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Quand un couple devrait-il fusionner ses dépenses?
L’argent ne fait pas le bonheur, mais il peut le scrapper.
Vous avez rencontré quelqu’un et les choses vont bien. Au début, vous vous partagiez les dépenses de manière un peu informelle : je paye le souper, tu prendras les billets de cinéma, etc. Après tout, pourquoi compliquer la patente? Et y a-t-il quelque chose de moins sexy que de jaser d’argent ?
Mais le temps passe, votre relation se solidifie et la fréquence des dépenses que vous faites ensemble augmente. Vient donc ce moment où vous commencez à réfléchir à fusionner vos dépenses de couple. Ce faisant, d’autres questions émergent : est-il trop tôt pour avoir cette discussion? Quels sont les avantages et les risques? Comment s’y prendre?
Pour vous aider, j’ai consulté un expert, Riad H. Amoura, professionnel en finances personnelles.
Que faire avant une éventuelle fusion?
Selon Riad, avant même de parler de fusion de dépenses, il faut se familiariser avec les habitudes financières de chacun. « Il faut savoir dans quoi on s’embarque, mais surtout avec qui on s’embarque. Connaître la vision de son partenaire, ses connaissances et son comportement en ce qui a trait aux finances est primordial pour que le partage des dépenses soit un succès. »
Votre partenaire est-il dépensier? A-t-il des dettes? Si oui, quel type de dette et à combien s’élèvent-elles? À quoi ressemblent ses épargnes? C’est le genre de chose qu’il faut savoir sur l’autre.
Le but n’est pas de juger la personne ni sa gestion financière, mais plutôt d’apprendre à la connaître.
« Imaginez si vous êtes avec un partenaire dépensier, qui a beaucoup de dettes et qu’il ne vous en parle pas. Vous pourriez avoir une mauvaise surprise quand vous serez rendus à faire un gros achat ensemble, par exemple une maison. »
On peut aussi avoir une surprise inverse, soit un partenaire qui aurait de grosses économies, mais qui refuse de dépenser un rond. Dans tous les cas, on cherche juste à mieux comprendre le rapport de l’autre personne à l’argent.
Une fois qu’on a mis cartes sur table, c’est plus facile de discuter de l’éventualité d’une fusion de dépense, et de projets financiers communs.
À quel moment amener cette conversation?
Selon M. Amoura, la discussion peut avoir lieu dès que vous avez un projet commun, ou lorsque vous réalisez que vous accumulez de plus en plus de dépenses partagées. « L’exemple le plus évident est lorsque vous emménagez ensemble. Mais ça peut aussi être un projet comme acheter une maison ou faire un gros voyage. »
Bref, à partir du moment où vous voyez qu’il serait avantageux de combiner vos ressources financières, ça vaut la peine d’en discuter.
« Dans le pratico-pratique, fusionner ses dépenses permet de diminuer la charge mentale et la comptabilité de fin de mois. Elle peut aussi servir à améliorer son crédit, faire des économies et éviter les abus et les violences financières. »
Sinon, quels sont les risques liés au fait d’avoir cette conversation trop tôt ou trop tard? « Si vous en discutez trop tôt, vous courez le risque de ne pas assez connaître la personne avec qui vous partagerez vos dépenses. Si vous le faites trop tard, c’est moins un risque financier qui vous attend qu’une perte d’efficience sur vos finances parce que vous passez à côté des avantages qui viennent avec la fusion de vos dépenses. »
Mais pour en bénéficier, il faut savoir comment bien vous y prendre.
La méthode simple
On commence donc en faisant un budget (on s’en sort jamais, hein).
« Un couple, c’est comme une petite entreprise. Et comme toute entreprise, ça prend un budget. Avant de fusionner les finances, il faut s’assurer que les deux partenaires soient sur la même longueur d’onde, tant sur le plan financier que relationnel. »
Ensuite, à vous de voir comment vous voulez suivre vos dépenses. On connaît le classique Splitwise, ou encore le compte conjoint. Mais, selon M. Amoura, une solution simple est d’obtenir une carte de crédit en couple.
« C’est possible de mettre deux noms sur un compte de carte de crédit. L’idée derrière l’utilisation de cette carte est de garder facilement les comptes, tout en améliorant la cote de crédit des deux partenaires. À condition, bien sûr, de respecter votre budget et de payer le solde chaque mois. Il est préférable d’arrimer la limite de crédit de la carte à votre montant de dépenses communes actuelles. »
Une question d’équité
La fusion des dépenses peut aussi permettre à un couple d’avoir une meilleure vue d’ensemble des revenus de chacun et d’assurer une équité financière au sein de la relation. « Si mon partenaire gagne 2 fois plus que moi, devrait-il payer sa part des dépenses communes de façon proportionnelle? Cette réponse vous appartient, évidemment. Mais, en termes d’équité et d’efficience financière, la réponse, c’est oui. »
Rappelez-vous que l’idée derrière la fusion de vos dépenses est de vous rapprocher des objectifs que vous vous êtes fixés. « Dans un régime de partage des dépenses 50-50, ce n’est pas juste le partenaire avec le moins de revenu qui est pénalisé. En réalité, ce sont les deux partenaires qui en souffriront, car ils ne pourront pas réaliser leur projet commun. »
Bref, l’équité financière, c’est pas juste une affaire de justice dans votre couple – ça vous aide surtout à atteindre vos buts plus facilement.
« Partager ses dépenses communes de façon proportionnelle permettra aux deux partenaires d’équilibrer le poids financier, de réduire les tensions au sein du couple, tout en donnant la chance au partenaire qui a le plus petit salaire d’épargner. Tout le monde gagne, et avance ensemble. »
Maintenant que vous savez quand, comment et pourquoi aborder la fusion des dépenses, il ne vous reste qu’une seule chose à faire : communiquer le tout à votre partenaire.
Vous penserez à moi la prochaine fois que vous splitterez votre facture d’Hydro.
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