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Petit guide du surf sur la Côte-Nord

Petit guide du surf sur la Côte-Nord

On vous dévoile nos meilleurs trucs pour profiter des swells d’ici.

Par
Anne-Florence Dupuis
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L’automne est la saison que les surfeurs de l’Est canadien et américain attendent de pied ferme. Surnommée « la saison des ouragans », elle génère des swells légendaires qui occasionnent des conditions de surf idéales. Chaque année, plusieurs Québécois sont prêts à parcourir des centaines de kilomètres et à traverser la frontière américaine pour profiter de ces vagues épiques.

Mais avec le contexte politique actuel et le mouvement « acheter local », pourquoi ne pas aussi choisir de « surfer local »?

Plutôt que de rouler vers le sud, essayez plutôt la route 138 vers le nord. Oui, on peut surfer chez nous, sur la Côte-Nord. En plus, ici, vous évitez les plages et vagues bondées de surfeurs : la région offre des kilomètres de plage quasi déserte, vous laissant profiter des vagues seul.

Je vous propose donc un petit guide de surf, que vous soyez débutants, intermédiaires, ou avancés, pour profiter de la Côte-Nord et de ses vagues méconnues et sous-estimées.

Où est-ce que ça surf?

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Contrairement à la côte Est américaine, la Côte-Nord n’apparaît pas sur les applications de surf détaillant chaque spot, et il n’y a pas de webcams diffusant en direct l’état des vagues. Il faut utiliser des applications telles que Windy ou Windfinder, et faire ses propres analyses. Une partie du plaisir est, selon moi, dans l’exploration et le repérage : longer la 138, observer les baies et s’arrêter là où les vagues se forment. Entre Baie-Trinité et Kegaska, les possibilités sont infinies.

Cependant, surfer sur la Côte-Nord, c’est accepter une part d’inconnu. Les conditions ne sont jamais garanties, alors les sessions demandent parfois de la patience et de l’analyse. Mais c’est cette imprévisibilité qui fait son charme : quand tout s’aligne (le vent, la marée, la houle), l’expérience est incomparable.

Répertorier les spots de surf sur la Côte-Nord demande un peu de savoir-faire, mais rien d’insurmontable. Voici quelques principes de base :

  1. Attendre le calme après la tempête. Quand le vent tombe, les vagues passent habituellement de messy à clean (de désordonnées à bien rangées). Les lendemains de tempête sont donc souvent les meilleures journées pour surfer.
  2. Se mettre à l’abri du vent. En règle générale, il est possible de surfer lorsque les vents sont encore puissants, mais il faut trouver une baie ou une anse orientée de manière à couper le vent.
  3. Choisir ses spots en fonction de la direction du vent et des vagues. Une plage orientée dans le même sens que le vent et les vagues (est ou ouest) offrira de meilleures conditions lorsque le vent est faible ou modéré, alors qu’une orientation contraire peut créer de forts courants ou encore un plan d’eau plat, même à seulement quelques kilomètres de distance.
  4. Attendre les marées basses. Les spots de surf aux alentours de Sept-Îles fonctionnent de marée basse à mi-marée. À marée haute, c’est rarement le moment optimal pour aller à l’eau.
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Contrairement à ce qu’on retrouve ailleurs, ce sont les vents davantage onshore qui nous intéressent. Après avoir soufflé suffisamment longtemps en provenance du large, le vent crée une houle qui déferle sur la côte. Puis, c’est lorsque ces vents faiblissent ou tombent complètement qu’advient le meilleur moment pour aller surfer. Quant aux vents offshore, habituellement les favoris des surfeurs, ils ont ici l’effet contraire : ils aplatissent les vagues et ne laissent qu’une courte fenêtre de conditions propices au surf.

Près de Sept-Îles (ville de surf incontournable dans la région), l’idéal est de surfer à la plage de Moisie par vent d’ouest, et à la plage de Matamec par vent d’est, lorsque les vents sont modérés. Vous trouverez ici, davantage d’informations à ce sujet.

Il est toutefois à noter que ces conseils ne sont pas une science absolue, mais ils peuvent tout de même vous aider à vous y retrouver.

Quelle planche choisir?

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Pour ce qui est du choix de planche, je vous conseille d’opter pour une avec beaucoup de volume. Puisque la force des vagues varie d’un jour à l’autre, une planche avec plus de flottaison sera davantage polyvalente, et ce, dans n’importe quelles conditions.

Personnellement, ma planche de prédilection est un longboard de 9 pieds, qui me permet de surfer à l’année, que les vagues atteignent 2 ou 5 pieds. Les surfeurs plus expérimentés trouveront aussi, à l’automne, des vagues assez puissantes pour sortir leur midlength ou leur shortboard.

Quel équipement apporter?

Côté équipement, prévoyez les essentiels : une planche de surf, une leash, de la wax (cire à appliquer sur le dessus de la planche), des ailerons, et surtout, une combinaison en néoprène épaisse, car à l’automne, au nord du 50e parallèle, l’eau est assez frette. Pour cette raison, je recommande une combinaison de 5 mm (wetsuit 5/4) avec capuchon, ainsi que des bottes et des gants de la même épaisseur.

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Si, une fois sur place, vous vous apercevez qu’il vous manque un de ces essentiels, la Boutique-école le Surfshack viendra à votre rescousse. Il est possible d’y louer ou d’y acheter de l’équipement, ou de suivre des cours d’initiation, et le staff peut vous guider à travers les différentes spots de surf dans les alentours.

La sécurité avant tout!

La Côte-Nord offre de nombreux spots sécuritaires avec fonds de sable, comme ceux mentionnés plus tôt, idéaux pour les débutants. Il est cependant toujours préférable de se renseigner auprès des locaux ou auprès d’une boutique spécialisée avant de s’aventurer sur les vagues.

Sinon, voici quelques conseils essentiels : éviter les embouchures de rivières, toujours surfer accompagné, s’assurer d’être bien protégé du froid et respecter ses limites.

Ça y est, vous êtes prêt à profiter de la saison des ouragans qui frappe à notre porte en demeurant de notre côté de la frontière. Croyez-moi, la Côte-Nord est l’endroit rêvé pour planifier votre prochain road-trip assurément inoubliable. Parce que surfer librement chez soi, ça n’a pas de prix.

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