Les questions essentielles à se poser avant l’achat d’une maison

Est-ce que l’accès à la propriété est désormais une utopie? Quand on lit les grands titres, on est porté.e à penser que ce n’est pas demain que la crise actuelle va s’estomper!

Si, malgré tout, vous croyez avoir les reins assez solides pour vous lancer sur le marché, be my guest. Par contre, être propriétaire, ça vient avec de nouvelles réalités : est-ce que vous vous qualifiez pour une hypothèque? Est-ce que vous êtes obligé.e de faire inspecter? Voici les grosses questions existentielles auxquelles vous êtes mieux de penser avant de sortir 50 000 $ pour une mise de fonds.

En commençant, si vous n’avez pas reçu d’aide financière de vos parents ou si vous ne disposez pas d’un salaire dans les six chiffres, bonne chance dans vos recherches! La mise de fonds que vous accumulez depuis votre première jobine d’ado est mieux d’afficher plusieurs zéros, sinon, vous risquez de chercher longtemps.

Le prix médian d’une maison unifamiliale au Québec se situe actuellement autour de 415 000 $. À ce prix, ça signifie qu’une personne qui souhaite acheter avec une mise de fonds de 20 % devrait débourser… 83 000 $.

Puisqu’il y a aussi une rareté de propriétés sur le marché, vous pourriez devoir payer encore plus pour faire un pied de nez à la surenchère. Rendu là, aussi bien investir son cash down dans des maisons en Lego…

Votre partenaire et vous avez maintenant assez de blé (merci, les beaux-parents!) pour vous lancer sur le marché? Trouver la perle rare pour vous loger pourrait être aussi long et compliqué que le temps que ça vous a pris pour vous matcher!

Selon un sondage, trouver une maison prendrait environ de 10 à 12 semaines en moyenne et 10 visites de propriétés… si ce n’est pas plus! Puisque le marché favorise présentement les vendeurs et vendeuses, vous pourriez ainsi devoir prendre quelques journées de congé (ou même des vacances!) pour visiter et potentiellement faire votre deuil de la maison de vos rêves.

Bref, si vous avez vécu des hauts et des bas pour vaincre le célibat, attendez-vous à en vivre d’autres! Les courtiers immobiliers pourraient aussi vous ghoster!

À cause de la forte demande actuelle, il y a fort à parier que vous allez ressentir une certaine pression lors d’une offre d’achat. La surenchère pousse plusieurs à prendre le risque de couper les coins ronds en ignorant l’étape de l’inspection. Ainsi, vous pourriez vous retrouver avec des vice$ caché$ (en cas de fantômes, les Ghostbusters vous coûteront cher!). Prévoyez environ 10 jours pour l’inspection et son rapport.

Assurez-vous aussi de faire affaire avec un inspecteur ou une inspectrice membre d’un ordre professionnel pertinent (architecte, technologue, ingénieur.e en bâtiment). En effet, au Québec le rôle d’inspecteur.trice n’est lié à aucune formation réglementée et n’importe qui peut s’improviser inspecteur.trice! De plus, cette personne doit posséder une assurance responsabilité en vigueur pour les erreurs et les omissions.

Bref, soyez aussi méticuleux ou méticuleuse dans votre recherche. Surtout après avoir lu ce reportage du Journal de Montréal qui fait état de collusion entre des courtiers immobiliers et des inspecteurs. Assurez-vous de bien faire inspecter votre inspecteur.trice!

C’est bien beau avoir une mise de fonds, mais avez-vous assez de bidous pour les autres dépenses?

Par exemple, un.e notaire vous coûtera entre 1500 et 3000 $ pour finaliser votre achat. Malheureusement, il n’existe pas d’hypothèque pour ça et vous allez devoir payer immédiatement. En plus de ces frais obligatoires, prévoyez la taxe de bienvenue, le déménagement, l’achat de meubles, les rénovations (une cuisine coûte en moyenne entre 25 et 75 000 $!), les taxes de vente si c’est une nouvelle propriété, etc.

Avant de prendre l’une des plus importantes décisions financières de votre vie, vous voulez être sûr.e à 1000 % que vous avez les moyens. Sinon, cette nouvelle maison pourrait vite devenir un gouffre financier et ressembler à une prison!