Logo

Petit guide pour prolonger son potager

Octobre, ce n’est pas QUE le mois des cucurbitacés. 

Par
Marjolaine David
Publicité

Octobre est bel est bien commencé : malgré les journées ensoleillées, la température descend tranquillement. On pourrait même croire que jardiner est une activité du passé. Dans plusieurs potagers, les plantes sont toutes arrachées, les lopins sont vidés et on ferme l’eau pour l’automne. Pourtant, au même moment, les fermes de famille récoltent encore de manière abondante.

Annie-Claude Lauzon, copropriétaire de La Fermette, confirme : « On arrête de récolter et de vendre vers la mi-novembre! » Eh oui! Il est possible de prolonger encore de quelques semaines la saison de jardinage. Mais comment? Quelles techniques peut-on emprunter aux fermes et adapter pour nos potagers?

Publicité

Adapter ses cultures

En octobre, les plantes tropicales et désertiques meurent après le premier gel; pensez aux tomates et aux concombres qui font mine basse dès que les nuits se refroidissent. Néanmoins, d’autres plantes potagères peuvent prendre le relais et être gardées au jardin plusieurs semaines supplémentaires, comme le mentionne Annie-Claude.

« On favorise l’épinard, les légumes racines, les choux et les radis d’hiver que le froid ne tue pas. Les épinards peuvent geler la nuit, mais lorsque la température se réchauffe, ils dégèlent tranquillement et reprennent vie! » Il en est de même pour certaines laitues sélectionnées pour leur résistance au froid. Il suffit simplement de les récolter plus tard dans la journée lorsque le givre sur les feuilles aura disparu.

Publicité

Après de légers gels, certains légumes deviennent même plus savoureux. Le stress causé par les températures basses fait concentrer les sucres dans les racines. Annie-Claude compare même les carottes et les petits navets japonais à des légumes bonbon après un petit gel.

Choisir son allié contre le froid

Les avantages du paillis sont multiples. À l’automne, s’il est suffisamment épais, il agit comme couche isolante. En recouvrant la terre de paille ou de feuilles mortes, on retarde le gel au sol. Résultat? On peut cueillir des carottes jusqu’en janvier!

Publicité

Selon Annie-Claude, « notre jardin devient un garde-manger extérieur. Plutôt que de garder des produits au frigo, on les récolte au fur et à mesure. Ils sont bien meilleurs quand ils viennent d’être récoltés.

Les couvertures flottantes, quant à elles, permettent de protéger les cultures sensibles au froid. Les couvertures utilisées en agriculture sont fabriquées à partir d’un tissu de polypropylène non tissé qui permet de laisser passer la lumière et l’air. Plus le tissu est épais et lourd, plus il protège les cultures du froid. En contrepartie, il coupe aussi plus de luminosité.

Publicité

Les couvertures thermiques sont nommées selon leur poids : par exemple, les couvertures P-30 pèsent 30 grammes par mètre carré. On peut en acheter en petite quantité pour son potager ou utiliser un tissu recyclé en toute simplicité.

Il est possible de remplacer le tissu par un plastique souple et transparent. Il suffit de tendre le matériau sur des arceaux afin qu’il ne touche pas les feuilles de nos légumes.

Annie-Claude met en garde : « S’il fait soleil, il faut enlever le plastique pour ne pas brûler les cultures. » Ainsi, le tunnel de plastique conserve mieux la chaleur, mais il demande un peu plus de gestion.

Publicité

Réutiliser de vieux châssis de fenêtres

Il est désormais très rare de retrouver des châssis sur des fermes, mais ils n’ont pourtant pas perdu leur utilité au potager. Patricia Gagnon en a un dans sa cour : « La couche froide sert à prolonger la saison… ou à la commencer plus tôt! Je pars plusieurs semis un mois d’avance et je peux les mettre dans la couche froide dès le 1er avril. » On y retrouve de la bette à carde, du kale, du bok choy et de la moutarde.

À l’image du tunnel de plastique, on doit penser à ouvrir le châssis lors des chaudes journées ensoleillées. Comme Patricia, on peut en construire un pour moins de 100 $ en revalorisant une ancienne fenêtre et des retailles de bois pour monter le cadre.

Publicité

Les (bons) effets de serre

En plus de son châssis, Patricia possède une magnifique petite serre sur son terrain montréalais. Elle l’a d’abord construite pour avoir un endroit où relaxer, mais elle y transfère aussi ses semis au printemps. L’été, elle y fait pousser « un peu de tout, mais surtout les plantes qui apprécient beaucoup la chaleur, donc les poivrons, les piments forts et les aubergines. Quelques fleurs aussi pour ajouter un peu de couleur! »

Publicité

Les serres individuelles sont de plus en plus populaires : de nombreux plans sont disponibles sur Internet. Pour réduire un peu les coûts, on peut recycler les matériaux. Annie-Claude propose : « On peut même recouvrir de plastique un ancien abri Tempo! »

Avant de commencer votre projet de construction, vérifiez les réglementations en vigueur dans votre municipalité.

Redonner vie aux cloches

Aujourd’hui, elles ne nous semblent plus très pratiques. Néanmoins, les cloches en verre ont longtemps servi dans les jardins européens pour empêcher le gel de détruire les cultures. On recouvrait les plants individuellement d’une cloche, puis on la retirait le matin arrivé.

Publicité

On s’imagine mal reproduire aujourd’hui l’expérience dans un champ, mais elles demeurent d’excellentes alternatives pour un potager, étant très simples et peu coûteuses. Utilisez ce que vous avez sous la main, comme des bouteilles de plastique.

Imaginez des cloches sous un tunnel de plastique ou une couverture flottante dans une serre… Si chacune des techniques ci-dessus permet de gagner quelques degrés, on peut assurément les superpositionner pour jardiner tout au long de l’automne!

Pour plus d’informations :

Growing Under Cover de Niki Jabbour (disponible en anglais seulement)

Des légumes en hiver d’Eliot Coleman

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!