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Première étape pour changer de carrière: mettre de l’argent de côté

Et éviter de faire ça sur un coup de tête.

Par
Marjorie Béchard
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Plusieurs raisons peuvent donner envie de quitter son emploi. Le besoin de hurler car on a perdu le feu sacré et qu’un rien nous énerve, l’envie de se lancer dans l’entrepreneuriat, de fuir le quotidien, de prendre l’avion pour voir le monde quelques mois, de changer de carrière, de retourner aux études et j’en passe. Dans mon cas : TOUTES ces raisons s’appliquaient lorsque j’ai quitté ma carrière. Ça fera bientôt deux ans.

On m’a dit (plusieurs fois) : « aaah mais toi, tu es chanceuse! », comme si c’était complètement inaccessible.

Bien sûr, j’aurais pu ignorer la voix intérieure qui me disait de m’envoler par la fenêtre (qui ne s’ouvrait pas, disons-le) et continuer en encaissant mon salaire. On me dit parfois un peu folle d’avoir divorcé d’une belle profession qui me permettait de me payer une voiture, un condo, de beaux vêtements (requis pour aller travailler, bien sûr), de manger dans les meilleurs restos de Montréal, d’acheter des caisses de vin en importation privée (pour le goût beaucoup, mais pour flasher, un peu aussi), et de faire deux voyages par année (minimum), pour tenter d’oublier le notariat. Car oui, j’étais notaire et c’était devenu insupportable pour moi. Et après avoir fait le changement, on m’a dit (plusieurs fois) : « aaah mais toi, tu es chanceuse! », comme si c’était complètement inaccessible.

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En fait, sa chance, on se la construit. Oui, j’ai la chance d’avoir la santé pour réaliser mes projets. Mais outre ça, à mon avis, nous sommes libres de faire nos choix. Pour ma part, ce n’est pas tant de la chance, mais plutôt de l’organisation et de la planification. Je vous sens, vous aimeriez bien faire pareil et réaliser votre rêve le plus fou. Je n’ai pas la science infuse, loin de là, mais voici quelques trucs qui m’ont grandement aidée.

Éviter le coup de tête et penser à la suite

Pour une décision aussi importante, il faut prendre le temps de planifier sa sortie. Que voulez-vous faire? Ça impliquera (peut-être) de ne pas avoir de revenus pour plusieurs mois, voire un an, peut-être. Lorsqu’on quitte volontairement son emploi, en général, on peut oublier l’assurance-emploi. En s’y prenant à l’avance (dans mon cas, une bonne année), on peut mieux planifier et avoir la tête tranquille. Au besoin, on consulte… son planificateur financier, son comptable, un conseiller en orientation (ce dernier est très utile pour en apprendre plus sur soi-même et voir si on prend la bonne décision).

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Pendant que l’argent rentre encore, c’est un bon moment pour rencontrer votre banquier. Si ce n’est déjà fait, vous pouvez demander une marge de crédit personnelle (les taux d’intérêt sont bien plus bas qu’une carte de crédit). J’essaie d’éviter les dettes, mais le coussin de sécurité que procure une marge de crédit n’est pas négligeable. C’est le moment également d’appeler son service de carte de crédit afin d’obtenir la carte platine avec points, assurance voyage, etc. Quand on gagne moins, certaines cartes « spéciales » (très utiles en voyage) deviennent inaccessibles. Et par-dessus tout, essayez de réduire les dettes au minimum.

Avant de quitter, si vous avez des assurances avec votre employeur, allez chez le dentiste, l’optométriste, l’ostéopathe, le psychologue, la clinique voyage, bref, un peu tout ce dont vous avez besoin. Car après? Vous devrez possiblement payer le plein tarif pour tout cela – et ça risque de faire un beau trou dans votre budget.

Avoir un peu plus d’argent dans les poches

On a souvent bien plus de biens matériels que nécessaire. Personnellement, j’ai fait un grand ménage, vendu quelques trucs inutiles (beaucoup, même), puis ma voiture. J’habite en ville, je marche, je prends le métro, ou Communauto.

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Je suis même passée à une deuxième étape pour financer mes projets… vendre mon condo (j’ai investi le profit et je loue un appartement à la place).

Placez votre argent ailleurs que dans un compte-chèques qui ne rapporte aucun intérêt (ou si peu). J’entends bien trop souvent des amis me dire qu’ils n’obtiennent que quelques sous d’intérêts par mois sur des sommes parfois étonnamment élevées. C’est insensé. Je ne dis pas d’investir sur un coup de dés dans une mine d’or ou dans une autre aventure risquée. Juste… prenez ça en main, ça presse. Consultez un conseiller financier au besoin.

Si vous avez envie d’autre chose, je vous encourage à réaliser vos projets car, oui, la plupart sont réalisables en y mettant un petit effort.

Réduisez les dépenses de façon générale. Le café à 5$-6$. Le lunch au resto le midi. Le 5 à 7 du jeudi. Les restaurants très chers. Les vêtements… vous allez quitter le bureau de toute façon, pourquoi bien paraître à tout prix? Vous n’avez plus personne à impressionner. Vivez plus simplement. Au début, ce n’est pas facile et il vaut mieux y aller progressivement. Mais franchement? Si vous en avez marre pour vrai, ce sera plus facile que vous le croyez. En plus, quand on se gâte avec des petits luxes moins fréquemment, on les apprécie beaucoup plus.

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Compter sur ses proches

Si vous êtes en famille ou en couple, vous n’êtes pas seul dans votre chaloupe. Et vous avez peut-être des obligations. Quand j’ai décidé de changer de vie, ce que les professionnels m’ont demandé en premier, c’est : « avez-vous quelqu’un pour vous supporter financièrement et mentalement dans le projet? » (lire : « avez-vous un conjoint? »). La réponse était non. Mais si pour vous c’est oui, en jasant, en rêvant, les projets farfelus peuvent devenir des projets de vie communs fabuleux, non?

Ça peut paraître simple, mais en fait, je connais beaucoup de gens malheureux qui n’osent pas faire le saut. Si vous aimez ce que vous faites, tant mieux, continuez. Mais si vous avez envie d’autre chose, je vous encourage à réaliser vos projets car, oui, la plupart sont réalisables en y mettant un petit effort.

Prenez note que ces conseils sont issus de mes recherches et de mes expériences personnelles. Si vous êtes en burn-out ou que vous vous sentez simplement dépassé par les événements, vaut mieux consulter un professionnel de la santé avant de prendre une décision impulsive.

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En ce qui me concerne, je n’ai JAMAIS regretté d’avoir quitté ma profession pour réaliser mes objectifs de vie. Je suis plus heureuse et épanouie depuis. Et ça se voit. Maintenant, pourquoi pas vous?