Qu’est-ce qu’on va faire avec tout ce plexiglas?

Avec la nouvelle vague de COVID qui frappe à notre porte, c’est difficile de penser qu’un jour tout ça sera derrière nous. Mais il faut continuer d’espérer qu’on claque la porte au nez de ce virus et que la vie normale puisse reprendre son cours… au moins un p’tit cinq ans avant que la planète brûle entièrement à cause des changements climatiques.

Pendant cette brève fenêtre de normalité avant la prochaine catastrophe, les humains feront face à une question qui garde déjà éveillés les gens avec une conscience écologique: que faire de tout ce plexiglas?

À l’image de la chanson Coton Ouaté il y a deux ans, le plexiglas a envahi nos vies de manière rapide et agressive dans un court laps de temps, au point où on ne le remarque même plus. Sauf que, contrairement à mes voisins qui continuent à jouer ladite chanson tous les samedis après-midi, un jour, le monde pourra tourner la page (on l’espère) sur l’ère du plexiglas. Il faudra alors trouver une deuxième vie à ces objets, mais laquelle?

Comme pour tous les problèmes du monde qui demandent une solution, je me contente d’angoisser la nuit en espérant que des gens plus intelligents y trouvent une solution. J’imagine que c’est en entendant mes prières que Daniel Neubauer, un professeur de design industriel à l’Iowa State University, a commencé à se pencher sur la question avec ses étudiants.

La bonne nouvelle la gang, c’est qu’on peut apparemment faire presque tout avec du plexiglas. C’est le matériel solide, clair et peu dispendieux qui se rapproche le plus du verre.

La mauvaise nouvelle, c’est que le plexiglas est aussi turbo nocif pour l’environnement, pour un paquet de raisons. La première, c’est qu’il est conçu non biodégradable. Ensuite, c’est fabriqué en utilisant des ressources fossiles. Finalement, la réflexion du soleil sur les feuilles d’acryliques contribuerait à l’expulsion de particules de gaz carbonique dans l’atmosphère, ce qui, on le sait maintenant, fait que nos petits-enfants auront plus beaucoup d’espaces verts pour jouer.

Tous ces éléments prouvent donc l’importance de réutiliser ce plexiglas plutôt que de le jeter. Sans quoi les conséquences sur l’environnement seraient horribles. Daniel Neubaueur et son équipe ont donc du pain sur la planche.

Son équipe a essayé plusieurs choses: le couper, changer sa forme, le mouler, le faire fondre, etc. À coup d’essais-erreurs, ses étudiants sont parvenus à faire plusieurs objets. L’éventail des résultats allait de la simple tablette, en passant par des porte-clés, jusqu’à des anneaux de graduation. Donc en plus d’annuler ton bal de finissant, tu peux même te faire faire un souvenir en plexiglas de cette année de marde.

Ils sont également parvenus à faire des meubles plus gros, comme des chaises ou des podiums. Bref, il n’y a pas de doute, le plexiglas se transforme, à condition d’accepter que le produit final ne soit pas parfait.

Parce que la transformation du plexiglas implique souvent que le matériel perde de son aspect « en verre ». Mais entre l’option d’acheter un produit recyclé un peu plus laid que la normale, ou sacrifier la planète, je prends le premier choix.

Suffit donc de diminuer un peu nos attentes, et on pourra sauver tout ce plexiglas et nous-mêmes. Qui sait, peut-être qu’un jour nous aurons droit à des friperies complètes qui vendent des meubles en plexiglas.

Histoire de vous montrer que ça peut être beau, du plexiglas, voici maintenant quelques exemples d’objets qui mériteraient une place chez vous.

Une table

Une table transparente, je dis oui. Pis si vous passez votre temps à rentrer dedans, mettez une nappe dessus, vous la verrez mieux.

Un cellier

Pour ceux et celles qui aiment autant flasher leurs bouteilles de vin, ainsi que le mobilier qui les contient. Une pierre, deux coups.

Une chaise

Chaque jour, faites la joke «Ga’, j’suis assis dans le vide». Des heures de plaisir en perspective.

Faites un don

Finalement, petite suggestion qui vient de ma copine: si vous êtes cette personne qui ne sait pas quoi faire avec son plexiglas et que vous ne connaissez pas de designer industriel dans votre entourage, vous pouvez donner vos feuilles à Écoscéno.

C’est une compagnie dont la mission est de réduire l’impact environnemental de la production culturelle et qui prend les dons de matériaux afin de les réutiliser pour des décors et costumes.

Mais bon, quelque chose me dit que vous avez en masse de temps devant vous pour trouver une nouvelle vie à tout ce beau plexiglas, parce qu’on est loin d’être sortis du bois. D’ici là, je prends vos suggestions.