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Petit guide de survie du souper de Noël pour bavards et bavardes averti.e.s

Une famille qui chiâle ensemble est une famille unie

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Chiâler, c’est une affaire de famille. Chez les Gauthier, à table, ça se fait aller le clapet, ça parle fort, ça se sert du vin pis eille, j’en veux encore, merci bien.

Et même si c’est souvent fort divertissant, reste que ma famille n’est pas à l’abri du plus grand fléau des soupers de Noël. Le prédateur #1 du bon vibe.

J’ai nommé, la politique.

Vous savez assurément de quoi je parle. Vous êtes assis, heureux d’enfin chiller avec la cousine un peu wild que vous ne voyez jamais, mais avec qui vous avez une belle complicité, et là, sans crier gare, votre grand-père décide de gâcher l’ambiance en partageant ses hot takes. À ce moment, un choix s’offre à vous : engagez-vous la discussion, ou vous contentez-vous de reprendre une gorgée de rouge?

Ou choisissez-vous plutôt la troisième option, soit celle qui consiste à proposer l’un de ces six sujets de conversations politiques qui risquent d’unir toute la famille? Après tout, pourquoi s’engueuler entre nous, quand on peut se plaindre ensemble de ce qui nous tape sur les nerfs?

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#1 Lever le ton sur les milliardaires

En temps, savez-vous quelle est la différence entre un million et un milliard de secondes?

Un million de secondes, c’est 11 jours et demi tandis qu’un milliard, c’est… plus de 31 ans.

Cette comparaison est très utile pour aider les gens à saisir assez rapidement l’immense différence entre un million et un milliard de dollars. Une fois que vos interlocuteurs auront compris qu’aucun humain ne travaille assez pour justifier une telle fortune, saupoudrez votre rant du fait que les milliardaires paient des taxes dérisoires parce que la richesse est moins imposée que le revenu, et vous ferez frémir votre famille.

Rien ne me fait plus plaisir que de voir un cousin se disant « socialement à gauche mais financièrement à droite » être en beau fusil quand il réalise que de 2014 à 2018, le montant payé en impôts par les 25 Américains les plus riches ne correspondait qu’à 3,4% de leurs richesses.

#2 Détendre l’atmosphère en complimentant le repas

Quand on chiâle en gang, c’est important d’avoir un bon rythme émotif. C’est le fun quand le cœur bat fort, mais pas quand ça dure quatre heures non-stop.

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Alors pour descendre, allez-y pour un p’tit compliment par rapport à la bouffe. Chez les Gauthier qui viennent tous.tes du Saguenay (sauf moi), on se retrouve souvent autour d’une tourtière. Et chez vous?

Peu importe le plat, prenez le temps de poser des questions, complimentez la personne qui l’a préparé et demandez-lui ses trucs, si elle veut bien vous révéler ses secrets!

#3 Et on repart sur Donald Trump

Bon, on parle déjà trop de lui tout le temps, mais ici, j’y vais selon une progression logique. Si vous parlez des milliardaires, quelqu’un autour de la table va probablement renchérir sur Dodo.

Parler de Trump, c’est essoufflant. Il y a tellement, mais alors là, tellement de choses à dire. Vous pourriez parler de son empire familial de cryptos, des actions louches de ICE, des risques de sa présidence, ou de cet américain spécialiste du fascisme ayant fui les États-Unis pour venir enseigner à Toronto.

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Ce point là risque d’être déprimant. Alors profitez-en, mais quand vous voyez l’énergie baisser, passez au suivant.

#4 Discutons de nos HABS

Que vous soyez dans une famille fédéraliss’ ou souverainiss’, rien ne nous unit autant que la saison des Canadiens. Personnellement, j’aime écouter le hockey surtout pour en parler après avec mes proches. Il s’agit d’un sujet passe-partout où où les débats sont inutiles mais divertissants, et les conséquences d’opinions divergentes sont à peu près inexistantes.

Si vous ne suivez pas religieusement les déboires de la troupe de Martin St-Louis, prenez un p’tit deux pour vous rafraîchir la mémoire. Parce que j’vous le dis, c’est l’heure de débattre du développement de Juraj Slafkovsky, du tir foudroyant de Caufield, et d’à quel point Lane Hutson est parfait.

#5 Capoter sur l’intelligence artificielle

Et là, votre cerveau s’active. Votre pouls augmente.

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Vous êtes un kid de 14 ans en semi-peine d’amour qui entend les premières notes de la toune Le Stade de Fredz : votre bouche s’ouvre et vous êtes prêt.e.s à vous époumoner.

Vous vous lancez dans une diatribe sur les mille dangers associés à l’intelligence artificielle, mentionnant son coût environnemental, éthique et social exorbitant.

Pour continuer l’indignation, vous bifurquez vers les affreuses vidéos faites par intelligence artificielle. Et puisque vous en avez assez de recevoir de votre oncle le reel du chien qui fait des backflips en plongeant dans une piscine, vous en profitez pour donner un p’tit cours pour apprendre à reconnaître les vidéos faites avec l’IA.

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#6 Mautadit que la vie coûte chère c’est pas des farces

Si la victoire de Zohran Mamdani peut nous apprendre quelque chose, c’est que tout le monde est touché par l’augmentation faramineuse du coût de la vie.

Alors, n’ayez pas peur: en parlant de l’inflation, vous toucherez une corde sensible pour tous vos convives.

Allez-y fort en abordant le coût du panier d’épicerie. Parce que si vos habitudes de consommation de cycliste montréalais ne ressemblent pas toujours à celles de votre oncle automobiliste de banlieue, je vous promets que vos bedons grondent au même diapason quand la faim se pointe.

Au lieu de sortir avec leurs ami.e.s et d’avoir des flings avec leurs nouvelles fréquentations, les étudiants fréquentent les banques alimentaires pour se sortir de la précarité.

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Banques alimentaires qui, on le répète, n’ont jamais autant été surchargées.

Moi aussi, j’ai hâte à cette époque bénie où nos soupers de Noël ne seront plus alourdis par notre réalité qui se dégrade sans cesse. On mérite mieux en tant que peuple et je prendrais moins de fiascos, et plus de projets de société, s’il vous plaît et merci!

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