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Qu’est-il arrivé au mont Glen?

La montagne estrienne pourrait être un riche terrain de jeu pour les skieurs et skieuses.

Par
Xavier Leblanc
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Cet article a été publié dans sa première version le 1er mars 2023 et mis à jour le 19 février 2024.

Au fil des années, et ce malgré la popularité du ski alpin au Québec, certaines montagnes ont dû fermer leurs pistes au grand public, principalement par souci de rentabilité. C’est le cas du mont Glen qui est fermé depuis presque vingt ans. Mais qu’est-ce qui se cache derrière cette mystérieuse montagne « fantôme »?

PS : On a déjà parlé du mont Shefford et de sa descente vers l’oubli juste ici.

De propriétaire à propriétaire ; de problèmes à problèmes

Le mont Glen est situé près de Bolton-Ouest, à 5 kilomètres de la ville de Knowlton. C’est en 1961 que la station de ski a officiellement ouvert ses portes aux skieurs et skieuses de la région. On parle d’une montagne ayant 27 pistes et 320 mètres de dénivelé. Quand même pas mal!

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L’un des problèmes qui a mené à la fin du mont Glen serait le faible nombre de skieurs au courant de la semaine dans les dernières années d’opération, rendant la station non rentable. L’autre raison évoquée est celle du besoin de renouvellement de la remontée mécanique impliquant des millions de dollars, une somme beaucoup trop élevée pour la montagne qui avait déjà des enjeux financiers.

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La fermeture de la station remonte à avril 2004, alors que la montagne a été achetée par un promoteur dans le but d’y faire une station privée avec un projet immobilier. Le propriétaire de l’époque a réalisé que le projet n’était malheureusement pas possible ni rentable et a donc gardé la montagne pour son plaisir personnel. De manière exceptionnelle, la station a été ouverte quelques fins de semaine durant la saison hivernale de 2007-2008. Ce fut alors la dernière fois qu’on ouvrait la station de ski au public.

Les skieurs et skieuses ont depuis dû se rabattre sur les monts environnants, soit Orford, Bromont, Sutton et Owl’s Head.

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Le sauveur du mont Glen, mais pas pour longtemps

En 2022, un entrepreneur dénommé Peter White s’affiche ouvertement comme étant le prochain propriétaire de la station. Il désire faire du mont Glen une montagne accessible à l’année longue, tant pour les amateurs et amatrices de ski alpin, de touring, de randonnée ou encore de vélo de montagne. Il faut dire que l’entrepreneur était familier avec la montagne, car il en a été le propriétaire de 1978 à 2004. « Ça a été un très grand succès pendant un bon moment. C’était petit, pas une grosse affaire comme Bromont. Les parents pouvaient laisser les enfants toute la journée », explique monsieur White en entrevue. Il spécifie que les nouveaux acheteurs de l’époque n’avaient malheureusement pas pu respecter sa demande de garder la station ouverte après la transaction en 2004.

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Le 31 octobre 2022, l’homme d’affaires s’est finalement vu dans l’obligation d’annuler l’achat de la station suite à des complications concernant le financement du projet. Selon l’entrepreneur, trois raisons expliquent cet échec : « Les taux d’intérêt qui augmentent, l’inflation et la peur des investisseurs. ». S’il a été en mesure d’aller chercher du financement jusqu’à 3 millions de dollars, il affirme ne pas avoir été capable d’obtenir les quelque 7 millions nécessaires à la réalisation du projet. « Je pensais que ça serait facile de trouver l’argent, mais au mois de septembre, j’ai compris que ça ne serait pas possible de trouver le financement. On parle ici d’une transaction estimée à 6,1 millions de dollars pour les 650 acres de terrain, en plus d’un investissement d’environ 1 million pour rendre la station opérationnelle. »

Le projet faisait des heureux.ses dans la communauté plein air, qui attendait avec impatience l’ouverture de la montagne, selon M.White. « J’étais très, très déçu du dénouement. Surtout du fait que je l’avais annoncé publiquement le “retour” de la montagne. J’avais une offre signée pour l’acheter, mais c’est finalement mort dans l’œuf. Il y a énormément de gens de la région qui sont aussi déçus. »

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Malgré tout, Peter White espère encore que la montagne qu’il chérit va rouvrir un jour avec l’aide des municipalités. « Il faudrait que les municipalités de Bolton-Ouest et de Lac-Brome l’achètent, comme ça s’est vu ailleurs au Québec. »

En attendant, on ne peut que souhaiter que ce terrain de jeu soit utilisé à son plein potentiel plus tôt que tard.