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Pourquoi est-ce que c’est si difficile magasiner un matelas?

On vous dit aussi comment vous débrouiller pour trouver quelque chose sans vous faire avoir!

Par
Pierre-Luc Racine
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Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vouloir acheter du vin et d’être paralysé devant l’indécision? Vous ne voyez que des bouteilles qui se ressemblent. Seuls les étiquettes et les prix changent. Une pastille vous informe un peu sur le goût sans être si claire que ça. Ben, c’est comme ça que je magasine un matelas.

Un peu avant la pandémie, j’ai fait un show à Québec et je n’ai pas vérifié le lit de ma chambre d’hôtel avant de déposer ma valise dessus. Résultat: j’ai pogné des punaises de lit.

Pourtant, ce n’était pas un hôtel miteux, même les 5 étoiles ont des punaises de lit. Ça a été ben de la marde à gérer chez moi. Plusieurs visites d’exterminateur plus tard, je n’en avais plus, mais mon lit me dégoutait encore. J’ai voulu le changer et en faisant mes recherches afin de me trouver un matelas en pleine pandémie, j’ai réalisé à quel point cette industrie nous a toujours compliqué la vie.

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Une industrie étrange dès le départ

Lorsqu’on visite des magasins de matelas, on remarque parfois l’étiquette au pied du matelas qui nous informe de sa composition. Vous vous demandez pourquoi c’est là? C’est parce que dans le bon vieux temps, les producteurs de matelas les rembourraient avec plein de cochonneries: du crin de cheval, du papier journal, des déchets alimentaires, des vieux chiffons et n’importe quelle patente qu’ils pouvaient y insérer. Ouf, l’odeur!

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Les fabricants croyaient s’en tirer étant donné qu’aucun consommateur n’ouvre son matelas pour en vérifier le contenu et constater qu’il dort sur un nid de bactéries. Le gouvernement est intervenu pour forcer les producteurs de matelas à inscrire le contenu sur une étiquette. Problème réglé!

En fait, non, parce que ces étiquettes étaient arrachées avant de sortir de l’usine et si un vendeur voyait qu’il en restait, il s’en occupait lui-même. Le gouvernement a dû se remettre le nez dans le dossier. Maintenant, l’étiquette mentionne que seul le client peut l’enlever.

De la confusion volontaire

Comme on achète rarement des matelas, nos connaissances du sujet sont limitées et les vendeurs de matelas savent en profiter. Ils nous attaquent volontairement avec un jargon compliqué pour rien.

Notre méconnaissance du marché leur permet de crinquer les prix. Certains manufacturiers chargent plus cher pour des fonctionnalités qui n’améliorent même pas le sommeil.

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Juste les noms de matelas portent à confusion. La compagnie Beautyrest change le nom de son matelas en fonction du magasin qui le vend. Chez Sears, un même matelas s’appelle le Beautyrest’s Recharge Devonwood Luxury tandis que sur USMattress.com, vous le trouverez sous le nom de Beauty Recharge Lyric Luxury. L’idée, c’est de nous empêcher de pouvoir comparer les produits.

Comme on ne connait rien de cette industrie, les marges de profit des commerçants peuvent être très élevées. Le coût des matelas est souvent augmenté de 50% et même plus. Dans un cas, un matelas de 300$ s’est vendu 3000$!

Magasiner ailleurs? Haha non.

Saviez-vous que 60% des matelas vendus aux États-Unis sont produits par deux manufacturiers? Non seulement ils contrôlent une majorité du marché, mais ils ont tout intérêt à le faire: ils détiennent aussi une bonne partie des magasins de matelas.

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On pourrait croire qu’au moins, avec deux gros joueurs, la compétition amènera une variété de produits. Malheureusement, les matériaux des deux fabricants proviennent du même fournisseur!

Donc, on est coincé au pied du lit. Au moins, on peut se commander des matelas en ligne avec des compagnies comme Casper. Mais non, Casper appartient aussi à une ces puissances de la couchette.

Ayaye! On s’en sort pas! Il nous reste au moins des sites de reviews de matelas pour se faire une idée. Pas vraiment! Parce qu’eux non plus ne sont pas tant fiables. Casper a déjà poursuivi des sites web de critiques et a même poussé un des deux à la vente.

Et c’est Casper qui l’a acheté. Autrement dit, en allant voir des critiques que vous croyez impartiales, vous serez dirigé vers des matelas du propriétaire du site de critique qui vous pointera vers une de ses succursales pour que vous achetiez son matelas.

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Ce qu’il nous reste

Le hashtag #FaitesVosRecherches est populaire chez les conspirationnistes, mais dans ce cas-ci, l’ignorance est notre point faible. On profite du fait qu’on ne fouille pas le sujet pour nous en passer des petites vites.

Tout comme le vin qu’on ne peut goûter qu’une fois la bouteille débouchée, on peut tester le matelas qu’après l’avoir installé dans notre chambre. Les matelas testés en 15 secondes dans les magasins ne reflètent pas l’expérience d’une nuit. Vérifiez toujours les modalités de retour, notamment, le nombre de nuits gratuites et ce qui adviendra de votre matelas si vous n’est pas satisfaits.

Heureusement, la compétition est rendue forte dans les matelas qui ne sont pas produits par les deux géants du matelas. Personnellement, j’ai fait le tour du web et je me suis arrêté sur Polysleep étant donné que c’est une compagnie canadienne qui fait faire ses matelas ici à Montréal. Aussi, si leur matelas ne fait pas mon affaire, ils viendront le chercher et le donneront à un organisme de charité.

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Il y a plusieurs bonnes offres sur internet. Ayez en tête les critères qui sont importants pour vous. Faites-vous un tableau comparatif. Magasiner en ligne, ça peut être du trouble, mais ça vaut vraiment la peine pour bien dormir sur ses deux oreilles.