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Pourquoi les billets d’avion changent tout le temps de prix?

Ce grand mystère du 21e siècle.

Par
Mali Navia
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Avec la popularisation des lignes aériennes à bas prix et la démocratisation du voyage depuis les 20 dernières années, sauter dans un avion pour partir à l’autre bout du monde n’a jamais été aussi accessible. Et quand vient le temps d’acheter un billet, des dizaines d’astuces sont répertoriées sur le web pour vous aider à trouver la meilleure aubaine. Cela dit, certains mystères persistent.

Comment sont calculés les prix des sièges? Quand dois-je acheter un billet d’avion pour qu’il soit moins cher? Quand Flighthub indique qu’il ne « reste qu’un siège à ce prix », est-ce que c’est vrai? Eh bien, on a fait quelques recherches pour essayer de comprendre comment ça fonctionne.

À noter que cet article rapporte des « règles générales » qui sont loin d’être absolues. Une recherche rapide vous dirigera vers une pléthore d’articles sur le sujet. Par exemple, si vous êtes en Europe et que vous voyagez avec une compagnie low cost, il est probable que d’autres règles s’appliquent et il en va de même pour toutes les régions du monde. Outre l’offre et la demande, pour établir un prix, la distance du vol ainsi que le prix du carburant doivent aussi être considérés.

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La détermination du prix des billets

Lorsqu’une compagnie aérienne ouvre un vol, son but premier est d’être profitable. Pour ce faire, elle se servira d’un logiciel pour établir les prix des sièges (ou « fare bucket » en anglais) selon le trajet. Celle-ci se base sur les tendances d’achats des dernières années pour savoir quand baisser ou augmenter les prix. C’est ensuite un employé spécialisé (celui-ci porte un titre différent selon la compagnie) qui aura le dernier mot.

Il faut savoir qu’il existe plusieurs gammes de prix au sein d’une même classe de vol (économie, économie privilège, affaires, affaires plus, etc). Les avantages reliés à chaque classe dépendent du vol et des politiques de compagnie aérienne. Par exemple, « Économie basique » peut n’inclure aucun bagage en cabine ni en soute, tandis que « Économie privilège » peut inclure un bagage en cabine ainsi que la possibilité de modifier son vol pour un prix réduit.

Il y a quelques années, il n’était pas encore coutume de proposer ce genre d’ajout. Les compagnies aériennes plus traditionnelles comme Air Canada ou Air Transat ont toutefois suivi la tendance pour faire face à la compétition grandissante sur le marché.

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L’an dernier le chaîne YouTube Wendover Productions a étudié le prix des vols New York – Los Angeles sur une période de trois mois. Ceux-ci ont varié entre 129$ et 472$ pour un billet en classe économique. Le prix le plus bas en « économie basique », soit 129$, est apparu trois fois durant cette période, toujours pour des vols qui décollent le mardi. Pour 159$, il a été possible d’avoir accès à la catégorie « économie privilège ». À noter qu’un nombre maximal de billets peut être vendu pour ces catégories de prix.

Ce n’est pas parce que vous trouvez des billets à 200$ pour un trajet qu’il ne reste plus de billets à 129$.

Ce qui complexifie le processus pour le consommateur, c’est que ces prix ne sont pas nécessairement affichés en ordre. Ce n’est pas parce que vous trouvez des billets à 200$ pour un trajet qu’il ne reste plus de billets à 129$. Plusieurs facteurs de temporalité déterminent à quelle(s) catégorie(s) de prix vous aurez accès : la journée de l’achat, la durée du voyage, l’achat d’un billet de retour et combien de temps vous achetez vos billets à l’avance.

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Pour les vols intercontinentaux, par exemple, l’achat d’un billet de retour fera presque certainement baisser le prix du vol aller. Ceci est dû aux conditions requises pour chaque catégorie de prix. Ces termes changent selon la longueur du trajet et la nature du trajet lui-même. Il est parfois possible de payer votre billet moins cher si vos vacances durent sept jours que si vous restez moins d’une semaine à destination. Tout ça en raison des conditions (souvent écrites en petits caractères) de chaque catégorie de prix.

Donc, quand vous voyez « dernier siège à ce prix! », il est probable que ce soit bel et bien le cas. Cela dit, est-ce que le prochain prix est plus bas ou plus haut? Impossible à savoir avec certitude. Le fait est que vous ne saurez jamais si le prix affiché est le prix le plus bas pour sa catégorie.

Le sentiment d’urgence : payant pour les compagnies aériennes

L’urgence, ça vend et c’est plus profitable de vendre quelques billets au plein prix qu’un peu plus à des prix modiques.

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Plusieurs articles tentent chaque année d’expliquer le phénomène et l’information diverge parfois d’un endroit à l’autre. Mais s’il y a un fait qui paraît indéniable, c’est qu’à quelques jours du vol, il est rare que les billets descendent. La compagnie optera plutôt pour vendre les sièges restants à un prix faramineux que certains n’auront pas le choix de payer. L’urgence, ça vend et c’est plus profitable de vendre quelques billets au plein prix qu’un peu plus à des prix modiques.

D’autre part, il ne faut pas oublier les gens qui voyagent pour le travail. Contrairement aux vacanciers, ceux-ci doivent souvent réserver leur billet à la dernière minute. C’est avec eux que les compagnies aériennes font les meilleurs profits.

En effet, les lignes aériennes connaissent bien les comportements des consommateurs. Les trajets offerts sont souvent catégorisés en fonction du but du voyage : pour le travail ou pour les vacances. Et le prix des sièges change selon le profil des habitués du trajet.

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La technologie à la rescousse

Heureusement pour le consommateur, il existe de nombreuses applications qui utilisent l’intelligence artificielle pour observer les tendances de prix pour un même vol. Kayak, Flighthub, Hopper, Skyscanner et Google Flights sont des sites à consulter lorsque vous hésitez. Google Flights, par exemple, vous dira si le prix affiché correspond à un prix bas, moyen ou élevé pour votre destination en plus de vous recommander d’acheter ou d’attendre quelques jours.

The Geeky Explorer vous parle ici en détail des différentes applications et de leur efficacité. Cela dit, c’est un bon réflexe d’acheteur que de consulter plusieurs sites puisqu’il n’est pas rare que le prix d’un même vol varie considérablement d’un endroit à l’autre.

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Toujours pour les voyageurs flexibles, des sites comme Les vols d’Alexi ou Yulair sont une bonne source d’aubaines qui peuvent parfois vous donner le goût de partir sur un coup de tête.

Il ne faut pas oublier que tout est relatif. Au Canada, les billets d’avion internes sont TRÈS chers comparativement à ceux qu’on retrouve presque partout ailleurs. Il n’est pas rare de payer 400$ pour un vol aller-retour Montréal-Toronto. À l’inverse, si vous payez 400$ pour un vol aller-retour Paris-Madrid, vous êtes peut-être en train de vous faire avoir.

Quand acheter les billets?

Au-delà du voyage en saison achalandée ou hors saison, il existe plusieurs manières de s’assurer d’obtenir le meilleur prix possible. Par exemple, quand vous choisissez vos dates, un peu de flexibilité pourrait vous faire sauver quelques centaines de dollars. Partir le samedi au lieu du vendredi aide beaucoup. Encore mieux si vous pouvez vous permettre de voler le mardi ou le mercredi.

Les études montrent qu’il n’y a pas d’avantage à acheter un billet plus de deux mois d’avance.

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Puis, il y a la temporalité de l’achat. Selon The Conversation, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les études montrent qu’il n’y a pas d’avantage à acheter un billet plus de deux mois d’avance. Il semble que les baisses de prix se produisent de trois semaines à deux mois avant la date du vol. Avant ou après cette période, vous risquez de payer le plein prix ou plus encore.

Fast Company rapporte pour sa part que, pour voyager durant la période des Fêtes cette année aux États-Unis, Kayak suggère d’acheter des billets avant le 7 octobre. Si vous devez absolument voyager en haute saison, n’hésitez pas à faire une petite recherche Google pour savoir quand sont les meilleures aubaines.

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L’offre et la demande

Au final, que ce soit pour les vacances ou pour les affaires, ce qui régit le marché aujourd’hui dérégularisé des compagnies aériennes est la loi de l’offre et la demande. Si vous voyez 2500$ pour un billet en classe affaires Montréal-Cancun, c’est que quelqu’un est sûrement prêt à le payer. Oui on peut trouver des vols pas chers, mais certains devront toujours payer un prix plus élevé parce que pour continuer d’opérer, une compagnie doit être rentable.