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Personne ne veut dater des parents

Personne ne veut dater des parents

Quand avoir des enfants, c’est un turn off. 

Par
Marie-Ève Martel
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Ça se passait super bien; vous vous trouviez cute et vous trippiez sur le plein air et les soupers entre amis. Le courant semblait vraiment bien passer, jusqu’à ce que trois petits mots viennent mettre un froid entre vous à la manière de la crise du verglas de 1998 : « J’ai des enfants ».

« Désolé.e, c’est juste pas pour moi. » Au moins, cette fois, on t’a pas ghosté.e.

Sinon, il y a ceux.celles qui sont plus directs : « J’veux pas de kids dans ma vie, désolé.e. » Ou ceux.celles qui essaient de faire les choses doucement : « J’te trouve super intéressant.e, mais j’pense pas qu’on est rendu.e.s au même endroit… » Traduction : « J’veux pas devoir gérer les devoirs et les virus de garderie. »

Pour de nombreux.ses célibataires, le fait de ne pas avoir d’enfants est un critère non négociable, pas mal plus que la grandeur ou la couleur des cheveux. On a demandé à quelques personnes en quête de l’âme sœur de nous expliquer pourquoi ça leur tenait tant à cœur.

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« Je ne veux pas d’enfants. »

Déjà, ceux.celles qui ont choisi de ne pas avoir d’enfants peuvent être rebuté.e.s par la marmaille d’un prospect.

« Si j’avais voulu élever des enfants, j’en aurais fait moi-même, indique Cassandre. Je n’ai pas le temps ni l’envie de m’occuper de ceux des autres. »

Elle se dit toutefois satisfaite du temps passé avec les enfants de son entourage. « Mais moi, je n’ai jamais éprouvé l’envie de devenir mère. Ça ne me tente pas de changer des couches, de moucher des nez et de gérer des crises. »

Rachel, la jeune trentaine, dresse pour sa part une nuance entre être « childless » et « childfree » : le premier, ce sont les gens qui en veulent, mais qui ne peuvent pas en avoir pour plein de raisons, alors que le second incarne l’état d’esprit d’une personne qui ne ressent pas l’absence de progéniture comme un manque.

« Être mère, biologique ou adoptive, et même belle-mère, ce n’est pas ce que je veux pour moi dans la vie », mentionne-t-elle candidement.

« Je souhaite avoir davantage de temps pour mon partenaire, pour mes proches, pour ma carrière, et pour moi-même. Je travaille en éducation, j’aime beaucoup les enfants! Mais après une journée à m’occuper des enfants des autres, je suis très heureuse de revenir à la quiétude de mon foyer », poursuit-elle, mentionnant que son mariage s’est terminé en raison d’une divergence d’opinion sur la question des enfants.

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« Je veux des enfants. »

Pour sa part, Jean-François est régulièrement confronté au revers de cette réalité. Père d’un jeune de 18 ans et d’un pré ado de 12 ans, il a du mal à trouver l’amour.

Selon lui, plusieurs femmes ont carrément coupé les ponts avec lui ou l’ont ghosté quand elles ont su qu’il avait des enfants.

« Soit elles n’en veulent pas, soit elles en déduisent que j’en voudrai pas d’autres. Elles me perçoivent comme une perte de temps », détaille le quadragénaire.

D’autant plus qu’il a la garde complète de ses enfants. « Il y a des femmes qui m’ont jugé pour ça, comme si j’étais le gros méchant qui étais allé en guerre pour arracher les enfants à leur mère », relate Jean-François.

« Je ne veux pas élever les enfants des autres. »

Pour sa part, Emma préférerait que son prochain chum n’ait pas d’enfants.

Encore incertaine de son propre désir de devenir mère, elle préférerait découvrir la parentalité en même temps que son futur. « Je ne suis pas fermée à quelqu’un qui a eu une vie avant moi, mais j’aimerais quelqu’un avec qui bâtir une vie à deux, avec qui vivre toutes ces étapes pour la première fois», indique la trentenaire.

« Ça ne me tente pas non plus de jouer le rôle de deuxième mère pour des enfants qui ne seraient pas les miens », ajoute-t-elle.

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Sinon, pour plusieurs personnes ayant déjà eu des enfants qui sont désormais plus grands, la perspective de ravoir de jeunes enfants dans leur vie est effectivement un turn off, indique Nathalie C., mère de jeunes adultes.

« J’ai eu mes enfants jeune. Maintenant qu’ils sont grands, je n’ai pas envie de retourner aux couches et aux visites au zoo, dit-elle. Ce n’est pas que je n’aime pas les enfants, mais plutôt que je suis rendue ailleurs dans ma vie. Ma famille est complète, je ne veux pas en élever une autre. »

C’est aussi l’argument principal de Simon, qui approche la cinquantaine. Son expérience de dating de jeunes mères l’a refroidi.

« L’exception, ça serait que les enfants de ma future blonde soient adultes, dit-il. Je n’ai plus d’énergie à investir là-dedans. »

« Je veux garder ma pleine liberté. »

Il y a aussi toute la question de la possibilité de partir en escapade à l’improviste, de se voir spontanément ou de rentrer tard sans s’en faire pour la gardienne qui attend patiemment notre retour à la maison.

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Anne-Julie, 38 ans, est une amoureuse de voyages et de soirées mondaines. « C’est clair que quelqu’un qui a des enfants n’a pas le même style de vie que moi », confie-t-elle.

« Il y a aussi le fait qu’il sera moins disponible et qu’il ne pourra pas toujours m’accompagner parce qu’il devra passer du temps avec ses enfants, ce que je comprends », renchérit-elle. Rachel est du même avis.

« Je veux être avec quelqu’un qui a des projets de vie qui s’alignent aux miens, construire une vie à deux, pas à trois ou plus », précise-t-elle.

Dater avec du bagage est loin d’être évident, convient la sexologue et psychothérapeute Sylvie Lavallée. « Avoir des enfants, c’est jongler avec l’imprévisibilité, explique-t-elle. Il y a les maladies, les journées pédagogiques, les grèves scolaires ou de transport… Il y a des impondérables qui font que l’horaire peut changer à la dernière minute. »

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« Les gens qui sont libres et disponibles recherchent des gens qui le sont aussi, résume Sylvie Lavallée. Certains vont voir les enfants comme une charge, donc une entrave ou un obstacle, parce que ça vient freiner les élans de spontanéité et l’intensité érotique. »

« Je veux être la priorité. »

Fréquenter quelqu’un qui a des enfants, c’est non seulement dire adieu à la spontanéité, mais c’est aussi accepter de passer en deuxième.

« Moi, si je tombe amoureuse, je vais tout donner à mon prochain chum et je m’attends à ce qu’il fasse pareil. Je veux être sa priorité », confie Cassandre.

Un désir bien légitime, mais qui doit être compris et partagé par les partenaires, mentionne Mme Lavallée.

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« Pour le parent, c’est normal que ses enfants passent en premier, mais il ne faut pas négliger le partenaire, rappelle-t-elle. Ça signifie qu’il doit apprendre à décevoir ses enfants. »

« Je ne veux pas avoir à gérer son ex. »

Les relations tendues avec l’ex de son prospect, avec toutes les disputes autour de la garde des enfants, sont aussi un turn off pour plusieurs, qui préfèrent simplement les éviter.

« Si mon conjoint n’a pas une bonne relation avec son ex, ça peut venir compliquer les choses », avance Emma.

«Moi, j’aurais l’impression que l’ex s’invite dans ma relation, indique Cassandre. On ne pourrait pas prendre de décisions sans l’impliquer ou la tenir au courant. »

Bref, les raisons pour refuser de dater un parent sont propres à chacun. C’est un choix légitime et de le savoir d’emblée pourra faire sauver bien du temps aux deux parties.

Après tout, mieux vaut un rejet direct qu’une date qui disparaît au premier rhume de ton kid.

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