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Petit guide du lombricompostage maison

Les vers deviendront vos meilleurs amis cet hiver.

Par
Marjolaine David
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Quand on s’intéresse à la culture en régie biologique, on se rend compte rapidement que le compost est un allié important au jardin. Il ne possède que des avantages : libération de nutriments, prolifération de microorganismes nécessaires à la santé du sol, décompactage du sol, humidification des sols secs, drainage des sols humides et j’en passe.

Ses avantages sont multiples : la décomposition se fait plus rapidement, été comme hiver, et permet d’obtenir un compost d’une incroyable qualité.

Malheureusement, faire du compost en ville, ce n’est pas toujours facile. Il faut avoir une cour pour y mettre son composteur domestique. Quand on n’a accès qu’à un balcon, on préfère souvent en profiter d’une autre façon. C’est pour cette raison que je me suis récemment intéressée au lombri/vermicompostage. Ses avantages sont multiples : la décomposition se fait plus rapidement, été comme hiver, et permet d’obtenir un compost d’une incroyable qualité.

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Nos amis les vers

Il n’existe pas qu’une seule espèce de vers de terre; on en retrouve près de 7000 à travers le monde. Ils sont de grands alliés pour nos jardins.

On peut les diviser en trois catégories :

– Les vers anéciques vivent en profondeur et font des déplacements verticaux qui peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres. Ils permettent de remonter des minéraux lessivés à la surface. Ce sont les vers les plus longs. On reconnaît leur présence grâce aux turricules qu’ils laissent à la surface de la terre (c’est leur caca!).

– Les vers endogés vivent à moins de 30 cm de profondeur et effectuent des déplacements horizontaux. Ils se nourrissent de racines mortes et « décompactent » le sol en creusant des galeries.

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– Les vers épigés se nourrissent de la litière du sol et décomposent les résidus végétaux présents en surface. Ils sont petits et, à cause de leur couleur, on les appelle aussi « vers rouges ». Ils sont utilisés pour le vermicompostage.

Les gentils vers à compost font partie de cette dernière catégorie. Ils possèdent l’extraordinaire pouvoir de transformer nos vulgaires épluchures de légumes en un riche compost.

Ce ne sont pas tous les vers de terre qui peuvent habiter un bac à compost. Il ne sert à rien de récolter les vers qui sortent de terre lors des premières pluies de printemps pour les mettre dans votre bac. Ils ne sont pas indigènes au Québec et mourront dès les premiers gels.

Je me suis moi-même équipée récemment d’un lombricomposteur pour tenter cette expérience et j’ai demandé l’aide de Frédéric Biron-Carmel de chez Wormbox, une ferme urbaine de Montréal spécialisée en vermicompostage, pour me guider dans mes démarches.

Le matériel

Mon nouveau lombricomposteur Urbalive couleur vert lime – récompensé par le Red Dot Design Award en 2017, rien de moins – possède deux plateaux. Il vient également avec mes nouveaux colocataires, des vers à compost Eisenia Fetida, ainsi qu’avec un kit de démarrage. Dans le kit, on retrouve :

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– Des fibres de noix de coco, qui servent de base à la litière des vers;

– Du carton déchiqueté, qui sert à équilibrer le rapport carbone/azote du compost;

– De la terre de diatomée, permettant d’éviter la propagation de parasites, de larves de moucherons et d’autres insectes indésirables;

– De la pierre ponce, pour éviter la compaction;

– De la poudre de roche glaciaire et des coquilles d’huître broyées, qui permettent de balancer le pH du compost et d’aider la digestion des vers de terre;

– Des nématodes bénéfiques, des vers microscopiques qui tuent les larves de mouches indésirables dans notre bac.

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Préparer le bac

On n’utilisera qu’un seul des deux plateaux pour le moment. On laisse tremper le bloc de fibres de coco dans l’eau quelques minutes avant de l’essorer et de mettre les fibres directement dans le plateau. On ajoute un peu de carton déchiqueté (on conserve la grande majorité), la terre de diatomée, la pierre ponce, la poudre de roche glaciaire, les coquilles d’huître et le sachet rempli de nématodes. Le vermicomposteur est prêt à accueillir les vers.

Vous vous en doutez, les vers n’ont pas besoin d’un habitat très fancy. Vous pouvez découvrir comment faire un bac à vermicompost à partir d’un bac de 20 L en plastique dans cette vidéo de La vie en vert.

Qu’est-ce qu’on met dans son bac?

Fruits, légumes, coquilles d’œufs, papier, carton, that’s it. Coupés en petits morceaux, les résidus se décomposent plus rapidement. Frédéric recommande de congeler les restants de table avant de les mettre dans le bac afin de tuer les œufs de mouches à fruits et éviter une infestation.

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« La clé du succès, au début, c’est la patience », insiste-t-il. On doit ajouter les résidus alimentaires graduellement. Les vers peuvent consommer leur poids en nourriture chaque jour. Ainsi, 100 grammes de vers peuvent transformer 100 grammes de déchets quotidiennement.

100 grammes de vers peuvent transformer 100 grammes de déchets quotidiennement.

De plus, la population double chaque trois mois environ. Il sera donc possible de transformer de plus en plus de résidus en compost au fil du temps. Éventuellement, lorsque le premier plateau sera plein et parfaitement composté, il faudra faire migrer les vers vers le deuxième. On le remplit d’un peu de compost et de nouveaux résidus, et les vers s’y déplaceront seuls pour se nourrir.

Lorsque les vers seront tous partis, on peut utiliser le compost du premier plateau pour nourrir ses plantes intérieures et son jardin. Aussi, après plusieurs semaines, on pourra récolter l’excès d’humidité au fond du bac grâce à un petit robinet. Ce thé de compost est un petit boost de nutriments pour toutes les plantes.

Et les odeurs dans tout ça? Ça pue?

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Pas du tout! Un vermicompost en pleine santé devrait sentir la terre humide. Les odeurs de pourriture ne sont pas normales : cela signifie que trop de nourriture a été ajoutée au bac. On peut alors balancer le contenu du bac en ajoutant du carton.

Des questions? Les éco-quartiers organisent régulièrement des ateliers. De plus, Frédéric offre des formations en ligne sur Zoom.

Bon compostage!