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Petit guide pas trop compliqué pour se rendre à 50 000$ de dettes
Voilà, le chat est sorti du sac, tout le monde le sait maintenant, j ’ai plus de 50 000$ de dettes. Disons que je ne m’attendais pas à autant de réactions de toutes parts, mais ça, c’est ma grande naïveté qui parle. Je fais souvent la blague que « ça doit être parce que les médicaments contre la dépression fonctionnent », mais j’ai de la difficulté à comprendre la honte de parler de ce genre de choses.
Je sais que mon train de vie ultra glam (lol) sur les réseaux sociaux projette une image de réussite extraordinaire avec mes mille choses de luxe (*sarcasme). Mais bon, je dois quand même expliquer quelques petites affaires avant de continuer ma série de textes. Parce qu’on m’a dit que j’ai des dettes de bourgeoise et d’autres trucs, et que j’ai l’habitude de répondre pour clarifier les choses.
Clarification
Alors, on m’a demandé comment j’en suis arrivée là et j’ai « oublié » quelques infos, ou j’ai volontairement pas voulu raconter tous les pans de ma vie. Disons que, grosso modo, j’ai 20 000$ de dettes reliées à mes études, 24 000$ de dettes d’impôts et un genre de 8000$ sur ma carte de crédit à cause de ma dépression et du fait que j’ai dû continuer à vivre quand même, même si j’avais juste le goût de mourir. À travers tout ça, quand j’ai réalisé mon projet Incluses, je me suis vraiment endettée pour faire du bien à tout le monde sans non plus en parler. Puis le coup de grâce est survenu quand je me suis fait avoir dans un investissement en affaires qui m’a fait perdre beaucoup, beaucoup d’argent.
Ça fait que oui, j’ai eu une cuillère d’argent dans la bouche qu’on m’a enlevée à coups de taloches derrière la tête.
Quand mes parents ont divorcé, j’ai perdu des investissements immobiliers qui ont été vendus pour payer leur divorce. Je ne parle plus à mon père, qui était violent quand j’étais jeune, et ça fait pas deux ans encore que je reparle à ma mère (aussi victime de violence familiale). Ça fait que oui, j’ai eu une cuillère d’argent dans la bouche qu’on m’a enlevée à coups de taloches derrière la tête. That being said… j’ai été chanceuse, oui. Après je me suis arrangée toute seule.
Santé mentale et économie
J’ai appris à l’âge de 30 ans que j’étais atteinte de TDAH avec douance. Ce qui fait que je suis vraiment bonne pour plein de choses et vraiment poche pour d’autres choses. Avec mon passé d’enfant qui a vécu de la violence, j’ai un choc post-traumatique et un début de trouble anxieux. Pour finir, mon corps étant à chier pour s’écouter et avoir des limites, j’ai aussi fait une dépression majeure en 2019, qui m’a mis sur le cul pendant plus de cinq mois.
Est-ce que je suis en train de me donner des excuses? Nenon! Je veux juste dire que, pour une personne neurotypique pour qui la vie va bien, c’est facile de poser un regard sur une personne comme moi en pointant chacun des moves caves que j’ai faits.
J’étais paralysée à l’idée de payer certains comptes parce que j’avais peur de pas avoir assez d’argent pour faire manger mon enfant. J’ai fait un super mauvais investissement où des gens ont profité de moi pendant des années. Je sors la tête de l’eau et le bateau sur lequel on me sauve ressemble plus à une barque sur laquelle je dois patenter une voile avec mon t-shirt, genre.
Quand la stigmatisation fait plus de mal que de bien
D’une certaine manière, je suis vraiment chanceuse parce que je suis bien entourée et que je suis bien soutenue par un réseau de personnes qui m’aident. Donc quand je parle de mes dettes ou de quelque chose du genre, c’est sûr que je suis stressée qu’on regarde absolument toutes mes dépenses à la loupe. Est-ce que j’ai le droit d’avoir déjà dépensé pour quelque chose? Est-ce que je peux encore avoir du plaisir, m’acheter des livres pour acquérir des connaissances? Est-ce que ça fait de moi une personne moins brillante que les autres? Une mauvaise féministe d’être privilégiée dans un certain sens et endettée AF de l’autre?
Quand je parle de mes dettes, c’est sûr que je suis stressée qu’on regarde absolument toutes mes dépenses à la loupe.
La grande réponse à tout ça, c’est non. Et la morale de l’histoire c’est surtout qu’on est toujours à une bad luck ou deux de se retrouver dans une spirale de dettes. Et plus il y a de personnes qui se montrent vulnérables et en parlent, plus on va pouvoir faire de l’éducation populaire pour montrer que ça peut arriver à tout le monde. Pis je dis pas ça parce que j’ai un diplôme de l’UQAM.
J’ai envie de dire aux gens qu’il y a des solutions et qu’on peut apprendre à s’en sortir ensemble. Je suis bien naïve dans certains aspects de ma vie, mais il y a une chose que je sais : les dettes disparaissent pas quand on les ignore, elles deviennent juste pires. Et vous n’êtes pas seuls dans cette situation. Du monde compréhensif et fin ça existe.
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