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Qu’est-ce que je fais si… je me perds en forêt?

Tout à coup, le chemin bucolique tourne au labyrinthe.

Par
Victor Lhoest
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URBANIA et la Hors Sentiers de Boréale s’unissent pour vous aider à survivre à vos sorties de plein air hors sentiers!

C’est un scénario digne des récits d’aventuriers ou du Petit Poucet. Sortir sur un chemin de forêt, un de ceux balisés, et apprécier l’odeur des pins, la légère fraîcheur qui s’en dégage, tout en se laissant porter par le bruit des branches et des oiseaux. Le décor est posé et il fait rêver ! Vous décidez de partir pour l’aventure. Le souci, c’est que vous ne vous souvenez pas de la dernière fois où vous avez mis un pied en forêt.

Trop enthousiastes, beaucoup de promeneurs surestiment leurs capacités et malgré tout s’engagent sur des chemins trop aventureux, comptant exclusivement sur leur « sixième sens » pour se sortir du labyrinthe auquel peut ressembler une forêt.

Tout aurait dû se passer comme prévu… Mais cette fois, vous vous êtes perdu.

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Il est important de souligner que la connaissance du terrain n’immunise pas contre la perte de repères! Alors, l’essentiel reste de connaître ses limites et de savoir réagir pour éviter que l’expérience ne tourne au cauchemar. Mais une préparation à base de téléréalités telle que Survivor ou Nature sauvage avec Bear Grylls n’est sûrement pas la plus adaptée.

Comme tous les promeneurs avant vous, vous pensiez pourtant être préparé : un itinéraire simple, une rando balisée ou une balade ou il suffit d’aller « toujours tout droit ». Tout aurait dû se passer comme prévu… Mais cette fois, vous vous êtes perdu. Vous réalisez que vous êtes complètement égaré en forêt et décidez de rebrousser chemin. Vous venez de commettre votre première erreur ! Alors, on a contacté les meilleurs en matière de sécurité et de survie en forêt pour éviter de les enchaîner, les faux-pas.

NE PANIQUEZ PAS

Ce message en lettres majuscules est ironiquement inquiétant. En fait, sur le document « Orientez votre excursion » proposé par La Sûreté du Québec (SQ), il est indiqué que le plus simple est encore de s’arrêter et de rester sur place. Les recherches commencent toujours à l’endroit présumé de votre disparition, alors ça facilitera votre repérage !

«Si vous êtes égaré, demeurez sur place en attendant les secours»

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La priorité pour s’en sortir est donc de garder son sang-froid. « Il faut conserver son énergie, ne pas s’éparpiller en tournant en rond. Et puis les gens peuvent se blesser en marchant n’importe comment », reconnaît Stéphane Denis, propriétaire du centre d’activités nature Kanatha Aki qui propose notamment des stages de survie en forêt.

Si l’idée de marcher un peu pour retrouver son chemin peut être tentante, la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) donne un chiffre qui décourage : 2 km/h. C’est la vitesse de déplacement d’un randonneur perdu selon les leurs estimations. « Hors des sentiers, un randonneur a toujours tendance à surévaluer sa vitesse de déplacement », avertit l’organisme.

Sauf si vous êtes absolument certain d’où se trouve votre sortie (étrange si vous êtes perdu), la Sépaq, indique : « Si vous êtes égaré, demeurez sur place en attendant les secours ».

Prêt pour la nuit

Loin de votre lit douillet, la forêt pourrait bien être votre logis pour la nuit. « On ne sait pas combien de temps on va rester. L’idéal pour construire un abri est de trouver un endroit qui protège du vent, est proche d’une source d’eau et visible par avion. Pour construire l’abri, il faut trouver du bois mort par terre et faire du feu proche d’une grosse roche pour refléter la chaleur », confie Stéphane Denis.

«C’est comme rouler en voiture et ne pas être sûr de trouver une pompe à gaz. On évite de tourner en rond.»

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Sans outil, on voit ça dans les films, on peut vouloir frotter deux bouts de bois ensemble et obtenir des étincelles grâce à la friction « Tu n’y arriveras pas, annonce d’emblée le spécialiste de la survie. Ça peut prendre beaucoup d’énergie et beaucoup d’heures ».

Pour s’assurer de bien gérer son énergie, se nourrir suffisamment et mesurer ses actions, Stéphane Denis aime la métaphore automobile : « C’est comme rouler en voiture et ne pas être sûr de trouver une pompe à gaz. On évite de tourner en rond. Donc si on n’a pas de nourriture, c’est le même principe ».

Matériel : les indispensables

Si vous pensiez que la boussole était l‘archétype du randonneur, c’est une belle idée reçue. « La boussole, il faut savoir s’en servir, et puis la direction vous l’avez ! Elle est donnée par le soleil », assure notre monsieur survie. Il conseille plutôt : un bon couteau, un sifflet (on y reviendra), une gourde, une gamelle pour faire bouillir l’eau et une pierre à feu. « Des allumettes ou un briquet font aussi l’affaire. Le feu permet d’assainir son eau ». Sur un ton un poil sarcastique, Stéphane ajoute que les insecticides et les trousses de premiers soins ne sont pas indispensables. « C’est bien pour les gens qui sont en ville et ne connaissent pas la forêt ! Vous avez tout ce qu’il faut dans le bois : les plantes médicinales, la fumée pour éloigner les insectes… ».

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Alors évidemment, on ne vous conseille pas de jouer aux apprentis sorciers et de concocter des potions pour vous soigner en cas de pépin. Un plaster, du désinfectant et quelques antidouleurs ne prennent pas beaucoup de place dans le sac à dos et sont conseillés par la SQ dans leur liste de matériel à apporter.

Éviter que ça arrive

Pour partir en forêt, c’est cool d’être à plusieurs. Si certains vont doucement et d’autres pas vite, il est important de marcher à leur rythme. C’est là que le sifflet entre en jeu. Le spécialiste Stéphane Denis est affirmatif : « Crier, c’est beaucoup d’énergie ! ».

Gérer les risques fait partie de l’expérience, mais autant éviter de se perdre.

Relativement simples, mais pas un réflexe pour tout le monde : prévenez des proches de la destination et la durée de la balade et – combo gagnant – dans les parcs gérés par la Sépaq, inscrivez votre nom au registre de présence pour les activités de longue randonnée.

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Gérer les risques fait partie de l’expérience, mais autant éviter de se perdre. Sur votre cell, certains outils existent : la Sépaq conseille l’application Avenza maps. « Elle permet de localiser la position à partir des différentes cartes du territoire ». Dans le même style, sur l’application Maps.me (ma préférée) vous pourrez télécharger la carte de votre prochain terrain d’aventure pour vous y repérer même sans connexion. Sur place, veillez à votre niveau de batterie : celui de votre matériel et de vous-même !

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Une chose est certaine : il est toujours préférable d’avoir toute sa tête lorsqu’on sort en nature, au cas où votre promenade tournerait mal. Ça tombe bien, Boréale vous propose sa nouvelle bière sans alcool Hors sentiers !