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« Tu ferais quoi avec 100 000$? »
C’est la question à mille piasses que m’a lancée JP, le taciturne patron de Quatre95, en reculant en ninja avant que j’aille le temps de refuser cette nouvelle mission.
Ouin. Aucune estifi d’idée.
Pour aider à relativiser, mentionnons ici que Sydney Crosby gagne environ 180 000$ par match et Bill Gates 287 millions de dollars par jour.
100 000$, c’est à la fois beaucoup et pas tant que ça. Pour aider à relativiser, mentionnons ici que Sydney Crosby gagne environ 180 000$ par match et Bill Gates 287 millions de dollars par jour (105 milliards en 2019 selon Forbes).
À un million de dollars au moins, tu peux te permettre d’être funky en louant les glissades d’eau de Pointe-Calumet pendant deux semaines ou en amenant ton pâté de maisons à Disneyland, mais 100 000$….
Comme je suis le dernier reporter rigoureux au Québec (Michèle Ouimet vient de prendre sa retraite et Patrick Lagacé s’est transformé en Paul Houde), j’ai pris l’exercice au sérieux, en plus de sonder mon entourage. J’ai aussi enquêté auprès de Gérald Fillion et d’une personnalité connue mystère.
Hugo 1 – Travail bâclé 0
Le temps de comprendre le sens de l’expression « OK boomer », j’avais déjà quelques idées de dépenses à 100 000$.
À commencer par un autre voyage en famille autour du monde, mais cette fois sans regarder les dépenses. Fini les hôtels miteux, la bouffe de rue, les destinations économiques (ciao l’Asie, allo Fiji) et les longs trajets en véhicules qui roulent (sorry, Greta).
On a survécu (littéralement) une fois à un voyage familial dans des pays où le débat sur la date de l’Halloween fait moyen jaser, on peut bien récidiver dans l’oisiveté.
Mais bon, c’est facile comme réponse, un voyage. Ça a d’ailleurs été le réflexe presque tout le monde à qui j’ai parlé.
En plus d’un voyage, voici ce que je pourrais aussi me payer si une telle somme me tombait dessus et que j’optais pour me lâcher lousse :
1- Un show privé
Pour 100K, tu peux te payer un concert privé de Weezer, Ben Harper, Alanis Morissette ou Willie Nelson. James Blunt aussi, mais ça serait juste pour lui péter la gueule. Autre option, embaucher Coolio cinq fois (20K par concert) et lui demander de jouer uniquement Gangsta’s Paradise pour le plus grand bonheur de vos invités.
Autre alternative : louer le groupe Bleu Jeans Bleu (prix inconnu, mais son adresse de booking est ici), leur tendre un piège et les garder en otage pendant dix ans pour les empêcher de récidiver avec un autre Coton ouaté.
2- Parlant de coton ouaté
Je pourrais sinon investir mon 100 000$ dans l’achat de 5 000 hoodies (à 20$ chaque mettons) sur lesquels seraient inscrits « J’aime mieux Claudette », et que je distribuerais ensuite à la population complète de Charlemagne.
3- L’espace
Enfin, 100K serait un bon cash down sur un voyage dans l’espace (total 250K) avec la compagnie Virgin, à l’instar des 600 riches clients qui se sont offert cette excentricité spatiale depuis 2004. Un pensez-y-bien, puisque l’expérience se déroulant à 110 kilomètres d’altitude dure moins d’une heure.
Chalet, chalet et chalet
Les chalets sont aussi en vogue chez les personnes sondées pour cet exercice. Apparemment, c’est possible d’en trouver un à 100 000$, il suffit d’éplucher les sites pour faire de belles trouvailles.
Par exemple, Christina, une pigiste, payerait ses dettes, se garderait un coussin et envisagerait un chalet.
Karyne aussi achèterait un chalet, sinon elle partirait en sabbatique avec son sac à dos autour du monde.
« Je referais la toiture qui coule à la campagne. »
Rosalie, elle, offrirait un voyage en Corse toutes dépenses payées à ses amies d’enfance et verserait une mise de fonds sur un chalet familial. « C’est plate comme réponse, désolé », s’excuse-t-elle, sans se douter que Jules remporte haut la main la palme de la dépense poche à 100K : « Je referais la toiture qui coule à la campagne ».
Zacharie, un grand cœur malgré le fait qu’il soit un millénial, prendrait une partie de l’argent pour amener ses parents et ses grands-parents dans une virée familiale, « pour les remercier de leur amour et leur soutien ». Awwww (il n’est pas célibataire, hélas). S’il lui reste de l’argent, Zacharie financerait ses propres projets de reportage et embaucherait quelqu’un pour rire de toutes ses blagues durant un an.
Mon frère Ben, un cartésien, fractionnerait son 100 000$ en rénos, placements, nouveaux électros, hypothèque, voyage et en cartes d’hockey pour sa collection.
Une comptable, un Gérald et une vedette mystère
Grâce à l’internet, j’ai retracé dernièrement Barbara Morelli, une camarade de classe du primaire, aujourd’hui comptable agréée.
Tant qu’à avoir une comptable dans ses contacts qui n’utilise pas l’expression « En as-tu vraiment besoin? », aussi bien en profiter.
« Je m’assurerais d’optimiser mes semaines de vacances avec de beaux voyages sans restriction : Japon deux semaines, une semaine dans les Alpes et une aux Bahamas. »
Barbara dit avoir calculé ses dépenses dans l’optique où toutes les cotisations (REER, REEE et CÉLI) sont faites et qu’il n’y a pas d’imprévus. « Je m’assurerais d’optimiser mes semaines de vacances avec de beaux voyages sans restriction : Japon deux semaines (5000-10 000$), une semaine dans les Alpes (5000$) et une aux Bahamas (2000$) », énumère Barbara, qui engagerait ensuite quelqu’un pour faire l’épicerie et cuisiner pour sa famille un an ou deux (20 000$). Même chose pour les travaux sur la maison et l’achat de nouveaux meubles (20-30 000$). Les enfants auront leur part du gâteau, puisque 20 000$ seront consacrés aux cours et au compte-épargne pour l’école privée. S’il reste 10 000$, Barbara en ferait cadeau à des organismes de charité.
Le journaliste économique Gérald Fillion, lui, dédierait une partie de l’argent à l’achat de billets. Des billets de baseball dans quelques stades aux États-Unis et pour des spectacles de musique et de danse, et du théâtre ici à Montréal.
Du sport et de la culture, bref, en plus de rembourser quelques dettes. Quant au reste du magot, Gérald Fillion choisirait de l’investir. « Depuis longtemps, j’ai un conseiller financier qui gère mes investissements. Je ne surveille jamais ces investissements, si bien que je me demande si je ne prendrais pas une petite partie du 100 000$ pour investir directement moi-même dans deux ou trois titres que je pourrais suivre tranquillement », raconte M. Fillion, précisant que son travail de journaliste ne lui permet pas vraiment de faire ça, à cause du risque de compromettre sa neutralité en étant influencé par de quelconques intérêts personnels.
J’ai finalement posé la question à Dave-Éric Ouellet – alias MC Gilles – qui passait en coup de vent au bureau cette semaine. C’est lui la vedette de mon reportage by the way.
« 100 000$, c’est pas tant que ça, ça équivaut pour moi à une fin de semaine de travail », lance l’animateur-chroniqueur dans un éclat de rire, qu’il suggère de mettre ici entre parenthèse comme dans les magazines (rires).
Plus sérieusement, l’orgueil de Sainte-Anne-de-la-Pérade dit avoir tout ce qu’il veut et n’a besoin de rien dans la vie.
Mais s’il devait vraiment dépenser 100 000$, il achèterait une Tesla (qui coûte entre 45 et 85K) ou miserait tout sur le 8.