Petit guide de survie pour votre premier hiver à vélo

Vous voyez les cyclistes d’hiver fendre la neige avec leurs pneus à clous et leurs lunettes de ski, et vous aimeriez bien rejoindre la gang. Mais, on va se le dire, embarquer sur son bicycle dans la neige pour la première fois, c’est assez intimidant. Pas de panique! On vous a concocté un petit guide pour que vous vous lanciez de façon sécuritaire, et que vous ayez surtout beaucoup de plaisir.

Quand on pense au vélo d’hiver, le premier réflexe, c’est de se dire qu’on va GELER. Mais en pratique, en hiver, les conditions de la route vont ralentir votre vélo et il y a de bonnes chances qu’en forçant, vous vous mettiez à surchauffer! Plutôt qu’un gros manteau d’hiver, pensez aux multicouches, que vous pourrez enlever au fur et à mesure du trajet.

Les zones sensibles, ce sont vos extrémités : mains, pieds, oreilles. Ça va vous prendre des gants imperméables (ou encore mieux, des mitaines), de bons gros bas et une tuque ou une cagoule qui rentre sous votre casque.

Et les jours de grands froids, ne laissez rien dépasser! Il suffit d’un petit bout de peau qui dépasse au niveau du front ou des poignets pour vraiment regretter d’être parti trop vite.

Là-dessus, il y a deux écoles. Soit vous y allez avec le vélo le plus vieux et dégueu que vous pouvez trouver, et vous décidez de ne pas trop vous casser la tête avec l’entretien; soit vous utilisez votre belle bicyclette d’amour, mais vous vous engagez à la laver régulièrement, sous peine de la scraper avant le retour du printemps.

Quoi que vous choisissiez, préparez votre monture pour la saison avec l’application de graisse sur tous les mécanismes mobiles comme le pédalier, le système de freinage, etc. (Cherchez une graisse pour vélo qui imperméabilise et limite la corrosion.) Vous pouvez aussi décider de passer dans un magasin pour un petit tune-up.

Après ça, quand on parle d’entretien, en hiver, on vise surtout un bon lavage-huilage aussi souvent que nécessaire. Le sel, la sloche et la gravelle adorent aller se coincer dans vos circuits pour maganer votre monture. Régulièrement, frottez délicatement avec une guenille tout le circuit de la chaîne et les pièces crasseuses de votre vélo. S’il fait beau, lavez-les carrément à l’eau savonneuse. Laissez le tout bien sécher, puis appliquez une huile « pour conditions extrêmes » (ça sonne assez bad ass merci, en plus partout sur la chaîne.

Pour les roues, encore une fois, il y a deux écoles de pensée. Certain.e.s vont choisir de garder les pneus fins de leur vélo de route, qui coupent facilement à travers la petite neige. Attention! Ces personnes-là ont de l’expérience, elles s’attendent à ce que leur trajet soit toujours principalement déneigé, et elles ralentissent toujours avant les intersections et les virages.

Pour les autres, il y a les pneus à crampons (pour la neige), les pneus à clous (pour la glace), ou un beau combo « clous à l’avant, crampons à l’arrière ». C’est l’idéal si vous voulez vous sentir en sécurité, même si toutes les rues de votre parcours ne sont pas parfaitement déneigées

Et le fat bike? Ça, c’est pour les chemins de neige tapée et les sentiers de promenade. En ville, ce n’est pas nécessaire, à moins que vous vouliez vraiment flasher votre beau gros vélo.

Un enjeu crucial, en vélo d’hiver, c’est d’être vu.e. Entre la nuit qui tombe plus tôt, les tempêtes et les automobilistes qui ne font plus attention aux cyclistes, ne lésinez pas sur le linge fluo, les réflecteurs et les lumières. Y a pas de honte à s’illuminer comme un sapin de Noël : après tout, c’est la saison! Et puis n’oubliez pas que lorsqu’il fait froid, les batteries durent moins longtemps.

Les garde-boue, c’est la vie! En hiver, ça en prend absolument un à l’avant et un à l’arrière.

Tout comme on marche différemment quand les trottoirs sont gelés et qu’on adapte sa conduite automobile selon la saison, on pédale aussi un peu différemment l’hiver. En plus de redoubler d’attention et de ralentir une petite affaire, il faut éviter de rouler complètement à droite, car c’est là que se forme la glace la plus épaisse et irrégulière. On peut aussi penser à rouler sur une vitesse moins élevée (si on a des vitesses), pour donner des coups de pédale plus doux et ne pas se déséquilibrer.

Et pour finir, tous les cyclistes d’hiver vous le diront : l’important, c’est d’aimer ça. Si un matin, on n’a pas confiance dans les opérations de déneigement ou s’il fait vraiment trop froid pour nous, pas de stress, on remet ça au lendemain. Vous pouvez toujours utiliser un autre moyen de transport de temps en temps. On vous le dit, la règle d’or, c’est de se faire confiance!