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Portrait de trois leaders atypiques qui font face aux grands enjeux de notre époque
Parce que les problématiques d’aujourd’hui sont complexes, elles requièrent des profils professionnels qui transcendent les disciplines.

URBANIA et l’Université Laval s’allient pour vous présenter les Chantiers d’avenir, des programmes uniques qui visent à former des leaders aux profils pluridisciplinaires et diversifiés, de ceux qui mèneront les grandes transformations de demain.
La première révolution industrielle nous a apporté le travail à la chaîne, la fabrication en série, la production à grande échelle – elle a aussi forgé des leaders pragmatiques, programmés comme des machines et ayant peu développé leur sensibilité. Des esprits stratégiques qui n’ont pas appris à avoir recours à leur intelligence émotionnelle et qui tendent à percevoir leurs employé.e.s comme n’importe quelle autre pièce d’un système dont il faut optimiser le rendement.
Or, les défis que notre société connaît aujourd’hui appellent d’autres types de leaders.
En effet, les transformations numériques, sociales et économiques que nous vivons mettent en lumière l’importance et la valeur des leaders agiles, résilient.e.s et empathiques. Leurs parcours sont souvent atypiques, et leurs compétences, multiples et transversales. Pour former ces leaders, l’Université Laval, située dans la ville de Québec, innove et offre des programmes qui dépassent les frontières des facultés.
Voici le profil de trois professionnel.e.s inspirant.e.s qui, déjà, changent le monde à leur façon. Ces personnes œuvrent dans les domaines de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI), de la sécurité alimentaire et des transformations numériques, trois domaines abordés dans le cadre des Chantiers d’avenir de l’Université Laval.
ÉQUITÉ, DIVERSITÉ ET INCLUSION : UN CHANGEMENT DE FOND À OPÉRER
Nous avons été témoins, ces dernières années, d’une transformation radicale des discours sociaux portant sur les réalités comme le racisme systémique, le sexisme ordinaire et la discrimination à l’égard des personnes trans et issu.e.s de la diversité de genre dans les milieux scolaires et professionnels.
Mais, mis à part un logo temporaire affiché pendant la Fierté LGBTQ+ ou une brève reconnaissance du Mois de l’histoire des Noir.e.s en février dernier, quelles actions concrètes font les entreprises pour devenir de meilleures « entreprises citoyennes »? Quelle forme est-ce que ces actions concrètes pourraient ou devraient prendre?
La réponse à ces questions repose souvent dans le témoignage et l’expérience des personnes directement touchées par ces injustices. Les professionnel.le.s en équité, diversité et inclusion (EDI) agissent donc comme un canal entre ces communautés et la direction des entreprises.
«Les organisations doivent être réellement préparées à changer.»
Taïna Mueth, cofondatrice et directrice de création de l’organisme Je suis Montréal / I am Montreal, explique : « Les personnes qui étaient voiceless [sans voix] historiquement se font maintenant entendre, et on exprime ce qu’on ne veut plus accepter. On ne veut plus accepter les structures de white supremacy [suprématie blanche], les structures binaires de genre, les structures patriarcales et autres. On ne veut plus accepter ça, et les entreprises se rendent compte qu’elles aussi n’auront d’autre choix que de faire ce changement. »
Ce serait pour cette raison qu’il se crée de plus en plus de postes spécialisés en la matière au sein des grandes entreprises. Mais selon l’artiste et organisatrice communautaire, pour opérer un changement de fond, il n’est pas suffisant de « remplir le rôle » en embauchant un.e professionnel.le issu.e de l’une ou l’autre de ces communautés marginalisées dans un poste de EDI. Il y faut des personnes connaissant les réalités particulières de l’ensemble des groupes marginalisés ou minoritaires, et qui ont été formées de manière pluridisciplinaire. « Les organisations doivent être réellement préparées à changer, estime-t-elle. Ça prend de la diversité dans la direction, ça passe par les politiques internes… »
Je suis Montréal, actif notamment dans le secteur muséal et culturel, travaille avec les organismes qui reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’évoluer pour mieux représenter la pluralité des populations montréalaises et québécoises. « On est appelé.e.s à les challenger sur leur perception selon laquelle l’art sera uniquement consommé par des personnes blanches. Parce que ce n’est plus ça, la réalité du Québec. »
DÉMOCRATISER L’ALIMENTATION SAINE
Les producteurs et productrices agricoles produisent mondialement assez de nourriture pour qu’une population hypothétique de 10 milliards d’humains mange à sa faim. Pourtant, l’insécurité alimentaire continue d’être un enjeu majeur de notre époque, tant à l’échelle mondiale que pour les milieux locaux, puisqu’elle dépasse la question agricole et concerne toute la chaîne de production, de transformation, de distribution et de consommation des aliments. Pour relever le défi d’une alimentation saine et durable pour toutes et tous, il faudra la collaboration de nombreux secteurs d’activités.
On a échangé sur l’accessibilité à l’alimentation saine pour les communautés du centre-ville de Montréal avec Rooney Arroyo, membre du collectif Le Frigo Vert.
L’insécurité alimentaire continue d’être un enjeu majeur de notre époque, tant à l’échelle mondiale que pour les milieux locaux.
Rooney nous explique le rôle particulier que joue Le Frigo Vert dans le quartier : « Notre organisation rend des aliments biologiques et des produits de santé naturelle accessibles à des populations qui y auraient normalement difficilement accès, qu’il s’agisse d’étudiant.e.s ou d’autres membres de la communauté vivant dans des situations précaires. C’est essentiel de faire un travail d’accessibilité et de distribution des ressources existantes. »
Si le concept des déserts alimentaires vous est familier, vous savez que l’accès à l’alimentation saine peut parfois être une question de quelques kilomètres. Les systèmes alimentaires sont des structures complexes et la participation de plusieurs types d’acteurs est nécessaire pour en assurer l’efficacité, mais aussi l’inclusivité.
C’est donc un secteur où il est particulièrement important de pouvoir communiquer efficacement avec toutes sortes de collaborateurs et collaboratrices. Rooney explique : « Je donne rarement la même réponse quand quelqu’un me demande ce que je fais dans la vie. Mon travail consiste à faire preuve d’un mélange de savoir-faire relationnel, de savoir-faire bureaucratique et de savoir-faire “de rue” afin de faire le lien entre les ressources et la communauté. »
POUR UNE TRANSFORMATION NUMÉRIQUE BIENVEILLANTE
Notre ère sera marquée par une accélération de l’adoption de technologies de pointe, dans nos vies personnelles comme professionnelles. Face à cette réalité, il est essentiel d’encadrer, de former et de promouvoir les leaders visionnaires et bienveillant.e.s qui sauront mener ce mouvement en ayant le bien commun à cœur.
Jarret Leaman, entrepreneur anishinaabe-ojibwé et fondateur de Akawe Technologies, a récemment pris parole au QueerTech Connect Café pour discuter notamment du concept de « souveraineté de données » dans le contexte de la réaffirmation d’autonomie des communautés autochtones partout au pays.
Sa firme offre de la consultation spécialisée aux communautés autochtones du pays, en utilisant notamment les technologies des chaînes de blocs pour leur permettre de regagner de l’autonomie en ce qui concerne la manière dont les données sur leurs membres sont recueillies, utilisées ou stockées. Jarret souhaite ainsi leur permettre de prendre la place qui leur revient au sein de la révolution technologique actuellement en cours dans le monde.
L’innovation est un processus itératif, humain, parfois chaotique. Au-delà des savoirs techniques, des compétences collaboratives et de gestion du changement sont essentielles.
FAIRE MIEUX, AUTREMENT
Se distinguant par leurs parcours diversifiés, leurs approches multidisciplinaires et leur grande intelligence émotionnelle, les leaders que sont aujourd’hui Taïna, Rooney et Jarret sont lié.e.s par une chose : leur volonté de faire mieux, autrement, et d’ainsi contribuer à un monde meilleur.
Les crises d’aujourd’hui et de demain feront de plus en plus appel à notre résilience, à notre ouverture et à notre écoute de l’autre.
Un rôle de leader nous est avant tout accordé par une communauté ou un groupe. Pour se préparer à jouer ce rôle et à exercer son leadership, peu importe le poste qu’on occupe, il est essentiel de développer des compétences permettant d’honorer ce gage de confiance et de se placer au service de la communauté et, plus largement, de la société, dans l’intérêt du bien commun.
Les crises d’aujourd’hui et de demain feront de plus en plus appel à notre résilience, à notre ouverture et à notre écoute de l’autre. Pour relever les défis sociétaux de plus en plus complexes, nos leaders devront donc développer leur capacité d’adaptation, leur esprit d’initiative et leur intelligence émotionnelle.
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Les Chantiers d’avenir de l’Université Laval sont des formations créées sur mesure pour répondre à des défis complexes de société. Posez votre candidature et contribuez, vous aussi, à changer le monde.