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Pour en finir avec le multitâche

Un article à lire tout en parlant au téléphone et en répondant à vos courriels.

Par
Pier-Luc Ouellet
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À l’époque de nos arrière-grands-parents, plusieurs étaient ouvriers dans de grandes manufactures. Pendant des années, voire pour le reste de leur vie, ils étaient condamnés à répéter le même geste : serrer des boulons, couper des planches, même glisser entre des engrenages géants. La redondance rendait la concentration difficile, comme l’atteste Chaplin, mais au moins on était peu dérangé.

Depuis, le monde s’est complexifié et nos tâches se sont diversifiées. Peut-être même à la limite de nos capacités cognitives.

Maintenant, une journée de travail, c’est participer à des réunions, répondre au téléphone, écrire des courriels, remplir des formulaires et rejoindre des clients tout en créant un tableau Excel ou deux sur le côté.

On va clarifier quelque chose drette en partant: le multitâche, ça ne fonctionne pas. Jamais.

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Le pire dans tout ça? La journée se termine et on a l’impression de n’avoir rien fait. Pourquoi? Est-ce que le multitâche fonctionne? Comment le gérer? On va répondre à ces questions… mais juste une à la fois.

Le multitâche c’est mal, vous voyez?

On va clarifier quelque chose drette en partant: le multitâche, ça ne fonctionne pas. Jamais.

Vous pensez peut-être que vous êtes un cas différent, que vous excellez en accomplissant 10 tâches à la fois, mais la vérité, c’est que vous seriez bien meilleur à votre travail si vous n’en faisiez qu’une.

Avez-vous déjà essayé de compter quelque chose pendant que quelqu’un vous parlait? Difficile, non?

Une étude faite auprès de vétérans démontre qu’en passant d’une tâche à l’autre en succession rapide, le cerveau est plus susceptible de commettre des erreurs. Il est moins efficace que s’il était concentré sur un seul but, sans être dérangé par vos textos. Avez-vous déjà essayé de compter quelque chose pendant que quelqu’un vous parlait? Difficile, non?

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Ben, c’est pas mieux quand vous essayez de suivre une réunion tout en répondant à vos courriels.

On apprend également moins bien en éparpillant notre attention, comme peuvent en témoigner mes années d’université : j’ai passé tout mon bac à jouer à Pokémon sur mon ordi pendant mes cours et, aujourd’hui, j’ai un diplôme en poche et je me souviens de rien pantoute.

Ça a même un gros impact sur notre intelligence

Comme si ce n’était pas assez, une étude de l’Université de Londres a démontré qu’après avoir fait de nombreuses choses en même temps, les gens voyaient leur QI chuter de la même façon que s’ils avaient consommé du cannabis ou passé une nuit blanche. Les personnes testées finissaient avec un QI semblable à celui d’un enfant de huit ans. Laisseriez-vous un enfant de huit ans écrire votre rapport super important?

La solution va paraître niaiseuse, mais c’est pourtant très simple : faire UNE chose à la fois.

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Une autre étude, cette fois de l’Université du Sussex, a même démontré avec de l’imagerie par résonance magnétique que la zone du cerveau responsable de l’empathie ainsi que du contrôle des perceptions et des émotions chez les gens qui font beaucoup de multitâche était moins développée. Il reste à démontrer si ce sont les gens moins empathiques qui font plus de multitasking, ou si le multitasking rend les gens moins empathiques.

Si vous pensez être l’exception, détrompez-vous; une étude de Stanford a montré que les gens qui croient que leur capacité à travailler est augmentée par le multitâche sont en fait encore pires lorsqu’ils en font plusieurs à la fois que les gens habitués de se concentrer sur une seule et unique tâche.

Comme quand on est trop occupé, qu’on s’en va se chercher quelque chose dans la cuisine, puis qu’on oublie complètement ce qu’on était aller chercher… ça vous est familier?

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On fait quoi?

La solution va paraître niaiseuse, mais c’est pourtant très simple : faire UNE chose à la fois.

Il semble en effet qu’on puisse réapprendre à se concentrer sur une chose à la fois (même si ça peut prendre du temps et de l’effort).

Essayez au moins de structurer votre journée en blocs de 20 minutes où vous ne ferez rien d’autre que travailler sur la tâche prévue.

Dans le meilleur des cas, on planifie nos journées, et on choisit les projets sur lesquels on va travailler. Si c’est possible, mieux vaut passer la journée sur un ou deux projets et s’y consacrer au maximum, plutôt que d’avancer un peu dans une multitude de tâches.

Si votre emploi ne le permet pas, essayez au moins de structurer votre journée en blocs de 20 minutes où vous ne ferez rien d’autre que travailler sur la tâche prévue. Ça, ça veut dire pas de Facebook, pas de notifications de cell, pas de musique, juste du travail.

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En retour, accordez-vous des pauses plus fréquentes. 20 minutes de travail intense suivi de dix minutes de pause sera toujours plus efficace que 30 minutes à travailler tout en regardant son cell et en écoutant un podcast.

D’ailleurs, ce texte a été écrit (presque…) sans interruption et maintenant que j’ai terminé, je n’ai même plus envie d’aller niaiser sur Facebook.

C’est merveilleux, non?