Petit lexique des métiers en télévision et en cinéma

URBANIA et L’inis (L’institut national de l’image et du son) s’associent pour pousser votre amour de l’audiovisuel à un niveau supérieur.

Je traîne une petite rancœur à l’égard de mon DEC en cinéma, parce que j’ai toujours eu l’impression que même mes profs voyaient le programme comme celui des jeunes perdu.e.s. Sans blague : nos enseignant.e.s nous répétaient sans cesse, à mes camarades de classe et à moi, que nous ne gagnerions pas notre vie avec des tournages, et ça, c’est d’autant plus frustrant qu’aujourd’hui nous sommes plusieurs à en avoir fait notre gagne-pain (j’ai su plus tard que j’avais fréquenté un mauvais cégep, en passant).

On vit une époque magnifique pour ceux et celles qui veulent payer leurs factures en filmant des affaires! Non seulement la demande n’a jamais été aussi forte, mais les formations sont plus solides que jamais. On peut apprendre son métier en quelques années avec des praticien.ne.s connu.e.s dans le milieu, faire d’excellents stages et commencer à travailler dès sa sortie de l’école. À condition d’être travaillant.e, bien sûr. Un tournage, ce n’est pas l’endroit pour être vedge!

Pour vous montrer à quel point il y a de la job pour tout le monde en télé et en cinéma, on vous présente aujourd’hui un petit lexique des métiers exercés sur les plateaux de tournage.

Essentiellement, le producteur ou la productrice, c’est le papa ou la maman du film. C’est la personne qui est présente de la conception à la diffusion de l’œuvre. Elle la nourrit, la cajole, l’envoie à l’école et la regarde finalement vivre la meilleure vie possible sur les écrans. C’est un.e leader positif.ive qui dirige l’armée de gens que ça prend pour faire un tournage.

Il y a quelque chose de triste dans le fait que les producteurs et productrices soient rarement connus du public, à moins d’être pris dans un quelconque scandale. Pourtant, une grande partie du mérite de la création de nos films et séries préférés leur revient.

Le producteur ou la productrice, c’est la personne qui s’occupe autant de l’aspect créatif que de l’aspect financier de la réalisation d’une œuvre. Elle s’assure que la machine de production fonctionne bien, que les journées de tournage sont utilisées à leur pleine capacité, que la vision artistique reste fidèle à ce qu’elle était à la première lecture du scénario et, surtout, que tout cela pourra donner au film le succès qu’il est capable d’avoir.

C’est l’artiste qui a aussi la responsabilité d’être réaliste. Il ou elle a donc parfois la lourde tâche de calmer les ambitions artistiques qui vont dans tous les sens et pourraient mettre l’achèvement d’un tournage en péril. On lui donne donc à l’occasion le rôle du méchant producteur, mais t’sais… une des étapes importantes de la création d’un film… c’est d’arriver à le finir.

Le réalisateur ou la réalisatrice, c’est le ou la chef d’orchestre du plateau. C’est sur cette personne que repose la responsabilité de mettre en images sa vision ou celle du scénariste. Un réalisateur ou une réalisatrice dirige les acteurs et actrices, les aiguille vers l’intention recherchée dans leur jeu et doit trancher quand vient le temps d’adapter le tournage aux imprévus.

Cela dit, cette personne n’est pas seule : elle a généralement des assistant.e.s et, non, leur rôle ne se limite pas à lui apporter du café. Il s’agit plutôt d’un rôle essentiel par lequel les plus grands réalisateurs ont commencé. Sur les petits tournages indépendants, les réalisateur.trice.s font aussi la job d’assistant.e.s (et celle de psy de leurs équipes, mais c’est une autre histoire).

Le premier assistant-réalisateur ou la première assistante-réalisatrice est le canal de communication entre la personne qui réalise et les différent.e.s intervenant.e.s du tournage. Cette personne est en constante communication avec le réalisateur ou la réalisatrice et le producteur ou la productrice. Elle doit absolument comprendre et savoir communiquer leur vision. Elle parle aux technicien.ne.s de plateau, s’assure que l’horaire est respecté, organise les jours de tournage… bref, elle court partout, tout le temps.

Sur des plateaux de tournage de grande envergure, il peut y avoir jusqu’à une quinzaine d’assistants-réalisateurs et d’assistantes-réalisatrices. Dans un gros tournage, il faut une armée de ces petits bijoux du multitâche pour mener à terme un projet. Ça tombe bien, Montréal est une des villes favorites des gros tournages américains, alors si vous vous cherchez une carrière, sachez que les occasions ne manquent pas.

Un scénario, ça ne s’écrit pas comme un roman de La courte échelle. L’écriture scénaristique est d’un type particulier dont la complexité repose sur le fait qu’un scénario n’est pas censé être plaisant à lire : il est construit dans le but d’être efficacement mis en images. Si vous ne me croyez pas, lisez le premier roman de Harry Potter pour ensuite lire le scénario du film. Ce sont deux expériences.

L’inis donne une excellente formation en écriture de scénario de fiction, que ce soit pour votre prochain long métrage, votre série jeunesse ou votre balado. En plus de la création d’histoires scénarisées, vous apprendrez la formulation de synopsis simples et efficaces, l’élaboration de bibles de personnages permettant de rapidement comprendre qui habite le monde que vous avez créé, et de documents de production qui seront déposés à la SARTEC (Société des auteurs de radio, télévision et cinéma) afin d’être éventuellement réalisés.

Dans un film, il est somme toute important que ce qu’on voit soit un peu joli. C’est pourquoi le directeur photo ou la directrice photo est tellement important.e.

Par exemple, saviez-vous que c’est pratiquement toujours le même directeur photo qui travaille sur les films de Xavier Dolan? Son nom, c’est André Turpin. C’est un génie québécois et c’est grâce à lui que Mommy look autant!

Le directeur photo ou la directrice photo a pour mission d’assurer la qualité des images d’une production cinématographique ou télévisuelle, de planifier le choix et la gestion du matériel et des méthodes de prises de vue. En partenariat avec le réalisateur ou la réalisatrice, cette personne doit étudier le scénario afin de déterminer les besoins liés à l’image (luminosité, ambiance, intensité des couleurs, cadrages, perspectives, effets spéciaux, etc.).

Elle pose la signature visuelle du film ou du produit télévisuel. Dans l’industrie de l’image et du son, c’est quelque chose qu’on apprécie.

Comme son nom l’indique, le ou la recherchiste est la personne qui s’occupe de faire la recherche au sens très large. Son rôle est particulièrement crucial durant la période de préproduction. C’est elle qui va, entre autres, trouver les lieux de tournage pour chaque scène du scénario.

En télévision, elle est aussi chargée de faire des entrevues ou des pré-entrevues avec les invité.e.s afin que tout le monde ait la bonne information et puisse communiquer de la manière la plus efficace possible. Un.e recherchiste va même accomplir certaines tâches de nature juridique, comme s’assurer que les œuvres musicales ou les extraits de films diffusés dans le cadre d’une émission n’enfreignent aucun droit d’auteur. Si c’est le cas, c’est son travail de contacter les auteurs ou autrices concerné.e.s pour faire autoriser tout ça.

Finalement, la valeur d’un.e recherchiste se définit par ses contacts. Un bottin de recherchiste se construit et évolue avec les années. Cette personne est donc un peu la cool kid des tournages, puisqu’elle connaît tout le monde. J’ai très souvent entendu un réalisateur ou une réalisatrice dire « Ce serait le fun d’avoir telle personne pour l’émission », puis un.e recherchiste proposer de l’appeler, car il ou elle avait gardé son numéro après l’avoir rencontrée sur un autre plateau. Ça, c’est un.e recherchiste qui va se faire rappeler pour d’autres projets.

Le monteur ou la monteuse est la personne qui met tout dans le bon ordre. Elle découpe tout ce qui a été filmé pour ne garder que le meilleur et le placer pour créer un rythme agréable. Un bon monteur ou une bonne monteuse sait où et quand couper. Il ou elle va non seulement enlever les moments imparfaits, mais également faire le choix déchirant de supprimer une bonne scène qui n’apporte rien au récit.

« Le film a été sauvé au montage » est une expression qu’on entend souvent dans le milieu. C’est essentiellement parce que le monteur ou la monteuse a énormément de pouvoir sur le film ou le produit télévisuel. Au même titre que la réalisation, la scénarisation et la direction photo, le montage est une partie intégrante de l’identité d’une œuvre.

Par exemple : Sally Menke a été la monteuse de tous les films de Quentin Tarantino jusqu’à son décès en 2010… et ça paraît. Les films de Tarantino sont encore excellents – cet homme sait bien s’entourer –, mais il y a un « avant » et un « après » Sally Menke. Pulp Fiction et Once Upon a Time in Hollywood ne s’expriment pas de la même façon, et c’est magnifique. C’est le pouvoir magique du montage!

Bref, mes profs de cégep poches étaient dans le champ solide. La possibilité de gagner sa vie avec des tournages n’a jamais été aussi réelle. Si la chose vous intéresse et si l’un des métiers de ce petit lexique vous apparaît comme un beau projet, je vous recommande d’aller faire un tour sur le site de L’inis. Vous y trouverez la formation qui vous permettra de payer vos factures à grands coups de films et de voir votre nom dans des génériques… et ça, c’est valorisant!

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Prêt.e à passer derrière la caméra? Trouvez votre formation de rêve sur le site de L’inis.