.png)
Prendre à cœur l’entrepreneuriat collectif
Laurence Bain Chaumillon nous explique le b.a.-ba de l’entrepreneuriat collectif souvent appelé « économie sociale ».

1URBANIA et Laval économique s’unissent pour créer une économie locale plus vertueuse.
On entend régulièrement parler d’économie sociale, mais qu’est-ce que c’est exactement? Pour répondre à cette question qui me trotte dans la tête depuis un certain temps déjà, et en vous avouant d’emblée que les cours d’économie et les chiffres n’ont jamais été ma tasse de thé, j’ai discuté avec Laurence Bain Chaumillon, commissaire en économie sociale à Laval économique. Sa passion et son dévouement pour la cause sont touchants, et son message est important.
Commençons par remettre les pendules à l’heure : en 2023, on va moins parler d’« économie sociale » et plus d’« entrepreneuriat collectif ». Franchement, c’est super, parce que ça fait jeune professionnel.le cool et altruiste sans être moralisateur. En somme, c’est un modèle d’affaires pour des entreprises qui répondent à une mission sociale, culturelle ou environnementale ainsi qu’à des besoins réels des gens, tout en exerçant une activité économique rentable.
« Un des grands principes de L’entrepreneuriat collectif est de répondre aux besoins de la communauté. »
« À la différence des organismes communautaires, qui fonctionnent grâce à des dons ou à des subventions et qui proposent des services gratuitement, les entreprises d’économie sociale fonctionnent comme de véritables entreprises, avec toutes les fonctions de gestion, mais elles sont gérées collectivement et placent la mission avant le profit », précise Laurence. Cela dit, bonne nouvelle, l’entrepreneuriat collectif peut aussi générer beaucoup de profits! « Mais ce sera toujours au bénéfice de la communauté : ces profits seront réinvestis dans l’organisme, ils serviront à offrir plus de services, parfois gratuitement, ou encore à offrir de meilleures conditions de travail aux employés », explique-t-elle.
L’entrepreneuriat collectif, c’est vraiment du sérieux, et c’est régi par la Loi sur l’économie sociale. « Un de ses grands principes est de répondre aux besoins de la communauté. De plus, les entreprises doivent être gérées démocratiquement, et les profits doivent être réinvestis directement à l’interne », renchérit Laurence, avant de me dire que les seules formes de structures qui répondent aux exigences de l’entrepreneuriat collectif sont les OBNL, les coopératives et les mutuelles.
Et comment on fait si on veut se lancer dans l’aventure à Laval?
« Il faut démontrer que le projet va répondre à un besoin de la communauté et qu’il est porté par un collectif qui a déjà un bon ancrage dans le milieu », répond la commissaire en économie sociale à Laval économique. En fait, il faut commencer par démontrer que l’on connaît les acteurs du milieu et les besoins du territoire. « C’est ce qu’on appelle une étude de marché », indique Laurence. Ah oui : et il y aussi qu’en entrepreneuriat collectif, on n’est jamais concurrents, mais toujours partenaires.
« Il faut également démontrer qu’il y a un vrai besoin, un “trou de service” qui n’est comblé ni par le privé ni par le public », ajoute celle dont la mission est de faire connaître l’entrepreneuriat collectif et d’attirer des entrepreneurs à Laval. Laurence et son équipe sont là pour accompagner les entreprises pendant tout le processus, qu’elles soient en démarrage ou en mode croissance.
« L’aide financière non remboursable peut aller jusqu’à 100 000 $ pour le démarrage et à 75 000 $ pour les nouveaux projets. »
En collaboration avec le Pôle régional d’économie sociale de Laval, Laval économique offre un continuum de services pour épauler les entrepreneurs, de l’idéation de leur projet jusqu’à la définition d’un plan d’affaires structuré. « C’est là qu’on entre en jeu. On aide les entreprises dans leurs prévisions financières, leur recherche de financement, leur montage financier, et on les finance aussi avec notre propre fonds », poursuit Laurence.
Pour bénéficier d’une subvention, il faut bien sûr faire ses devoirs et prouver que l’investissement va permettre d’améliorer la qualité de vie des gens et de générer assez d’argent pour tendre vers une certaine autonomie financière. « L’aide financière non remboursable peut aller jusqu’à 100 000 $ pour le démarrage et à 75 000 $ pour les nouveaux projets. On peut aussi obtenir des plus petits montants : 10 000 $ pour des études de marché ou de faisabilité, par exemple. Nos subventions peuvent aussi permettre l’accompagnement du conseil d’administration ou de la direction dans une réflexion stratégique, etc. » Des sommes non négligeables lorsque l’on veut faire le bien autour de soi!
Vers l’innovation sociale
Afin de mettre toutes les chances de son côté quand on veut se lancer dans l’entrepreneuriat collectif, il est utile de savoir ce que Laurence m’a confié, soit que Laval économique est à la recherche de projets d’innovation sociale. D’accord… Mais c’est quoi, l’innovation sociale? « Une façon différente de voir les choses, de travailler, qui répond à un besoin durable et existant ou à un enjeu de société et qui se définit en concertation avec le privé, les instances gouvernementales, les établissements universitaires, la recherche… »
Prenons donc un exemple concret : Mine urbaine est un OBNL lavallois qui se spécialise dans la récupération et le recyclage d’objets encombrants urbains ou industriels. « L’organisme vient de présenter la magnifique Surexposition, où 400 globes d’anciens réverbères de la Ville de Montréal ont été repensés et surcyclés au lieu d’être enfouis », raconte Laurence.
.jpg)
Sur quelque 100 000 globes de lampadaires, plusieurs milliers sont déjà partis à l’enfouissement, mais il en reste encore 30 000 qui peuvent trouver une autre vie grâce à l’entrepreneuriat collectif. « C’est de l’innovation sociale parce que Mine urbaine travaille avec des chercheurs pour déterminer les gisements de produits qu’on pourrait peut-être réutiliser, mais aussi avec de nombreux autres partenaires issus du privé comme du public », relève-t-elle. Que de tels projets soient portés par des gens comme ça, Laurence trouve ça « passionnant », et il y a de quoi!
.jpg)
D’autres domaines auxquels on ne penserait pas spontanément, comme la médecine dentaire, un secteur privé, peuvent aussi participer à une économie sociale et collective. « Il y a deux ans, nous avons financé Sourires Solidaires à Laval, une clinique dentaire pédiatrique communautaire qui offre des soins accessibles et surtout adaptés aux enfants, y compris à ceux ayant des défis. En fait, il y a avait un “trou de service” pour les jeunes qui ont des besoins particuliers. La seule option qui s’offrait à cette clientèle, c’était d’aller à l’hôpital, mais avec parfois six mois d’attente… », raconte Laurence.
Avec un enthousiasme hors norme, elle me parle ensuite de l’innovation sociale mise en place chez Sourires Solidaires : « Avec le soutien de nombreux partenaires privés, institutionnels et publics, ils ont ouvert une clinique pour tous les enfants, et grâce aux profits, ils donnent de plus en plus de consultations gratuites. Ils se sont d’ailleurs spécialisés dans les services destinés aux enfants qui ont besoin de plus d’attention et de soins particuliers. »
Pour faire partie vous aussi de la belle histoire de l’entrepreneuriat collectif, il ne vous reste plus qu’à vous renseigner auprès de Laval économique. Et peut-être que vous aurez la chance d’échanger avec la géniale Laurence, plus motivée que jamais à développer cet écosystème lavallois tissé serré.
*****
Vous avez un projet emballant et communautaire? Rendez-vous sur le site de Laval économique pour en apprendre davantage sur l’entrepreneuriat collectif.