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Petite leçon de négociation pour pas se faire avoir en voyage

Ça prend un peu de pratique, mais votre budget vous remerciera.

Par
Nomad Junkies
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Négocier, ça n’a jamais été mon fort, autant dans la vie de tous les jours qu’en voyage. No jokes, je cherche encore la formule magique à appliquer pour me négocier une augmentation de salaire ou même économiser une couple de dollars avec un chauffeur de tuk-tuk à Bangkok.

Je me vois mal aller au IGA et négocier avec la fille au comptoir pour 100g de salami en lui demandant de me faire « le prix ami »; tandis qu’ailleurs dans le monde, pratiquement tout se négocie.

Pourtant, ce n’est pas que je sois gênée ou que j’aie peur de m’affirmer… Peut-être qu’au fond, ça vient d’un mal plus profond de société, où en tant que Québécoise qui évite toute forme de confrontation, je fais juste accepter une situation telle qu’elle l’est. Sans généraliser, on dirait que ce n’est pas inné en nous d’avoir à dealer pour le prix d’un produit. Je me vois mal aller au IGA et négocier avec la fille au comptoir pour 100g de salami en lui demandant de me faire « le prix ami »; tandis qu’ailleurs dans le monde, pratiquement tout se négocie. Ça peut être même être perçu comme une insulte de ne pas négocier!

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Donc quand je voyage dans des pays où négocier est pratiquement la seule façon de faire de la business, j’ai deux options : mettre mes culottes pour dealer ça comme une pro ou accepter de me faire fourrer solide en payant le plein prix. Sans prétendre être rendue la top négociatrice, voici mes cinq règles d’or pour ne pas me faire avoir en voyage.

1-Démontrer ma connaissance du marché

De la même façon que je ne débarquerais pas chez un concessionnaire de voitures d’occasion sans avoir fait mes recherches, la première étape consiste à trouver le prix « normal » pour le bien ou le service que je veux me procurer. Par exemple, pour une ride de taxi, je vais chercher sur Google pour savoir combien coûte le trajet. De cette façon, lorsqu’un chauffeur de taxi va m’offrir 20$ pour une course qui ne vaut pas plus que 5$, j’aurai une vraie base de référence. C’est la même tactique dans les marchés locaux, où je demande le prix à plusieurs commerçants pour me faire une tête avant de m’activer en mode marchandage.

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Petite astuce : avant de partir en mission, je m’assure toujours d’avoir des petites coupures. J’ai déjà réussi à me négocier un foulard dans le souk de Marrakech à 8$ après 30 minutes de grosse négociation remplie d’interjections et j’ai perdu toute ma crédibilité en sortant mon bill de 100$. Erreur de débutante!

2-Apprendre les chiffres dans la langue du pays visité

Pour partir sur une base amicale, j’essaie toujours d’apprendre les salutations d’usage ainsi que les chiffres de 1 à 10 du pays que je visite. Ça fait toujours plaisir au marchand de voir l’effort que je mets pour leur parler dans leur langue. Après ça, c’est garanti que je deviens BFF avec le marchand et qu’il sera plus enclin à m’offrir un prix « ami ».

Quand j’habitais en Chine, j’ai compris que la prononciation faisait toute la différence, et mes amis chinois m’avaient bien prévenue de faire attention. En mandarin, le chiffre 748 mal prononcé va sonner comme « va mourir », alors que 527 s’apparente à « j’aime ma femme ».

Petite astuce : faut pratiquer sa prononciation! Les chauffeurs de taxi sont souvent les meilleures personnes pour apprendre des mots et des expressions dans une nouvelle langue. Sinon, les gens de la réception de l’auberge peuvent être d’une aide précieuse, surtout pour apprendre comment dire « ouf, c’est trop cher pour mon budget! », qui peut être bien utile pour négocier.

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3-Contenir mon désir ardent d’obtenir le produit

Le vendeur n’est pas dupe… Si j’ai l’air de la fille qui est prête à vendre son bras gauche pour ce qu’il m’offre, il est alors en position de pouvoir dans notre jeu de négociation parce qu’il sait que j’ai plus à perdre que lui. Par contre, si je joue un peu hard to get, il va devoir patiner un peu plus s’il veut que je dépense mon argent avec lui.

Il faut aussi faire preuve de patience dans tout le processus. La majorité des pays dans le monde ne fonctionnent pas au même rythme que nous. Plus j’ai du temps de libre, plus je risque d’avoir le dessus pendant la négociation. Une fois aux îles Fidji, le genre de place où les chauffeurs de taxi connaissent les heures des vols d’avion par cœur, j’ai perdu toutes mes chances de me dealer un bon prix, car le local savait très bien que j’étais à deux doigts de manquer mon embarquement. Cette course vers l’aéroport qui m’a coûté très cher! Parfois on gagne, parfois on perd…

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Quand j’ai l’air d’avoir tout le temps du monde et que je suis prête à attendre la prochaine personne qui va m’offrir un prix plus raisonnable, soudainement l’offre devient plus importante que la demande et je suis en meilleure position pour négocier.

4-Laisser le marchand annoncer son prix en premier

Tout se joue à ce moment, parce que c’est là que la game commence vraiment! Le marchand va toujours essayer de savoir combien on est prêt à payer en nous relançant la question lorsqu’on demande le prix. C’est primordial de le laisser fixer le prix initial et d’user de ses talents de négociateur pour ne pas perdre le gros bout du bâton.

Tout au long de l’échange, j’essaie de rester poli, de sourire, de balancer un jovial « mi amigo » et de me rappeler qu’il faut que ça reste gagnant-gagnant autant pour moi que pour le marchand. Des fois, dans le feu de l’action, on peut oublier qu’on négocie pour l’équivalent de 0,50$, alors que c’est ce qui peut faire la différence pour le vendeur.

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Petite astuce : j’utilise ma calculatrice sur mon téléphone pour continuer la négociation si le vendeur ne parle pas la même langue que moi. Je lui offre même d’écrire le deuxième prix et ainsi de suite, après tout, ça crée une connexion et parfois même des fous rires!

5-Commencer la négociation à 50% du prix proposé

C’est la règle de base, surtout en Asie ou au Moyen-Orient. Peu importe le prix qu’on m’offre, je renchéris toujours en coupant le prix de moitié. Dans certains endroits hyper touristiques ou dépendant si j’ai l’air de transpirer le cash, il est même possible de commencer la négociation à 10% du prix offert. Il faut avoir des balls, mais qui ne risque rien n’a rien.

Petite astuce : on enclenche la négociation seulement si on veut réellement acheter le produit. Dans tous les cas, il faut faire preuve de bonne foi si le prix est accepté en achetant le produit. Ça peut être très mal vu de passer par tout ce processus-là pour finalement ne pas donner suite à la transaction.

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Avec ces trucs, négocier en voyage devient le fun, suffit de s’imaginer être l’acteur d’une pièce de théâtre! Comme dans n’importe quelle game, il faut savoir partir la tête haute, qu’on ait gagné ou non!

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Emilie et Safia voyagent à temps plein depuis plus de cinq ans, elles ont exploré plus de 65 pays et elles racontent leurs aventures dans leur magazine web Nomad Junkies. On les suit ici!