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Quel serait le nombre d’or de l’épargne?

On a enquêté sur le pourcentage de revenus idéal à mettre de côté. Et pas de « ça dépend »!

Par
Marc-Antoine Nunez
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Le nombre d’or (ou environ 1,618) est une proportion qu’on retrouve partout autour de nous. Elle est utilisée en architecture, en arts, en design et on la retrouve même dans la nature (jetez un petit coup d’œil aux spirales d’un tournesol). Bon, je vous rassure, je ne vous amène pas avec moi dans un grand tourbillon philosophique autour d’un nombre étudié depuis des siècles. On prend une grande respiration, vous ne ferez pas d’eczéma.

Je me suis simplement demandé si un tel « nombre d’or » ne pouvait pas être appliqué en épargne. En d’autres termes, existe-t-il un pourcentage général qu’on devrait tous respecter afin de mettre de l’argent de côté? Qu’en pense mon entourage?

Incursion dans mon enquête (pas très) sérieuse auprès de mes proches et des vrais pros.

Mes amis

*Sachez que tous les noms utilisés dans cette section sont fictifs afin que mes relations amicales demeurent harmonieuses.

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« Oh, grosse question, je suis tellement nul en chiffres. Pour vrai, j’en ai aucune idée…», me répond mon ami Charles lorsque je lui demande quelle proportion de nos revenus devrait être destinée à l’épargne. (Notons que sa mère est professeure de mathématiques, mais n’en faisons pas de cas non plus.)

« Passons à mon ami comptable », me dis-je, question d’aller chercher un peu de crédibilité. Alexandre me répond alors du tac au tac (et avec tout le détachement d’un CPA) : « Je pense que 15 % de côté est un très bon début! ».

Il ajoute aussi que, selon lui, prendre l’engagement de mettre un montant fixe par paie, c’est la meilleure façon de faire, puisqu’on s’oblige à économiser.

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Aller demander à quelqu’un d’un peu moins cartésien et rationnel a été mon étape suivante. Mais à ma grande surprise, Julianne était encore plus drastique. Selon elle, 30 à 35 % serait un idéal, mais selon les années, elle arrive à épargner de 20 à 25 % de chaque paie, après déductions.

Finalement, celle que je redoute le plus (et avec qui je partage un lit et une hypothèque) : ma copine. La même qui me recommandait de lire un livre de Pierre-Yves McSween pour calmer mon anxiété financière. Selon elle, le montant adéquat se situe entre 10 et 20 % et elle me demande par le fait même pourquoi je me pose encore ces mêmes questions obsessives.

Les vrais adultes

*Sachez que tous les noms utilisés dans cette section sont fictifs afin que je puisse un jour toucher un héritage.

« Les vrais adultes »? Oui, à 26 ans, je ne me considère pas encore dans cette catégorie. Je suis totalement dans le déni, je le sais. Sans farce, disons simplement qu’ils ont, à ce jour, une plus longue relation avec l’argent que moi.

Luis, dans la soixantaine (on m’a formellement interdit de mentionner son âge exact), me parle quant à lui de la règle 50/30/20.

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Déjà, contrairement à mes amis, on introduit de véritables notions, ce qui m’inspire confiance.

Popularisée par la sénatrice américaine et diplômée d’Harvard, Elizabeth Warren, cette méthode nous propose de budgéter 50 % de nos revenus pour nos besoins (le loyer et ses diverses charges, les factures, les frais de transport, les assurances, l’alimentation, etc.), 30 % pour nos envies (sorties en tous genres, vacances, abonnements, etc.) et 20 % pour l’épargne. Cette technique nous demande bien sûr de se bâtir un budget et de le respecter. ÉducÉpargne vous propose d’ailleurs une grille afin de vous aider à organiser nos finances.

Pour Sylvain, on ne passe pas par quatre chemins : la bonne réponse est que 10 % de nos revenus nets devraient être destinés au bas de laine. Il a d’ailleurs toujours fonctionné de cette manière, et ce, peu importe son revenu. « C’est le même sacrifice pour tout le monde, peu importe le salaire », me répète-t-il, tel un mantra (ou un tatouage de bas de dos).

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La clé, selon lui, est d’utiliser ce montant comme cotisation dans un fonds d’investissement. Même avec un taux de rendement « conservateur », au bout de 30 ans, le montant accumulé peut être surprenant. Tu ne sais pas trop quel type d’investisseur tu es? On peut t’aider à le déterminer.

Les pros

*Sachez que tous les noms utilisés dans cette section ne sont pas fictifs puisqu’ils font de la planification financière leur métier.

Bon, passons aux choses sérieuses. Qu’en disent les professionnels (à qui je ne dois rien)? Selon l’organisme à but non lucratif ÉducÉpargne, les spécialistes s’entendent pour dire que 10 % est une bonne règle de base pour épargner. Il ne s’agit pas d’une règle « universelle », mais « assez générale » (on s’approche de mon « nombre d’or »). La magie de l’intérêt composé peut ensuite s’appliquer!

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Selon le planificateur financier et coach d’affaires Louis Dumont, cet effet est d’autant plus véridique si l’épargnant commence jeune.

Si quelqu’un commence à épargner à 40 ans, en mettant un 10 % des revenus nets de côté, cela ne fonctionne pas.

La « magie » s’efface aussi vite que lorsque t’as découvert que c’était ton oncle Jean qui se cachait derrière la barbe cheap du Père Noël.

Alors, quel est ce « nombre d’or » de l’épargne ? Si on fait une moyenne (wow, la grande technique) de ce que mes proches me proposent, on est aux alentours de 16,5 %. Les « pros » me parlent plutôt de 10 %, alors que d’autres ressources consultées avancent plutôt une proportion située entre 5 et 20 %.

Forcé d’admettre que ce n’est pas ce que j’appellerais un consensus. Je me console en me disant que je les aurai au moins forcés à éviter le statu quo et les « ça dépend ».

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M. Dumont (à qui je dois peut-être quelque chose, en fin de compte) vous fait également dire qu’il faut toujours tenir compte de votre état matrimonial, de votre tolérance au risque et de l’âge anticipé de la retraite lorsque vient le temps de déterminer un tel nombre. Voilà, partez en paix, j’ai des amitiés à aller reconstruire.