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Quoi faire avec ces 5 aliments qu’on oublie toujours et qui finissent dans le compost
On nous le répète depuis qu’on est tout petit: il ne faut pas gaspiller sa nourriture. Mais il semble que le message ne soit pas passé. On continue au Canada à jeter 58% des aliments que l’on produit. Bien qu’une partie de ce gaspillage soit inévitable, près du tiers de ces produits pourraient être consommés. C’est aussi un enjeu écologique: tous ces aliments jetés gaspillent un quart de l’eau utilisée en agriculture, et d’en disposer génère énormément de gaz à effet de serre et de méthane.
Tout le monde a son rôle à jouer pour remédier à cette situation, à commencer par le gaspillage alimentaire à la maison. Le foyer canadien moyen jette environ 140 kg de produits consommables par année, ce qui représente une perte estimée à 1100$.
Des légumes aux grains en passant par les produits transformés, il y a presque toujours moyen de donner une deuxième vie à notre épicerie. Voici donc un petit aide-mémoire pour réduire le gaspillage alimentaire à la maison.
Herbes et laitues
D’expérience personnelle et après consultation rapide avec des collègues, les laitues et les herbes ont tendance à être des stars du compost, vu leur tendance à flétrir ou décolorer plutôt rapidement. Pourtant, ces aliments sont assez facile à réutiliser en cuisine. C’est aussi un bon prétexte pour souligner l’importance du compostage et d’une bonne gestion de ses déchets alimentaires. Vous voyez votre laitue achetée la semaine dernière qui semble prête à rendre l’âme? Elle se décomposera au bout de quelques semaines si vous la mettez au compost. Si vous la jetez aux poubelles, ça peut lui prendre jusqu’à 25 ans.
Première chose à savoir, c’est que votre laitue n’est peut-être pas tout à fait morte. Donnez-lui un bain d’eau glacée, et il y a de bonnes chances qu’elle retrouve sa verve d’avant. Par contre, si elle n’est pas ressuscitée, on peut encore faire plein de belles choses avec! Coupez-la en gros morceaux et faites-la revenir avec de l’huile d’olive, de l’ail et les assaisonnements de votre choix pour accompagner vos plats. Émincée, elle ajoute un peu de couleur et de goût à votre recette de pâtes préférée, ou passez-la au mélangeur pour l’ajouter à votre mélange de crêpes salées.
Personnellement, je garde toutes sortes d’herbes dans un sac refermable au congélateur. Quand j’en ai suffisamment, je transforme mon medley d’herbes, auquel j’ajoute aussi mes fanes de carottes et de radis, en pesto qui se retrouve un peu partout dans mes plats. Dans des pâtes, évidemment, mais aussi comme marinade pour des pièces de viande, ou encore mélangé à un peu de mayonnaise pour faire une trempette à crudités. Vous pouvez aussi utiliser vos vieilles herbes pour donner du goût à vos soupes et bouillons.
Les pains
Ah, le pain, géniteur de notre civilisation. Il y a une très grande chance qu’il y en ait en ce moment dans votre cuisine, sous une forme ou une autre, que ce soit une miche, du pain blanc ou même des bagels. Et ça se peut qu’il soit en train de s’assécher et qu’il dépérisse sur votre comptoir. Mais cet incontournable de notre alimentation n’a aucune raison de se retrouver au compost tant qu’il ne présente pas de signes de moisissure.
Depuis au moins le cinquième siècle, des gens sensés partout dans le monde ont comme tradition de tremper dans un mélange d’oeufs et de crème le pain qui semblait être perdu pour en faire un délicieux déjeuner. Appelez votre mère pour lui demander sa recette de pain perdu, elle sera contente.
Déchirez de gros morceaux d’un pain rassis dans un bol et ajoutez-y des tomates pour faire une excellente panzanella, parfaite pour un pique-nique. J’aime aussi beaucoup cette recette de cookies chorizo-parmesan.
Le lait
Les produits laitiers n’ont plus autant la cote qu’avant. En effet, entre 2004 et 2018, la consommation annuelle de lait par Canadien a diminué de près de 20 litres!
Par contre, le lait reste essentiel à bon nombre de recettes, et son prix relativement bas fait que par habitude, on continue à en acheter régulièrement. Et souvent en formats plus gros que ce dont on a besoin. Cela fait du lait un des aliments les plus gaspillés au Canada.
Faque… vous êtes rentré soûl un soir il y a deux semaines, vous aviez acheté un litre de lait pour vous faire du Kraft Dinner, et là vous avez du lait qui menace de tourner d’une minute à l’autre? Ça peut être le bon moment de faire une belle grosse batch de sauce Mornay, qui se congèle bien et vous permettra de vous faire un mac’n’cheese encore plus délicieux la prochaine fois!
Si vous vous sentez un tantinet plus aventureux, vous pourriez en profiter pour tenter de faire une ricotta maison. C’est beaucoup plus simple que ce que vous croyez, et de là vous pouvez l’aromatiser comme vous voulez. Suffit de faire chauffer votre lait, d’y ajouter un acide, sous forme de vinaigre ou de citron, et d’égoutter. Ça peut pas être beaucoup plus simple que ça! Mettez-en dans vos pâtes, sur des morceaux de pain, ou faites en une salade avec les légumes (ou des fruits) du moment.
Les bananes
Un vrai classique, cette banane. Il y a encore quelques années, lorsqu’elle murissait trop, les gens avaient tendance à la jeter. Mais aujourd’hui, tout le monde et sa grand-mère sait qu’on peut garder nos bananes noircies dans le congélateur, pour les utiliser quand on veut faire un pain aux bananes et des pancakes véganes.
C’est bon, du pain aux bananes, mais je suis un peu tanné. Donc quand j’ai une main de bananes qui semble assez noire pour en faire un pain, je la laisse chiller encore un peu, et je l’utilise pour réaliser la très addictive recette de Banana Cream Pie de la célèbre pâtissière du Momofuku, Christina Tosi.
Si vous n’êtes pas trop tarte à la crème, vous pourriez aussi pimper votre pain aux bananes en réalisant un gâteau banane-caramel au beurre salé. Un dessert très simple et parfait pour terminer le repas lors d’une nuit chaude d’été.
Les légumes flétris
Bien entendu, je peux pas vous faire une liste complète de toutes les façons d’utiliser des légumes qui ont été oubliés un peu trop longtemps. Ça prendrait un livre au complet, et il y en a d’excellents. Par contre, je peux vous donner des astuces sur comment leur assurer un potentiel.
L’essentiel, c’est de comprendre les aliments qu’on a, de penser à toutes les préparations qu’on connaît, et de voir comment ils peuvent s’y intégrer. Vous avez acheté de jolis concombres, mais ils ramollissent dans le frigo? Faites-les faire saumurer pour avoir des cornichons maison.
Vous savez pas trop quoi faire avec toutes les courges qui se ramassent chez vous dès le début septembre? Faites-les rôtir et congelez-les pour les intégrer dans vos recettes, comme des muffins à la courge et aux pépites de chocolat.
Si vous voulez pousser votre cheminement anti-gaspi encore plus loin, vous pouvez même recycler vos épluchures de légumes en chips, que vous pouvez par la suite ajouter sur tous vos plats pour ajouter de la texture et de la couleur.
Mesures préventives anti-gaspillage
Le meilleur moyen de ne pas gaspiller ses aliments, c’est d’avoir un rapport avec la personne qui les fait pousser ou qui nous les vend. C’est très dur de jeter des courgettes qui perdent vie quand on a eu une conversation avec son maraicher sur les difficultés de la saison. Dès que l’on comprend la valeur humaine derrière un produit, on va toujours trouver un moyen de le revaloriser. Et n’hésitez pas à lui demander des recettes, personne d’autre n’aura autant de savoir-faire paysan!
Surtout, faites-vous plaisir. C’est des aliments que vous auriez autrement gaspillés, autant tenter quelque chose de nouveau, quitte à ce que le résultat soit moyen.
Et par pitié, si vous devez *absolument* disposer d’aliments pour une raison ou une autre, utilisez votre bac à compost. Pensez à votre laitue qui traînera encore au dépotoir dans 20 ans.