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« Quelles familles! » : immersion dans le quotidien de familles qui vivent autrement

L'animatrice Eve Landry nous partage ses impressions sur cette série inspirante.

Par
Laïma A. Gérald
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Avec sa nouvelle série documentaire Quelles familles!, la comédienne Eve Landry part à la rencontre de familles atypiques qui ont choisi de vivre autrement.

Qu’elles soient nomades, sédentaires, minimalistes, à vélo ou multigénérationnelles, treize familles accueillent tour à tour l’animatrice et maman pendant 48 heures, afin de partager leur mode de vie alternatif. Avec intelligence et curiosité, la comédienne nous emmène dans le quotidien d’une famille bigénérationnelle qui investit une ferme, d’un couple de suisses qui parcourt le monde à vélo avec leurs deux filles, d’une nouvelle famille qui vit en autarcie dans les bois, de deux trentenaires qui ont pris une retraite hâtive, et plus encore.

Eve Landry, qu’on a senti particulièrement emballée par ce projet documentaire, a répondu à nos questions.

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C’est la première fois que tu animes une série documentaire. Dans quel état d’esprit étais-tu en entamant le projet?

Quand on m’a proposé le projet, j’étais dans un chalet, pendant la pandémie. La crise sanitaire m’a fait réaliser que je ne suis pas faite pour rester longtemps au même endroit. Quand on m’a offert l’animation de la série, j’étais justement en plein questionnement sur mon mode de vie, mes valeurs, mes priorités, etc.

«Mon chum m’a dit : “Eve, tu n’as pas le choix, il faut que tu le fasses. Sinon, tu vas être jalouse de la fille qui l’anime!”»

Je savais d’emblée que c’était un projet qui impliquait de longs déplacements, de la route et d’être loin de mon amoureux et de mes enfants, mais c’était impossible que je refuse. Mon amoureux, avec qui je prends toutes les décisions pour notre famille, m’a dit : « Eve, tu n’as pas le choix, il faut que tu le fasses. Sinon, tu vas le regretter et être jalouse de la fille qui l’anime! » (rires) Il m’a vraiment donné son appui et ça m’a vraiment motivée.

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Je n’avais jamais animé, mais je suis quelqu’un de curieux. Au départ, je me préparais beaucoup, je lisais tout, je connaissais les dossiers de recherche sur les familles par cœur, avant même de les rencontrer. Plus les tournages avançaient, plus je me suis fait confiance et j’ai appris à me laisser porter, pour me laisser surprendre. J’ai beaucoup appris sur le métier d’animatrice.

Dans l’épisode 2, tu rends visite à une famille qui vit dans une maison bigénérationnelle. Tu confies que c’est un projet que tu as toi-même et que cette rencontre te donne envie de le concrétiser. Est-ce qu’il y a d’autres aspects de ta vie que tu as eu envie de changer à la suite de ton expérience?

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Je me suis beaucoup questionnée sur les projets d’école à la maison, ça m’interpelle beaucoup. J’en ai souvent parlé très concrètement avec mon chum, d’ailleurs. Là où ça bloque dans mon cas, c’est que j’aime trop mon travail [de comédienne] pour l’abandonner. Si j’arrêtais de travailler pour être avec mes enfants 24 heures sur 24, je ne serais pas heureuse et eux non plus.

«Mon projet de maison bigénérationnelle avec ma belle-mère, ça va se faire.»

Notre fille ira bientôt dans une école alternative, donc ça va nous permettre d’avoir une certaine flexibilité. Je crois que ce sera parfait pour nous. En tant qu’actrice, je suis souvent libre un mardi après-midi pour aller au cinéma avec les enfants. Pendant plusieurs mois, je suis cette maman qui fait de la soupe et qui est la plus présente du monde. Je crois que l’école alternative sera un bel entre-deux pour nous.

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Sinon, la maison bigénérationnelle avec ma belle-mère, ça va se faire. L’idée est qu’elle ait une espèce de tiny house annexée à notre maison. On attend juste que le coût du bois d’œuvre baisse (rires).

Finalement, je me suis énormément questionnée sur mon envie de me rapprocher de la campagne. Je te dirais que la vie en forêt me travaille pas mal! Moi, ramasser des racines et des petits fruits, je me retrouve vraiment là-dedans.

À l’inverse, est-ce qu’il y a un mode de vie que tu ne te verrais pas adopter?

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La vie de camping, 365 jours par année, c’est non (rires)! Je suis une fan de camping, je peux en faire longtemps, mais pas toute l’année et pas tous les jours. Je ne suis pas non plus la personne la plus contemplative du monde. Je ne suis pas bien en voyage longtemps. Donc les modes de vie qui consistent à être nomade, être sur la route longtemps, en caravane, en autobus ou en vélo, ce n’est pas pour moi. Ceci étant dit, je trouve que les personnes qui le font sont cool, que le temps en famille semble exceptionnel et que l’expérience offerte aux enfants est magique.

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans la série, c’est le fait d’avoir accès à des modèles familiaux diversifiés. En quoi est-ce pertinent de montrer des modes de vie familiaux alternatifs, selon toi?

«Il y a mille façons de faire, de vivre, et je pense que c’est important de les montrer.»

Je pense vraiment qu’il faut que les gens voient ça pour savoir que ça existe. Par exemple, dans un des épisodes, on présente deux familles qui vivent ensemble dans une maison, en colocation. Ça conviendrait sans doute à beaucoup de gens, mais ils ne savent peut-être même pas que ça se peut. En ce moment, avec le prix de l’immobilier, l’inflation, la crise environnementale, il y a peut-être de plus en plus de gens qui vont se tourner vers des configurations comme celle-là.

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Je crois que la force de la série, c’est de montrer des possibilités, des options, de décloisonner des perspectives. Les épisodes illustrent aussi que quand on se lance dans un projet, c’est correct de ne pas avoir toutes les réponses en partant.

Je crois que c’est inspirant de voir des familles qui osent vivre autrement, qui prennent des grosses décisions de vie et surtout, pour qui ça fonctionne. Il y a mille façons de faire, de vivre, et je pense que c’est important de les montrer. Et c’est pour ça que j’espère tellement qu’il y aura une saison 2.

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Qu’est-ce que tu voudrais que les gens retiennent de la série?

«Pour moi, la série s’intéresse à des gens qui ont profondément répondu à leurs valeurs, en totale cohérence.»

Une chose qui est revenue souvent au fil des rencontres, c’est que rien n’est une finalité en soi. Tu peux l’essayer et si ça ne marche pas, tu reviens. Si tu as un rêve, un appel qui brûle en toi, suis-le et au pire, la vie « normale » n’arrêtera pas. Je pense qu’il ne faut pas se dire que si on fait un choix, c’est définitif et qu’on ne peut pas revenir en arrière si ça ne nous convient plus. On a le droit de changer d’idée et c’est correct que nos besoins changent.

Pour moi, la série s’intéresse à des gens qui ont profondément répondu à leurs valeurs, en totale cohérence. Mais surtout, à des gens qui n’ont pas attendu d’être au bout du rouleau pour se lancer. Oui, on rencontre certaines personnes qui sont passées par la dépression avant de changer de vie, mais ce n’est pas la majorité. C’est une belle leçon!

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Quelles familles !
Unis, jeudi, 20 h 30 et sur UnisTV