Qu’est-ce que je fais maintenant que je gagne plus que mes parents?

Quatre95 et la Banque Nationale s’unissent pour vous aider à parler d’argent avec vos parents sans que ça soit gênant.

On se rappelle tous de la première fois où on est allé prendre un café avec ses parents et qu’on a pu lancer un petit : « Je vous l’offre. » Un heureux mélange de fierté et de gratitude s’est emparé de notre corps à ce moment-là. Merci d’avoir payé mes études, voici un excellent cappuccino en guise de remerciement.

Mais derrière cette petite attention se cache une réalité qui nous fait souvent ressentir un malaise lorsqu’on l’aborde… l’argent.

Comment devrait-on se sentir quand on gagne plus que ses parents? Et une fois que c’est assumé, qu’est-ce qu’on fait de cette prise de conscience?

On s’est posé toutes ces bonnes questions dans le but de contribuer à vous outiller afin que vous puissiez affronter cette situation sans malaise.

Il n’y a rien de mal à gagner plus que ses parents. Avant d’en parler avec eux, il est donc important que vous vous mettiez dans une position de gratitude plutôt que de culpabilité. Oui, ils vous ont peut-être donné un coup de pouce pour vous aider à grandir professionnellement, mais, pour un parent, c’est rassurant de savoir que son enfant gagne bien sa vie.

Je ne parle pas par expérience, car le seul enfant que j’ai se trouve dans un pot d’argile et manque couramment d’eau et de soleil.

Bien évidemment, il ne faut pas non plus associer automatiquement un gros salaire au succès et à la sécurité financière. Mais si vous êtes rendu à une étape de votre vie où vous pouvez épargner, investir et maintenir un budget tout en étant en mesure de vous acheter un kit de touring neuf… tant mieux.

Il y a de nombreux avantages à parler d’argent sans tabou. Ça permet de comparer diverses façons de gérer ses finances personnelles, d’abord, mais aussi de découvrir de nouvelles façons d’investir ou d’épargner.

Et c’est encore plus vrai lorsqu’on le fait avec ses géniteurs. Les habitudes de nos parents sont souvent notre première forme d’éducation financière, aussi bien au chapitre des bonnes habitudes que des erreurs à ne pas répéter. Aborder la gestion de son portefeuille avec ses parents, cela permet donc à la fois de faire des apprentissages de part et d’autre et de déconstruire les tabous.

La seule règle ici : ne pas se comparer pour se consoler. Ne jamais utiliser non plus la différence de salaire dans une guerre d’ego. Si vos parents ne voulaient pas vous acheter une console quand vous étiez plus jeune et qu’aujourd’hui, vous voulez leur montrer que vous avez les moyens de le faire, eh bien on vous invite à y repenser.

Si l’on veut parler de différence salariale avec ceux qui nous ont mis au monde, il faut le faire avec tact, les bonnes intentions et, surtout, en respectant les limites des gens. S’ils ne sont pas à l’aise d’en parler, il ne faut pas le leur imposer.

Par contre, on peut tranquillement y arriver en commençant par parler de plus petits sujets. De mon côté, j’ai par exemple commencé avec des questions simples, du genre : « Maman, t’en penses quoi, de mon budget mensuel? » Et en lui montrant que j’avais assez confiance en elle pour lui dévoiler ma gestion des finances, j’ai ouvert une porte pour qu’on soit plus à l’aise d’en parler plus longuement, tout en plaçant un cadre clair autour de cette discussion.

Papa vous a déjà aidé à payer votre loyer une fois, en 2015? À vos 18 ans, vos parents vous ont donné leur vieille voiture? Vous êtes venu au monde avec un excellent REEE?

Bref, vous êtes rempli de gratitude, mais vous ne savez pas comment retourner l’ascenseur? D’ailleurs, maintenant que vous gagnez bien votre vie – mieux qu’eux, même –, devriez-vous faire plus que retourner l’ascenseur?

Oui… et non.

Sachez qu’il était du devoir de vos parents de vous fournir un toit, de la nourriture, une éducation et des biens. Cela dit, ils l’ont surtout fait parce qu’ils vous aiment et que ça leur faisait plaisir (sauf pour la console).

C’est justement ce même sentiment que vous devriez avoir lorsque vous leur faites une fleur. Ça devrait vous faire plaisir et non vous mettre dans une mauvaise situation financière ou dans une position où vous vous sentez forcé d’agir. En fonction de vos moyens et en n’hésitant pas à être transparent avant de leur payer quelque chose, soulignez le fait que ça va vous rendre heureux de le faire.

Ça devrait être la seule intention qui motive vos actions. Accepter le fait qu’on est mieux nanti que ses parents, ça ne devrait pas être un fardeau.

À moins que vous ayez la formation nécessaire pour le faire ou que vos parents aient une confiance aveugle en vous, faites attention à ne pas trop vous mêler de la gestion de leurs finances.

Ce sont des adultes, eux aussi, et ils ont probablement leurs propres conseillers financiers. Si vous apprenez qu’ils ne sont pas déjà accompagnés par des experts financiers, en toute bienveillance, n’hésitez pas à les guider vers des sources d’information fiables (comme celles de la Banque Nationale, on l’espère).

Trop s’en mêler pourrait créer un climat de confiance instable et parfois même mener à quelques erreurs de jugement. Chacun s’occupe de sa besogne, tant qu’on parle de tout avec bienveillance et sans tabou.

En résumé, c’est correct de gagner plus que ses parents. L’important, c’est justement de ne pas en faire un plat, d’en parler tout en respectant la limite de l’autre… et surtout, de ne pas se gêner de leur payer un latté de temps à autre, du moment que ça nous fait plaisir.

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Vous souhaitez vous informer davantage (et sans malaise) sur vos finances? Toute l’information que vous recherchez se trouve juste ici.