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Prendre une année «off» avant l’université: bon ou mauvais pour ma carrière?

Peu importe votre décision, évitez de mettre «l'université de la vie» sur votre CV.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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Je vais commencer par un mea culpa : personnellement, je l’ai prise, cette année off là. Comme plusieurs jeunes diplômés du cégep, je trouvais que le parcours allait un peu vite.

J’avais beaucoup aimé mon DEC en cinéma et je savais que je voulais m’inscrire à l’université, mais les avenues me semblaient un peu floues. Histoire de l’art? Cinéma? Littérature? Pour quel bac qui ne mène à aucun emploi stable allais-je opter? J’ai donc décidé de partir faire le tour de l’Europe en sac à dos (what else) avec ma cousine durant quelques mois. À mon retour, j’ai travaillé dans un bar à vin jusqu’à ce que je commence mon bac en Film Studies à Concordia.

Comme 15% des gens, vous avez peut-être envie de prendre un ti-break des salles de classe en vous disant que vous allez « vivre des expériences » et « vous trouver », mais ça inquiète vos parents.

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Si vous êtes présentement dans la situation dans laquelle je me trouvais jadis, c’est-à-dire à la croisée des chemins scolaires, il se peut que l’anxiété vous gagne. Comme 15% des gens, vous avez peut-être envie de prendre un ti-break des salles de classe en vous disant que vous allez « vivre des expériences » et « vous trouver », mais ça inquiète vos parents.

Là, beaucoup de questions : est-ce que ça va vous nuire ou vous aider pour la suite ? Est-ce que vous seriez mieux d’étudier n’importe quoi question d’être à l’université ou vraiment prendre le temps de vivre un peu pour mieux vous connaître et faire le bon choix? J’ai posé la question à quelques décrocheurs temporaires pour y voir plus clair.

Louis — Le voyage forme la jeunesse

« J’ai décidé de prendre une pause parce que je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie. Je sentais que de m’embarquer dans un programme choisi au hasard ne m’apporterait pas le bonheur », explique Louis, qui est aujourd’hui travailleur autonome. « J’ai donc travaillé dans un hôtel et un café, puis je suis parti en backpack en Océanie et en Asie pendant environ six mois pour me découvrir, mais surtout pour faire le party avec des inconnus qui ne parlaient pas ma langue », raconte-t-il.

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Ouin, mais faire le party, ça aide tu vraiment le choix de carrière? « Pour moi, ça a été une étape décisive dans le choix de ma carrière parce que c’est en Asie que j’ai vraiment su ce que je voulais faire, c’est-à-dire aider les gens en leur apprenant des choses. À mon retour au Québec, j’ai entamé des études qui me permettraient de réaliser mon rêve (re-onnnnhhh) dans une nouvelle ville. Faque en gros : que du positif pour moi. Je le referais demain matin! », conclut-il. Cute!

Les pros conseillent de faire comme Louis, c’est-à-dire d’effectuer une pause entre deux diplômes et non pas entre deux sessions — c’est votre choix, mais apparemment, vous avez plus de risque d’abandonner si vous coupez ça en plein milieu. Dans les pays scandinaves, 50% des étudiants prennent une pause entre leurs études collégiales et universitaires.

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Charles-Elliot — Connais-toi toi-même

« C’est un concours de circonstances bien particulier qui a fait que j’ai pris une année off entre le cégep et l’université, mais en gros, j’avais besoin de changer d’air », explique Charles-Elliott, qui travaille en évènementiel. « Après avoir suivi un parcours très traditionnel sans trop me poser de questions, je me suis retrouvé avec deux échecs amoureux, mêlé comme un jeu de cartes, pas prêt à continuer mes aventures scolaires. J’ai décidé de prendre le large une petite année où je suis allé bummer en Amérique du Sud », poursuit-il.

Pis ce move-là, est-ce que ça a été bénéfique ou pas pour la carrière? « C’est certain que quand je suis parti, j’étais loin d’avoir une carrière », explique le backpacker, qui me raconte d’ailleurs tout ça en direct de Kuujjuaq, où il termine un contrat pour l’hiver. « Je ne savais pas ce que je voulais faire et je n’étais pas encore prêt pour l’université, alors en aucun cas ç’a été nuisible à ma carrière, au contraire! C’est cliché, mais ça m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi, ou du moins d’apprendre plus rapidement sur moi que je ne l’aurais fait ici. Mon retour à l’école après n’a pas été difficile. Je recommanderais à n’importe qui de prendre une année pour essayer des nouvelles affaires, sortir du cadre, se tromper un peu. C’est un bon moment pour le faire », conclut-il.

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Si vous avez peur de ne jamais retourner sur les bancs d’école après votre voyage au Guatemala, sachez que, comme Charles-Elliott, il est fort probable que l’appel des examens et des notes de cours soit encore plus grand après une pause scolaire.

Alexandra — L’autre côté de la médaille

Mon amie Alexandra, elle, a suivi le cours normal des choses. « Je ne me suis pas vraiment posé la question. Pour moi, c’était juste normal de continuer », explique-t-elle. « J’aimais l’école et j’avais déjà hâte à l’université. Prendre une pause, je n’y ai même pas pensé. Ce n’était pas une option : je n’avais pas d’autres projets à part mon bac et déménager a Montréal. Je voulais juste vraiment compléter mes études », raconte-t-elle, ajoutant au passage que si c’était à refaire, elle suivrait la même voie.

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« Je ne sais pas si je referais le même choix de programme. Mais ça, c’est autre chose, non? »