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Petit guide pour du tourisme animalier responsable

Parce qu'on les aime, nos amis les animaux.

Par
Élise Fiola
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Qui n’a jamais rêvé de nager avec des dauphins, de prendre un bain de boue avec des éléphants ou encore de caresser un lionceau? Bien que ces activités touristiques se présentent comme des moments privilégiés entre l’humain et l’animal, l’envers de la médaille est loin d’être aussi séduisant. Depuis quelques années, le tourisme animalier est pointé du doigt et des organismes dénoncent ses pratiques nocives et abusives envers les animaux.

Encore aujourd’hui, trop souvent, des entreprises se cachent derrière un écotourisme qui semble responsable et respectueux de la faune et de son environnement, alors que la vérité est tout autre. Voici donc quelques trucs à prendre en compte pour ne pas se faire berner et faire des choix éclairés tant au Québec qu’à l’international.

Évaluer le contexte

Peu importe l’endroit que l’on souhaite visiter, l’environnement est souvent déterminant du bien-être des animaux. Ont-ils assez d’espace? Leur santé est-elle au cœur des préoccupations? Les touristes se tiennent-ils à une distance raisonnable et respectueuse? Voilà quelques questions qu’il est bon de se poser tant avant de réserver l’activité qu’une fois sur place.

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Un bon indicateur d’un environnement adéquat en est un qui reproduit l’habitat naturel de l’animal. Il doit entre autres permettre à celui-ci d’adopter des comportements instinctifs propres à son espèce et, s’il y a lieu, de partager le lieu avec des partenaires afin de rester stimuler sur les plans physique et émotionnel.

L’une des questions que l’on peut aussi se poser est : y a-t-il des bébés? Si l’entreprise offre des rencontres avec des bébés animaux, ceux-ci sont souvent regroupés dans un enclos qui se veut être une pouponnière. Alors que les adultes sont exposés à une reproduction accélérée pour répondre à la demande, les bébés sont écartés de leur mère alors qu’ils sont âgés de seulement quelques jours. D’autres prétendus sanctuaires capturent les bébés directement dans la nature.

Même si certain.e.s défendent que la vie en captivité protège les animaux des dangers du monde sauvage, il arrive que ces derniers meurent quelques semaines après leur enlèvement.

Il est donc prudent de porter une attention particulière à la manière dont les animaux sont acquis ainsi qu’aux types d’activités offertes sur les lieux.

Éviter les contacts avec les animaux

Dans la majorité des cas, l’interaction avec les animaux est fortement déconseillée.

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Bien que les fameuses photos prises en compagnie d’animaux exotiques sont de beaux souvenirs à encadrer, cette pratique est extrêmement nocive pour les animaux. Plusieurs sont arrachés de leur milieu pour devenir ces mascottes que l’on passe d’une personne à l’autre. En plus du stress qu’il peut ressentir, l’animal est constamment manipulé au détriment de son confort dans le but d’obtenir le meilleur cliché pour les touristes.

Chez d’autres animaux, comme les éléphants, des méthodes très radicales sont employées pour favoriser l’interaction entre les touristes et « l’état sauvage ». Ces pachydermes sont alors rééduqués pour être dociles, soumis, et ne plus représenter un danger pour celui ou celle qui les approche. Cette « rééducation » peut impliquer une longue période où l’animal, en cage, est maltraité et privé de nourriture.

Sachant cela, on ne voit plus notre photo de la même manière.

Pour ne pas encourager indirectement ces pratiques, il faut prioriser les activités où l’humain, lors de son observation, n’interfère pas avec le quotidien de l’animal sauvage. L’organisation non gouvernementale World Animal Protection a d’ailleurs publié un guide sur le sujet, le Wildlife Selfie Code, pour éduquer les touristes et établir les bases des bonnes attitudes à adopter.

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S’informer sur les valeurs de l’entreprise

On ne le dira jamais assez : il faut impérativement faire ses recherches. En épluchant le site Internet de l’organisation qui chapeaute l’activité, on peut souvent trouver des réponses à nos questions. Néanmoins, il ne faut pas hésiter à prendre le temps d’écrire aux organisateurs ou même à les appeler pour confirmer certaines informations. Ceux qui n’ont rien à cacher ne verront aucun problème à expliquer leurs méthodes et à réitérer leurs valeurs.

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Cela dit, il existe également des sources fiables sur lesquelles s’appuyer. Les sites et les livres de voyages, par exemple, proposent parfois des activités de tourisme animalier à privilégier.

Il est aussi recommandé d’analyser l’image publique de l’entreprise qui organise des rencontres avec les animaux. Vérifiez si certains médias ont parlé de l’endroit, ou si des organismes à but non lucratif qui ont à cœur la protection des animaux l’appuient ou, au contraire, dénoncent ses pratiques non éthiques. Autrement, les commentaires que laissent les gens sur le site web ou les réseaux sociaux de l’entreprise sont aussi des témoignages qui peuvent être pris en considération au moment de faire son choix.

Dans tous les cas, il faut rester critique et chercher à ce que plusieurs sources confirment la même chose.

Chercher des options éthiques et fiables

Heureusement, il existe des options qui donnent accès à la beauté de la faune tout en prônant le respect de la nature et en limitant les dommages à celle-ci. En se fiant à ce que proposent des organismes qui assurent le bien-être ou la réhabilitation des animaux, il est possible de trouver des activités de tourisme animalier éthiques.

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Par exemple, vous pouvez postuler pour faire du bénévolat au sein de programmes de recherche ou encore prendre part à des projets de conservation de la faune. Les équipes qui travaillent de près avec les animaux en parc nature ont généralement une approche sensible qui contribue à la préservation du milieu et de l’espèce.

L’association Peta France, qui lutte pour la protection des droits des animaux, recommande toutefois de rester vigilant.e.s face à ces pratiques, car de faux sanctuaires peuvent utiliser cette amorce dans un but strictement lucratif. De plus, il est préférable pour un.e bénévole sans formation d’occuper des postes qui ne nécessitent pas de contacts avec les animaux, en travaillant par exemple sur des projets pour l’amélioration de l’habitat ou la collecte de données.

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Faire affaire avec des entreprises certifiées est aussi un moyen efficace pour s’assurer que les animaux sont traités avec respect et que leur environnement répond d’abord à leurs besoins. Par exemple, les entreprises qui explorent le monde aquatique et qui sont certifiées Blue Flag, les membres des Aquariums et Zoos Accrédités du Canada, ou encore les sanctuaires répertoriés par la Global Federation of Animal Sanctuaries sur sa carte du monde interactive sont quelques-unes des options éthiques et responsables qui s’offrent aux voyageurs et voyageuses.

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Protéger un milieu naturel se fait aussi en contribuant à l’économie des communautés locales. En choisissant des activités proposées par les locaux plutôt que des multinationales, on a plus de chance que celles-ci contribuent à la protection de l’environnement, puisque ces personnes y habitent.

Comme toute industrie, la survie du tourisme animalier s’appuie sur la relation entre l’offre et la demande. En évitant les activités non éthiques, on contribue à protéger les animaux sauvages dans leurs habitats naturels.

À votre tour de faire la différence!

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