doit toujours remonter sa grosse boule de pierre à partir du même endroit tous les matins.
La réalité, c’est qu’on est vraiment plus avancé.e que ce que notre tête essaie de nous faire croire. Ce n’est pas parce qu’on est loin du sommet de la montagne qu’on est nécessairement à son pied.
Regardez à travers le rétroviseur de votre carrière pour célébrer tous vos accomplissements. Prenez un moment pour être fier.ère de votre position actuelle et de ce que vous avez, plutôt que de vous inquiétez de ce que vous n’avez pas.
Mon ami Guillaume Boldock m’a dit : « J’ai-tu devant moi un auteur de best-seller, un humoriste nommé trois fois au Gala Les Olivier, un animateur d’une soirée d’humour hebdomadaire qui marche super bien, un gamer dont l’une des jobs est d’écrire sur les jeux vidéo, un gars qui se plaignait d’être trop occupé… en train de s’inquiéter pour son futur? Pour vrai? »
D’ailleurs…
En parler à des ami.e.s
Si vous êtes comme moi, votre tendance à surréfléchir à tout vous amène rarement aux endroits les plus paisibles de votre imaginaire. Dans mon cas, si je suis laissé à moi-même trop longtemps, ça ne finit pas bien.
N’hésitez pas à écrire à vos proches pour parler de vos émotions. Lorsque je suis pris dans un tourbillon d’idées sombres, je sais que mes ami.e.s sont là pour me remonter le moral.
Alors que j’étais coincé dans mon nuage gris, mes ami.e.s m’ont rappelé que j’avais des dates de spectacle à Gatineau et à Sherbrooke. Ça m’était complètement sorti de la tête!
Je sors toujours mieux de ces discussions avec mon entourage en me sentant mieux. Je finis même par être capable de me parler raisonnablement!
C’est normal que ça soit plus long avec le temps
Imaginez que vous êtes un restaurateur sur le point d’ouvrir votre premier établissement. Vous traversez un nombre impressionnant de milestones qui vous donnent le sentiment de progresser : le premier bail signé, le premier chef engagé, la création du compte Insta, la première ouverture au public et bien d’autres!
Après quelques années, c’est possible de sentir la routine s’installer alors que le resto roule bon train. C’est normal. Le prochain jalon n’arrivera pas bientôt. La prochaine succursale? Le prochain service offert? La vente à un investisseur? Tout ça prendra du temps à se réaliser.
En début de projet, on traverse régulièrement des moments marquants. À la longue, ces évènements finissent par se distancer dans le temps. Rappelez-vous que c’est tout à fait normal de sentir qu’on fait du surplace.
Même lors de longs roadtrips, on doit arrêter pour faire le plein. Personne ne se dit jamais : « Ah! Ma voiture n’avance pas alors que je me prépare à faire de la route! »
La même logique s’applique à vos projets.
Se fixer de nouveaux objectifs
Continuons avec l’analogie du roadtrip. Si on part de Montréal en voiture et qu’on veut se rendre jusqu’en Argentine, on va trouver le temps vraiment long avant de pouvoir faire : « Yes! C’est fait! »
Prenez le temps de diviser vos prochains objectifs ou de les recadrer. Peut-être que je ne peux pas faire mon spectacle solo dans une salle complète de 80 personnes, mais ce n’est pas grave.
Dimanche dernier, le brave Richardson Zéphir m’a dit : « Man, tu vas faire ton show au moins trente fois avant de passer à autre chose. Soit tu t’essaies dans un autre marché comme l’Abitibi, soit tu le fais encore plus souvent à Montréal. S’il y a 12 personnes dans le public, il y aura 12 personnes dans le public. C’est quand même 12 personnes qui sont venues te voir au lieu de faire n’importe quoi d’autre. »
Il m’a convaincu de le refaire le 1er décembre. Ça me donne quelque chose à attendre avec impatience et un projet sur lequel me concentrer! Là, il faut juste que je crée ma billetterie, l’évènement Facebook, mes affiches et tout ça… ah, et que j’en parle à la salle où je veux le faire!
J’ai de quoi repartir la machine! J’ai du pain sur la planche! Je me sens back in the game!
Faites une nouvelle micro-action
Pour vous sortir du sentiment de plateau qui vous habite, faites un petit geste hors de vos habitudes pour tenter de développer quelque chose de nouveau.
Si vous vous ennuyez de sentir une progression, engagez-vous dans quelque chose qui sort de vos habitudes. Lancez une bouteille à la mer dans une nouvelle direction. On ne sait jamais ce qu’elle donnera!
Voilà, c’était mes petits trucs pour les moments où on a l’impression de plafonner. Il ne faut pas rester assis.e en se disant que rien n’évolue : il faut passer à l’action. Si on travaille fort, qu’on reste en mouvance et qu’on demeure gentil.le, les choses vont assurément avancer!