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Prolonger son stage et repousser la fin de ses études : une bonne idée?

À vous de voir, réfléchissons ensemble.

Par
Philippe Julien-Bougie
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« Que dirais-tu de continuer à travailler à temps plein avec nous, dans ton domaine, et de terminer tes études dans quelques années? » Si votre directeur.trice de stage vous faisait une offre de la sorte à la fin de l’été, que feriez-vous? Il serait tentant d’accepter. C’est une opportunité en or. N’est-ce pas pour cela qu’on étudie, se trouver un emploi dans notre domaine?

Un piège alléchant

« Il ne faut surtout pas accepter ces offres d’emploi, soutient le directeur général du service des stages et du développement professionnel de l’Université de Sherbrooke, Alain Tremblay. Lorsque l’étudiant changera d’employeur dans quelques années, on lui demandera son bout de papier et il ne l’aura pas. »

Selon Alain Tremblay, rares sont les étudiant.e.s qui reviennent sur les bancs d’école après être entré.e.s sur le marché du travail. « Dans quelques années, la personne sera rendue à s’acheter une maison ou fonder une famille, estime-t-il. Avec ces responsabilités, tu n’as pas le temps de retourner en classe. »

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Comme en témoigne un rapport Gallup de 2016, les millénariaux ont tendance à changer beaucoup plus souvent d’emploi que les baby-boomers et la génération X. Alors, si vous êtes à l’image de vos pairs, vous risquez d’occuper plusieurs postes au cours de votre vie. Le diplôme sera d’autant plus important au moment de changer d’emploi.

Qui plus est, le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel ne sera pas éternel. Le marché sera peut-être un jour très compétitif, et vous serez un.e employé.e beaucoup plus attirant.e avec un « bout de papier ».

« Lorsque [une entreprise embauche à temps plein un.e étudiant.e avant la fin de ses études], l’Université de Sherbrooke cesse de faire affaire avec cet employeur », précise le directeur général du service des stages et du développement professionnel. Il faut savoir que les stages résultent généralement de partenariats entre les universités et les entreprises.

D’autres options potentielles

Arnaud Brière, un étudiant en génie aérospatial de Polytechnique Montréal, a pris une pause de ses études cet hiver pour faire un stage chez Pratt & Whitney. Son stage d’une durée de huit mois est deux fois plus long qu’un stage régulier. Il obtiendra donc son diplôme plus tard que prévu.

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« Ça me permet d’aller chercher plus d’expérience dans mon domaine, indique-t-il. Pendant un stage de seulement quatre mois, je n’aurais pas pu autant découvrir mon futur métier. Je peux aussi savoir si j’aime vraiment l’aérospatial. »

Rebuté par une autre potentielle session en confinement, Arnaud considérait qu’un stage plus long lui offrirait un répit de la monotonie des cours à distance. Il ajoute : « Étant en génie, les stages sont bien rémunérés, donc ça vient peser dans la balance. Je suis mieux payé que dans n’importe quel autre emploi étudiant. »

D’autres étudiant.e.s, à la fin de l’été, se font offrir de travailler à temps partiel là où ils ont fait leur stage. Cette possibilité permet d’aller chercher de l’expérience tout en se détachant tranquillement des emplois étudiants plus traditionnels.

« Certains employeurs offrent de payer le reste des études aux stagiaires, souligne Alain Tremblay. En échange, ils doivent travailler pour l’entreprise un certain nombre d’années après leurs études. ».

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Bref, avant d’accepter un emploi à temps plein à la fin de votre stage, pensez à l’une des options ci-dessus. Proposez-le à votre employeur. Y’a rien comme demander!

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