Quatre randos qui vont vous convaincre que la Norvège est le plus beau pays du monde

Aller en Norvège et ne faire aucune randonnée, ça serait comme aller en France sans boire de vin ou visiter les États-Unis sans écouter du country. Le pays est connu pour ses activités de plein air dans des décors à couper le souffle, entre fjords, montagnes et glaciers.

Et il y en a pour tous les niveaux. Des randos courtes et très abruptes qui vont vous brûler les mollets et vous donner des points de vue uniques; des marches tranquilles le long de larges chemins qui mènent à de spectaculaires langues de glaciers, et même des hikes sur plusieurs jours qui vous offriront la chance de camper sur les incroyables terres publiques norvégiennes, pour les plus aventureux.

Voici une sélection de quatre randonnées d’une journée que j’ai faites en septembre dernier. Attention, cet article ne se targue pas de répertorier les meilleurs spots du pays, mais plutôt mes coups de cœur pendant mon (trop court) séjour là-bas.

Vous avez déjà vu les photos. Trolltunga, la langue de troll, c’est ce rocher d’une quinzaine de mètres de long qui s’extirpe d’une falaise. Le lac se trouve 700 mètres plus bas, alors assurez-vous de ne pas perdre pied. Ça vous ferait tout un flat.

C’est l’une des randonnées les plus populaires du pays, donc attendez-vous à des foules. On était à la mi-septembre, après la saison touristique, et le stationnement était quand même plein très tôt.

Petite info pratique avant de rentrer dans le vif du sujet. La plupart des gens laissent leur voiture au P2, car il n’y a qu’une trentaine de places au P3, plus haut dans la montagne, et elles coûtent très cher. Du P2, vous avez l’option de monter à pied, soit par un chemin dans le bois technique et abrupt, soit par la route pavée en lacets, où vous vous ferez doubler par des navettes qui roulent à toute vitesse. Vous allez peut-être préférer être DANS la navette; c’est ce que j’ai fait pour éviter cette première montée.

Rendu au P3, le fun commence. On est sur un plateau montagneux aride, un paysage complètement différent des fjords verdoyants où on était quelques heures auparavant : c’est l’entrée dans le plateau d’Hardangervidda, au-dessus de la limite des arbres. Au loin, le glacier Folgefonna apparaît dans son immensité.

Après quelques kilomètres apparaît en contrebas le lac Ringedalsvatnet, qu’il faut contourner pour se rendre jusqu’à la fameuse « langue ». Même si on sait qu’elle approche, ce n’est qu’une fois à une centaine de mètres qu’on l’aperçoit enfin. Maintenant, c’est le temps de faire la file pour prendre LA photo.

Ma crainte avant cette rando était qu’on s’embarque dans tout un projet pour une simple photo Instagram. Mais, force est d’admettre que toute cette marche en vaut la peine. Trolltunga n’est que la cerise sur le sundae, la récompense vertigineuse d’une journée passée dans un autre univers.

Cette randonnée, malgré sa longueur, se fait très bien sans guide pendant la saison estivale, du 1er juin au 30 septembre. En dehors de ces dates, l’office touristique norvégien recommande fortement d’y aller avec un guide.

Dans le coin du parc de Jotunheimen (« maisons des géants »), la crête de Besseggen est la randonnée la plus populaire, mais tout de même très exigeante. Il faut d’abord prendre un traversier pour se rendre à l’autre extrémité d’un lac glaciaire, puis revenir au stationnement par un sentier ardu qui prend entre 8 et 10 heures à parcourir.

De l’autre côté de ce lac se dresse une autre crête, Knutshøe, qui est en quelque sorte le petit frère de Besseggen, mais qui n’est quand même pas à prendre à la légère. Entre autres, deux sections vous obligeront à utiliser autant les mains que les pieds; pas besoin d’être un.e habitué.e du Bloc Shop pour parvenir à gravir ces deux parois, mais il faut quand même avoir confiance en sa poigne.

Rapidement, on se retrouve sur le sommet de la crête. D’un côté, l’eau spectaculairement turquoise du lac Gjende, de l’autre, les premiers sommets de Jotunheimen. On se sent petit, dans la terre des géants. En plus, ce sentier est moins fréquenté, et vous aurez beaucoup de moments avec vous-mêmes.

Une fois au sommet, deux options s’offrent à vous pour le retour : revenir en arrière ou continuer pour faire une boucle. La deuxième option, en plus d’offrir de nouveaux paysages, permet de ne pas redescendre les deux sections d’escalade. C’est ce que nous avons choisi. Le retour se fait dans le fond de la vallée, avec le Knutshøe à sa gauche. Au loin, on peut facilement apercevoir des rennes et d’autres animaux.

Ok, le moment est venu de donner un peu de repos à nos cuisses avec cette marche dans le parc de Folgefonna, à environ 2h à l’est de Bergen. Le Folgefonna est le troisième plus gros glacier du pays, sur lequel se pratique la marche sur glace et le ski estival.

Si vous n’êtes que de passage, vous pouvez aussi simplement vous rendre dans la toute petite municipalité de Sunndal pour faire l’aller-retour, en moins de deux heures, jusqu’à Bondhusbreen, une des « langues » (ben oui, encore une langue) du glacier facilement accessible. Le sentier y est large et bien aménagé. Les seuls obstacles sont les nombreux portails qui servent à garder les troupeaux de moutons dans leur enclos géant.

Les premiers 2,5 km de la randonnée sont en légère ascension. À gauche, la rivière qui prend sa source dans le lac Bondhus (qui prend lui-même son eau de la fonte du glacier) déferle à toute vitesse. À droite, après des grands champs peuplés de sympathiques vaches, la paroi de la falaise se rapproche tranquillement.

On arrive ensuite au lac lui-même, avec, au loin, le glacier qui semble reposer un de ses membres entre les montagnes. Celles et ceux qui ne sont pas rassasiés peuvent prendre le sentier qui fait le tour du lac pour aller voir de plus près le glacier et les puissantes chutes d’eau qui en découlent. Il y a aussi des sentiers qui mènent plus haut, pour se rapprocher encore plus, mais ceux-ci sont réservés aux plus expérimenté.e.s (quoiqu’en Norvège, personne ne vous empêche jamais de faire ce que vous voulez dans la nature; soyez juste prudent.e.s, ok?).

Bravo, vous vous êtes rendu sur les îles Lofoten. Cet archipel planté au milieu de la mer du Nord, au sein du Cercle polaire, est un lieu spectaculaire en soi. Pas besoin de faire des randonnées pour être constamment impressionné.e par ces paysages sortis tout droit d’un autre monde.

Mais s’il y a un endroit qui résume bien ce que sont les Lofoten – étendues de sable blanc, montagnes pointues, eau cristalline – c’est la plage de Kvalvika. En plus, pour les standards norvégiens, la randonnée pour s’y rendre n’est pas trop difficile.

Il y a plusieurs moyens d’atteindre Kvalvika, mais avec une météo hésitant entre le ciel variable et la tempête, on y est allé pour l’itinéraire le plus direct, en laissant la voiture dans le petit stationnement au sud de Fredvang. Sachez qu’il n’y a pas beaucoup de places, et vu l’étroitesse des routes dans la région, impossible de se garer ailleurs.

Le chemin monte légèrement jusqu’à un plateau, puis, après quelques centaines de mètres, soit à environ 180 mètres au-dessus du niveau de l’eau, on la voit enfin, LA PLUS BELLE PLAGE DU MONDE (selon moi). Par la suite, la descente est un peu plus technique, mais c’est surtout difficile de regarder où on va quand on a juste envie de fixer l’horizon.

Prenez le temps que vous voulez pour explorer la plage et pour réfléchir à la vie. Le lieu invite à la relaxation (et vous avez un bon dénivelé à remonter pour rentrer, alors autant vous reposer un peu). Au nord se dresse le Ryten, un mont de 550 m d’altitude, qui peut être combiné à cette randonnée. On ne s’est pas rendus là, mais le point de vue de ce sommet semble grandiose.

Je m’excuse si vous êtes maintenant obsédé.e par l’idée d’aller en Norvège.

Si l’idée persiste et que vous vous mettez frénétiquement à surveiller le prix des billets d’avion, voici un petit guide pour voyager dans ce magnifique pays sans que ça coûte (trop) la peau des fesses!