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Petit guide de la procréation assistée pour les familles lesbiennes ou non-binaires

On va se le dire : c’est difficile de comprendre comment ça fonctionne.

Par
Catherine Cliche
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J’ai récemment commencé les démarches pour avoir un enfant avec ma blonde et je dirais que déjà, à la première étape, je trouvais ça compliqué. Faut que je précise que pour moi, la première étape, c’était de googler une suite de mots sans aucune syntaxe, du genre : « Avoir un enfant couple lesbiennes Québec ». Mettons que j’ai pas eu les réponses que je voulais…

L’information est tellement difficile à trouver ou à comprendre! On dirait que j’espérais tomber sur une espèce d’accompagnatrice divine queer qui allait me prendre par la main, mais je dirais qu’à la place, je suis surtout tombée sur des sites gouvernementaux ou sur de la documentation qui date d’avant le dernier album de Random Recipe. Ça commence à faire un bout, quand même!

Pourtant, la procréation assistée, c’est la méthode la plus commune pour les couples de femmes ou de personnes non-binaires qui souhaitent avoir des enfants. Alors, pourquoi est-ce aussi compliqué d’avoir de l’information?

J’ai donc décidé de créer moi-même Le petit guide de la procréation assistée pour les couples lesbiens.

Ça fait plaisir!

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Étape 1 : Comprendre dans quoi on s’embarque

En gros, la procréation assistée, c’est une solution médicale pour les personnes qui ne peuvent pas concevoir d’enfants de manière naturelle. Pour les couples lesbiens et les personnes non-binaires, c’est souvent le cheminement qui s’impose.

Dans la procréation assistée, il y a deux options possibles :

La première, c’est l’insémination artificielle. Les spermatozoïdes sont directement injectés dans la cavité utérine et… that’s it.

La deuxième, c’est la fécondation in vitro, qui consiste à prélever un ovule et à le féconder artificiellement en laboratoire. C’est la méthode qui peut, entre autres, permettre que l’une des deux personnes porte l’ovule de l’autre. Je sais, c’est complètement dingue de penser que la médecine soit rendue là pendant que moi, je suis incapable de faire fonctionner mon imprimante avec le wifi.

Étape 2 : Trouver une clinique de fertilité

On peut aller en clinique privée ou dans un centre hospitalier. Dans les deux cas, la RAMQ couvre les traitements. D’ailleurs, pour consulter ce qui est couvert par la RAMQ, c’est juste ici.

Ça peut paraître compliqué, mais en gros, le gouvernement paie jusqu’à 6 inséminations artificielles et une fécondation in vitro.

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Par contre, en clinique privée, il faut généralement payer pour la conservation des paillettes, aka le sperme congelé à l’azote liquide. Pour ça, il faut prévoir environ 400$ par année.

Aussi, que ce soit au public ou au privé, je vous conseille d’aller fouiller sur le site de la clinique de votre choix pour trouver le plus d’informations possible, parce que ça se pourrait que vous ayez à changer d’option. Par exemple, certaines cliniques exigent un indice de masse corporelle (IMC) plus bas que 35. Je sais. Ça donne envie de casser violemment des choses.

Étape 3 : Prendre le premier rendez-vous

Généralement, on peut tout simplement remplir un formulaire sur le site de la clinique, ou vous pouvez aussi appeler. Mais honnêtement… qui appelle quand on peut juste envoyer un courriel? QUI?

Étape 4 : S’armer de patience

Ensuite, il faut attendre encore et encore. Dépendamment des cliniques et des régions du Québec, ça peut varier entre 6 mois et 1 an.

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Étape 5 : Le premier rendez-vous

C’est possible que le déroulement varie d’une clinique à l’autre, mais globalement, ça devrait ressembler à ça :

Un bilan médical, un Pap test, le grand tour des antécédents médicaux et un bilan sanguin. C’est aussi à ce moment que vous devriez en profiter pour poser toutes vos questions.

Ah! Et avant le premier rendez-vous, c’est utile de bien connaître son cycle menstruel. Honnêtement, j’ai toujours trouvé ça compliqué et j’avais aucune idée du mien jusqu’à tout récemment.

Oui, je sais que c’est tard, 33 ans pour commencer à connaître son cycle menstruel.

Si jamais il y en d’autres comme moi qui ne le connaissent pas encore, je vous suggère d’utiliser une application pour faire le suivi.

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Personnellement, j’utilise celle qui vient déjà avec le iPhone, mais sinon, j’aime particulièrement le look et la simplicité de l’application Flo, disponible sur iOS ou Android. En plus, une fois enceinte, il est possible de faire son suivi de grossesse avec la même app!

Étape 6 : Le deuxième rendez-vous

C’est à ce moment qu’on a les résultats des tests et qu’on sait si on peut commencer les inséminations. Yé!

Étape 6.5 : La visite au psy

Eh oui : vous aurez une rencontre obligatoire avec un.e psychologue. Non, c’est pas une rencontre d’évaluation. C’est plus un service pour permettre aux futurs parents d’avoir du soutien pour le choix du donneur et de la démarche de procréation assistée choisie. Rangez vos armes, tout est chill! Par contre, prévoyez entre 135$ et 150$ pour la consultation, car elle est à vos frais.

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Étape 7 : Le choix du donneur

Clairement l’étape qui m’emballe le plus!

Ici, il y a trois options possibles :

Donneur connu : un ami, un voisin, le caissier cute de la SQDC, etc. Tant que tout le monde est consentant, on n’est pas là pour juger. Il faut simplement vérifier avec votre clinique si cette option est possible puisque certaines d’entre elles ne permettent pas ce genre de pratique. Si c’est possible, il y a quand même des balises à respecter. Par exemple, le donneur devra aussi passer des tests. C’est pas Woodstock 99, quand même!

Donneur anonyme : le sperme provient d’une banque de sperme et l’identité du donneur est 100% anonyme. Ça veut dire que votre futur enfant ne pourra pas connaître l’identité de la personne.

Donneur avec identité ouverte : le sperme provient aussi d’une banque, mais l’identité du donneur est disponible. Pas de panique, votre enfant de 5 ans ne recevra pas d’appels de son donneur pour son anniversaire. Mais une fois majeur.e, ce sera possible pour l’enfant de faire une demande pour connaître l’identité de son géniteur et de potentiellement entrer en contact avec celui-ci.

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Pour trouver un donneur anonyme ou avec identité ouverte, il faut se rendre sur le site d’une banque de sperme reconnue par Santé Canada. Et c’est là que commence le grand magasinage! Parce que oui, c’est du magasinage. Vous pouvez faire votre choix selon les intérêts du donneur, ses attributs physiques, ses antécédents médicaux. On peut même parfois avoir des photos de lui quand il était bébé ou, même, des lettres de motivation.

Pour vrai, j’en connais moins sur certaines de mes ex que sur ces gars-là. Je niaise même pas.

Étape 8 : C’est parti!

Selon la méthode choisie, c’est à ce moment que les démarches de procréation assistées commencent!

Toutefois, le processus varie selon chaque couple, alors je vous laisse découvrir le reste par vous-même!

Je peux pas croire que les hétéros peuvent avoir un orgasme ET concevoir un enfant en même temps. C’est la seule chose que j’envie d’eux. Le reste… bof.

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