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Qu’est-ce qu’une augmentation salariale décente en période d’inflation?
Votre patron demande à vous rencontrer demain matin. Nerveux, vous ouvrez le courriel et vous rendez le lendemain dans son bureau d’un pas hésitant. Après quelques banalités, il vous annonce que même si votre performance répond aux attentes, il n’a pas d’autre choix que de baisser votre salaire cette année.
Comment réagir?
Plusieurs d’entre vous vont naturellement s’offusquer ou menacer de démissionner. D’autres vont encaisser le coup avant de peaufiner leur CV. Une chose est sûre : personne ne va calmement accepter ça sans une maudite bonne explication.
Pourtant, c’est ce que nous faisons chaque année quand nous acceptons une hausse salariale nettement plus basse que l’inflation.
En résumé, si les prix montent et que votre salaire reste le même, vous ne pouvez pas consommer autant avec votre argent.
Cette année tout particulièrement, alors que l’inflation se situe aux alentours de 7 % (6,8 % en 2022), nous ne serons que très peu à pouvoir profiter d’une augmentation de 7 % ou plus.
D’autant plus qu’en moyenne, les employeurs n’ont pas prévu d’excéder les 4,1 % en 2023. Bien que cela soit au-delà des hausses habituelles qui avoisinent les 2-3 %, ce n’est pas suffisant pour contrer la baisse du pouvoir d’achat.
En résumé, si les prix montent et que votre salaire reste le même, vous ne pouvez pas consommer autant avec votre argent. C’est insidieux et on peut voir l’effet de la baisse du pouvoir d’achat entre le niveau de vie de nos parents et le nôtre. Si l’inflation monte en flèche, cet effet est encore plus prononcé.
même si votre salaire ne fait que suivre l’inflation, vous devrez quand même plaider pour votre cause.
Sachant cela, comment doit-on se préparer pour une révision salariale avec notre employeur. Doit-on demander 7 %? Pas nécessairement, car les employeurs aussi doivent composer avec l’inflation. Tout coûte plus cher pour eux également, incluant la masse salariale. Même si vous pensez mériter une hausse égale ou supérieure à l’inflation, il est peu probable que vous l’obteniez.
Mais examinons ensemble deux stratégies : dans la première, vous visez 7 % ou plus et dans la deuxième, vous visez moins.
Vous visez l’inflation
Dans ce cas, même si votre salaire ne fait que suivre l’inflation, vous devrez quand même plaider pour votre cause.
Pour ce faire, vous devez faire vos devoirs, soit :
1- Connaître le salaire moyen et les hausses de salaire moyennes pour votre position
Faites le tour des offres d’emploi ou appelez un chasseur de têtes. Si vous exigez 80 000 $ pour un emploi à 60 000 $, vous risquez de vous buter à une porte fermée. Mais si vous remarquez que vous êtes sous-payé, vous avez maintenant un argument de poids.
2- Connaître votre valeur ajoutée
Vous avez décroché un contrat de 20 000 $? Alors vous avez amélioré la performance d’un processus où une opération de 2 semaines prendra maintenant 2 heures à être effectuée, mais vous avez surtout permis à votre employeur de gagner de l’argent — ou d’en perdre moins.
Voici le genre d’argument qui peut donc jouer en votre faveur; il ne vous manque plus que la confiance pour les plaider. Il n’y a rien de garanti, mais au moins, vous mettez toutes les chances de votre côté.
Vous visez une augmentation moins élevée
Vous êtes conscient que vous ne risquez pas d’obtenir l’augmentation rêvée. Vous pouvez toutefois profiter de la conjoncture pour des demandes spéciales. Vous rêvez d’une semaine de vacances de plus? D’un nouvel équipement? D’un meilleur remboursement des dépenses? D’un horaire allégé? Voici l’occasion de les demander.
Et si vous êtes profondément déçu de votre augmentation, n’oubliez pas qu’il vous reste une dernière option pour augmenter votre salaire de façon significative : changer d’emploi!