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Petit guide de cohabitation avec les bélugas du Saint-Laurent

Soyez un.e coloc attentionné.e, prenez soin des baleines.

Par
Amélie Revert
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Dehors et le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent s’unissent pour vous présenter quelques notions de base qui rendront votre cohabitation avec les baleines paisible et respectueuse.

L’été est là, le soleil brille, les oiseaux chantent… bla bla bla…

Celles et ceux qui vivent ou qui ont vécu en colocation savent très bien que la saison estivale est surtout l’occasion de s’accorder une pause en plein air, loin, très loin de l’agitation de la ville, mais aussi de profiter de l’absence de ses colocs (même si on les adore) pour prendre du temps pour soi et faire tout ce qu’on veut, quand on veut, sans la crainte de déranger l’autre.

Figurez-vous donc que pour les mammifères marins qui fréquentent le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, une aire marine protégée située à la rencontre du fjord du Saguenay et de l’estuaire du Saint-Laurent, c’est le pattern inverse qui se produit.

L’été est pour eux l’équivalent pour vous d’un party que vos colocs organisent à la dernière minute.

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L’été est pour eux l’équivalent pour vous d’un party que vos colocs organisent à la dernière minute, chez vous, avec leurs chums qui parlent trop fort (en fait, non : ils crient) et qui sont fans de musique électro beaucoup trop commerciale pour être écoutable sans donner envie de jeter les speakers par les fenêtres. Adieu, la belle soirée à se prélasser dans un bain à l’huile essentielle de lavande en écoutant Ted Lasso avec une petite camomille…

Parce que nous ne sommes évidemment pas ce genre de personnes (et pour éviter de le devenir), la première chose à faire serait de prendre conscience que peu importe l’activité que vous choisissez de pratiquer cet été dans le parc marin, vous pourriez avoir un impact sur ces créatures que vous rêvez de voir de vos propres yeux en les dérangeant dans leur quotidien.

En voie de disparition

Avant de continuer, un petit rappel s’impose : une très grande partie du parc marin est au cœur de l’habitat du béluga du Saint-Laurent. Et c’est justement dans ce secteur que la navigation est la plus intense durant la période estivale : kayakistes, amateur.trice.s de planche à pagaie et de voile et plaisancier.ère.s en bateau à moteur s’y retrouvent, en plus des bateaux d’excursion et des navires marchands qui passent par là. Le tout durant la période de naissance des jeunes bélugas.

Le Saint-Laurent compte désormais moins de 900 bélugas.

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En plus, vous n’êtes pas sans savoir que le béluga, ce magnifique cétacé d’un blanc immaculé, est en voie de disparition. Le Saint-Laurent compte désormais moins de 900 individus, alors qu’il y en avait des milliers dans le passé. Le béluga est donc protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril, et il est écrit noir sur blanc qu’il est interdit de lui nuire et de le harceler. Vous nous voyez venir?

Chacun sa bulle

Si ça peut vous aider, sachez que dès qu’on est en présence d’un béluga, on risque de le déranger. Lorsque vous visitez le parc marin à bord d’un kayak, par exemple, il est possible que les bélugas aient tendance à venir à votre rencontre, au détriment d’autres activités auxquelles ils devraient s’adonner.

Même si l’attention vient du béluga, il est important de lui donner de l’espace. Un peu comme quand on a un travail de fin de session à terminer et que les conversations avec notre coloc de passage dans le bureau commun sont beaucoup plus tentantes. C’est très déconcentrant pour vous, et c’est la même chose pour les bélugas.

Si vous croisez un groupe de baleines, ne vous arrêtez pas et gardez le cap.

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Si vous croisez un groupe de baleines ou une maman et son petit pendant votre petit tour de kayak, ne vous arrêtez pas et gardez le cap. Continuez à pagayer et éloignez-vous à plus de 400 mètres jusqu’à ne plus les voir. Et s’il est difficile de les distancer, rapprochez-vous de la côte.

Sachez que l’accumulation de tous ces dérangements a de véritables conséquences sur les activités essentielles des bélugas, comme leur alimentation et leur reproduction, ainsi que sur leur survie, particulièrement celle des plus jeunes.

Respect mutuel

Souvenez-vous enfin que visiter le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent fait de vous un.e coloc éphémère des bélugas. C’est donc dire que vous n’êtes jamais bien loin de leur chambre, alors imaginez-vous que les murs sont en carton. Laissez-leur le plus d’espace possible et, si vous souhaitez les observer, sachez que la rive est le meilleur endroit pour profiter de ce privilège.

N’oubliez pas que le secret d’une cohabitation agréable est le respect des lieux et des autres.

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On espère que vous passerez de belles vacances dans le parc marin et que vous reviendrez avec des souvenirs plein la tête, auxquels vous pourrez penser quand vos colocs vous empêcheront de dormir lors du prochain « jeudredi ».

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Pour tout savoir en vue de votre visite au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, et pour découvrir les activités qui y sont offertes et les espèces que vous pouvez y observer en tout respect, cliquez ici!

Pour consulter le Règlement sur les activités en mer dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et savoir ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire, c’est par ici.