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Profession: redresseur d’entreprises
URBANIA et la Banque Nationale s’unissent pour faire durer vos projets le plus longtemps possible!
On le sait, avoir sa propre business, ce n’est pas facile! Chaque jour, des entreprises font faillite – et la décision n’est jamais facile à prendre. Pour qu’à votre tour vous évitiez de perdre le fil des dépenses, il n’y a pas de miracles, mais il existe de puissants remèdes à la banqueroute! Voici quelques conseils et de véritables anecdotes confiées par quelqu’un qui accompagne des entreprises qui vont déjà mal.
Bien que le titre de redresseur d’entreprise soit évocateur, on sait peu de choses de cette activité. Samuel Gignac dirige le conseil d’administration du Conseil des syndics autorisés en insolvabilité du Québec. À 37 ans, son rôle est de s’occuper des dossiers d’entreprises en faillite ou en procédure de redressement pour protéger les droits des créanciers (ceux qui demandent de l’argent) et veiller au respect des droits des débiteurs (comprendre les entreprises ou les particuliers) qui leur doivent de l’argent.
«C’est sûr qu’un entrepreneur sait gérer une entreprise, mais quand ça va mal, les gens perdent leurs repères habituels»
La formation d’un redresseur d’entreprise comme Samuel Gignac, c’est un diplôme en administration de l’Université Laval et quatre années de service en cabinet de comptables agréés. Autant dire que ceux qui y parviennent connaissent leur sujet et font preuve d’un professionnalisme reconnu!
En toute humilité, le redresseur d’entreprise confie : « C’est sûr qu’un entrepreneur sait gérer une entreprise, mais quand ça va mal, les gens perdent leurs repères habituels ».
Voilà donc un premier point crucial : comme dans toute relation, de l’intime au professionnel, il faut s’adapter en fonction des imprévus. Avec la crise sanitaire, cette adaptation était carrément vitale (le télétravail s’est si bien accommodé de l’iconique « reste chez vous ») et c’est une leçon qui peut s’étendre à d’autres aspects de l’entreprise. Si le prix d’une matière première augmente : cherchez à la remplacer, à renégocier son prix. Un gros client risque de vous quitter : faites jouer votre diplomatie et votre expérience de négociateur pour le convaincre de rester, et n’hésitez pas à diversifier vos sources de revenus. Anticiper les problèmes et les gérer à temps vous permettront d’y faire face par vous-même! Toutes ces situations, Samuel Gignac les a observées et, chaque fois, a essayé de sauver les meubles.
Des redressements marquants
De belles histoires, il y en a, et les scénarios pourraient bien faire couler une larmichette aux plus sensibles!
Si la faillite a une connotation négative, ça ne veut pas dire que l’histoire sera tragique. Au contraire! Samuel Gignac se souvient d’une « entreprise de plastique » tenue par une dame et son mari. La particularité : le plastique était fait à partir de vieux cédéroms. Seulement voilà, la marche optimiste du numérique a remplacé les supports physiques, et le cédérom a été supplanté par le streaming. La matière première devenant plus rare, l’entreprise a dû en acheter à prix plus élevé. « Après révision budgétaire, on s’est rendu compte que certains produits n’étaient pas rentables, alors on a conseillé à l’entreprise de renégocier le prix auquel elle les vendait aux clients. »
C’est une belle histoire, qui finit par une faillite, mais l’exploitation a pu être revendue et fonctionne encore. « Ça a permis de sauver des emplois avec de bons salaires dans un petit village en région », se félicite Samuel Gignac.
Plusieurs problèmes sont donc identifiables ici et on n’aimerait pas que ça vous arrive! Un produit acheté plus cher doit être revendu plus cher. C’est le conseil que donne Samuel Gignac, même s’il est sans doute plus facile à formuler qu’à mettre en pratique.
Quand, malgré les efforts, ça tombe à l’eau
Souvent, quand il y a un échec et que l’entreprise est viable par ailleurs, c’est que des personnes ont intérêt à ce que l’entreprise ferme, même si vous mettez votre meilleure volonté et toute votre âme pour la maintenir ouverte!
Samuel Gignac, amer, se remémore cette fois où « les problèmes de liquidité étaient causés par un employé qui volait ». Quand le temps de trouver une entente est arrivé, ça n’a pas fonctionné. Il explique : « C’était une boulangerie. Un employé volait entre 50 000 et 100 000 dollars par an. » Quand un restaurant ne va pas bien, le premier à ne pas être payé, c’est le locateur. Encore déçu de ce qu’il considère comme un échec dans sa carrière, Samuel Gignac rapporte le fin mot de cette affaire : « On pensait pouvoir convaincre le locateur que la boulangerie allait rembourser ses dettes. Mais le locateur avait déjà donné la permission à une autre boulangerie de s’installer. »
La vigilance pour éviter les scénarios catastrophes
Fort de son expertise, Samuel Gignac a quelques conseils pour éviter les scénarios catastrophes. « Il ne faut pas regarder les dettes s’accumuler », prévient-il. Le redresseur conseille notamment de s’adresser aux banques. Parmi les solutions qu’elles proposent, il y a les « comptes spéciaux ». Solution courante et efficace, ces comptes supposent des rendez-vous réguliers avec son banquier pour établir les plans de remboursement et renflouer les dettes.
prendre des décisions rapidement, surveiller son environnement et s’y adapter.
Samuel Gignac tient à souligner l’importance de la prévoyance et rappelle que la faillite ne doit pas être considérée comme un échec. « Être en situation d’insolvabilité, c’est très responsabilisant. On comprend qu’un entrepreneur doit être prévoyant et clairvoyant », dit-il. Pour mettre un frein aux dettes et s’en extirper au plus vite, Samuel prévient qu’il faut prendre des décisions rapidement, surveiller son environnement et s’y adapter. Aussi, il rappelle que pour redresser une entreprise, il faut s’appuyer sur « les chiffres et la loi ». Toute une tambouille administrative qui nécessite de l’attention et une bonne dose de professionnalisme.
Une course à obstacles dans laquelle un cavalier blanc nous met le pied l’étrier, ça aide à garder les rênes de l’entreprise!
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