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Penser à ses finances (très jeune) pour avoir des enfants

La future parentalité, ça change une vie (financière).

Par
Florence Nadeau
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J’ai su très jeune que je ne voulais pas d’enfants.

À 14 ans, alors que mes amis et moi étions occupés à être emo et à réciter des passages de The Perks of Being a Wallflower, une amie a lancé qu’elle n’allait jamais inscrire ses enfants au collège privé. Phrase banale qui a pourtant résonné chez moi aussi fort qu’un orgue pendant la messe de minuit. «Wow, elle a déjà réfléchi à savoir si elle veut des enfants? Est-ce que j’ai envie d’être mère, moi? Est-ce que tout le monde en secondaire 2 se pose des questions sur notre existence collective ou c’est juste moi?» S’en est suivi une réalisation: j’en veux pas, moi, des enfants. (PS: c’était pas mal juste moi)

Pour moi, la jeune vingtaine a été synonyme de flauber mon cash au karaoké et ne pas avoir à penser à mettre un seul sou de côté pour ma future progéniture.

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Savoir que je ne voulais pas d’enfants aussi tôt a, sans aucun doute, eu une influence sur mon parcours financier. Pour moi, la jeune vingtaine a été synonyme de flauber mon cash au karaoké et ne pas avoir à penser à mettre un seul sou de côté pour ma future progéniture. Grave erreur, me diront certains, mais je rétorque qu’au moins je vais économiser sur mon bill chez Souris Mini.

Mais ce que je savais moins, c’est à quel point savoir qu’on veut des enfants peut avoir un impact important sur les choix financiers et même le choix d’une carrière. C’est ce que j’ai découvert en parlant avec quelques amis qui sont dans leur jeune vingtaine.

Planifier ses enfants et son argent

L’une de mes amies du secondaire, Julie Cloutier, a connu un parcours complètement opposé au mien. À l’aube de mon règne sur les karaokés montréalais, Julie et son copain, eux, avaient minutieusement planifié leurs finances en sachant très bien qu’ils auraient des enfants. Et à 20 ans, Julie est enceinte de leur premier bébé.

Selon elle, les sacrifices financiers n’ont jamais été majeurs. «Mais t’sais, on n’a jamais voulu faire de grands voyages et on a toujours été raisonnables dans nos dépenses!», m’indique-t-elle. «Mais c’est certain qu’on peut pas décider un matin d’aller magasiner pour 600$ de vêtements, on prévoit davantage!», dit-elle très probablement pour m’envoyer une petite pointe à cause de mes fréquentes virées chez Simons lors d’une baisse d’estime personnelle. Sponsor me, Big Daddy Simons.

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Adapter ses rêves aux réalités de la parentalité

Alors que je marchais avec un ami, j’ai compris qu’adapter ses rêves pour la parentalité, ça n’arrive pas juste quand Jenelle, 16 ans et enceinte, doit accepter de travailler dans une horrible pizzeria dans l’espoir de payer les couches de son bébé.

Turns out, changer ses plans de carrière dans la jeune vingtaine dans l’espoir de devenir parent, c’est plus fréquent que je ne le croyais.

Du haut de ses 23 ans, mon ami, un étudiant en médecine, m’avoue qu’il a l’intention de poursuivre ses études vers une spécialité plus payante que celle qu’il préfère vraiment. La raison? Avoir les fonds nécessaires pour les procédures de procréation assistée, puisque lui et son copain ne pourront pas avoir d’enfants biologiques.

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Cette révélation me jette, très franchement, su’l cul. Turns out, changer ses plans de carrière dans la jeune vingtaine dans l’espoir de devenir parent, c’est plus fréquent que je ne le croyais.

Le casse-tête du congé de maternité

Lors d’un Zoom avec ma charmante amie Juliette où nous brainstormions allégrement sur comment réinventer la télévision québécoise (un p’tit vendredi 5 à 7, quoi), elle aborde nonchalamment comment elle entrevoit son éventuel congé de maternité.

«Je ne veux pas partir en congé de maternité avant d’atteindre mon peak professionnel.»

Juliette a toujours voulu des enfants. L’instinct maternel lui émane des pores de peau. Bon, peut-être à l’exception des quelques fois où je l’ai vue saoule à La Petite Grenouille. Ces fois-là, c’était plus de la tequila qui lui émanait des pores de peau. «Je ne veux pas partir en congé de maternité avant d’atteindre mon peak professionnel. Mais, je peux pas partir une fois que le peak va être complètement passé non plus, on a trop de chance de m’oublier. Je vais devoir partir juste après le sommet de ma carrière pour pouvoir revenir pendant que les gens m’attendent encore», m’explique-t-elle.

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Juliette n’est en aucun cas proche d’avoir des enfants. Cela dit, à 23 ans, ce genre de questions flottent déjà dans sa tête et ont vraisemblablement un impact sur la façon de gérer sa carrière.

Au final, nos choix financiers peuvent clairement être influencés par nos envies de parentalité, et ce, même très tôt dans la vingtaine. Une chose reste certaine, peut-être que personne ne me visitera à l’hospice, mais au moins je vais bien dormir en sachant que je n’ai jamais eu à dépenser le montant d’une petite maison dans la section jouet d’un Walmart.