LogoSponsor

Passe de cash: faire son café à la maison, est-ce que c’est si payant que ça?

Bye bye venti latté vanille française caramel avec lait de soya.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
Publicité

«C’est avec des cennes qu’on fait des piasses», nous disait notre mère à l’époque où les sous noirs existaient encore. L’adage reste vrai aujourd’hui. En économisant ici et là, on peut sauver des centaines, voire des milliers de dollars par année.

Mais le jeu en vaut-il nécessairement la chandelle? Pas toujours, et pas pour tous. Dans cette chronique, on teste quelques trucs pour vous.

Aujourd’hui: finis les lattés quotidiens.

Le truc

C’est un grand classique de la finance personnelle. Combien de fois a-t-on entendu une version de ce conseil: «Arrête d’acheter des cafés et d’ici un an, tu seras millionnaire…»

Parfois le café est remplacé par une sangria ou des toasts à l’avocat, mais l’essentiel du message reste le suivant: si tu cesses de t’offrir ce petit luxe, tu seras nécessairement plus riche.

Le café est la cible parfaite. Rare drogue socialement acceptable, cette boisson reste, somme toute, peu nécessaire à la survie (même si beaucoup jurent qu’ils ne peuvent survivre sans café…). Le café est aussi un symbole de standing social. Versé d’une carafe oubliée sur le rond dans un verre de styromousse, il coûte 10 sous et n’impressionne personne. Servi après une longue attente dans un établissement branché, et commandé dans un format autre que «petit», «moyen», «grand», il est un symbole de réussite sociale.

Publicité

Quand on cesse de commander son café à la brûlerie du coin, on ne renonce pas au café, on renonce à une vision de soi. Et aussi, à un mini peu de luxe au quotidien.

Je digresse, mais si on quitte les questionnements existentiels, la question est la suivante: renoncer au café, c’est payant oui ou non?

Les économies possibles

Quittons le royaume de la psyché pour celui des chiffres. Je vous présente ci-dessous deux scénarios: celui qui élimine le café, et celui qui le remplace par une version moins coûteuse.

Pour ces exemples, nous nous basons sur le prix moyen du café à Montréal, soit 3,16$. Nous ferons également ce même calcul avec le prix moyen du célèbre latté, soit 4,25$.

Un consommateur qui achète un café chaque jour de l’année aura dépensé entre 1153,40 (café) à 1551,25$ (latté) par année. À cela s’ajoute le pourboire au barista. S’il n’achète un café que les jours où il travaille, en excluant deux semaines de vacances, cela s’élève plutôt à 790$ (café) $ et 1062,50 $ (latté).

De quoi réaliser de belles économies.

Publicité

S’il remplace le café Starbucks par un café filtre à la maison, il lui coûtera environ 60 cents pour chaque tasse de café. S’il consomme du café tous les jours, il pourrait économiser de 934,40$ à 1332,25$, moins le coût de la cafetière.

S’il s’agit d’une machine à dosettes, très populaire, ses économies seront moindres. Le coût moyen du café coulé avec une telle machine peut grimper jusqu’à 1,93$ le café.

Combien ça coûte, économiser (en argent et en temps)?

Si le consommateur renonce entièrement au café, il n’y a pas de coût associé à ce truc. Cependant, son moral et son énergie en seront affectés durant les premières semaines et sa productivité pourrait être atteinte. En déduire des coûts majeurs est un peu tiré par les cheveux.

S’il remplace son café acheté par un café maison, on doit calculer le coût de la machine, de 20$ pour un simple Bodum à plus de 1000$ pour une machine sophistiquée. Le coût de la tasse varie ensuite de 60 cents à environ 2$ le café.

Publicité

Le coût en temps est relativement inexistant. Oui, il faut couler son propre café, mais ainsi, on évite les déplacements et les files.

Avantages

Les économies sont assez substantielles. Ces dollars mis bout à bout deviennent une jolie somme à la fin de l’année. Il s’agit aussi d’une dépense non essentielle, donc possible d’éliminer complètement. Si on souhaite continuer de consommer du café, on peut tout de même réaliser de belles économies, simplement en modifiant cette habitude.

En cessant de consommer des cafés à la brûlerie du coin, on évite aussi des dépenses affiliées, comme les pourboires et toutes les petites pâtisseries qui nous font de l’œil dans la file.

Avec les économies réalisées, c’est même possible d’acheter une machine à café de qualité pour la maison, afin de satisfaire nos papilles exigeantes, ainsi qu’une tasse réutilisable de qualité. Il n’est donc pas nécessaire de boire de l’eau de vaisselle…

Désavantages

Les désavantages sont plutôt psychologiques que financiers. Cesser complètement le café peut occasionner des symptômes de sevrage: fatigue, maux de tête, irritabilité.

Publicité

Sinon, cesser le café, c’est aussi renoncer à un petit luxe ou à un moment de socialisation avec des amis ou des collègues.

Verdict

Mathématiquement, renoncer à acheter son café dans un établissement branché, c’est logique, d’un point de vue économique. Peu de trucs sont aussi simples à implanter, sans compter qu’il n’y a pas vraiment de coûts associés à sa mise en place.

Mais pour plusieurs personnes, ce petit luxe vaut la peine. Parlez-en à cette adepte de caféine qui ne regrette rien des 20 000$ qu’elle a dépensés en café. Pour certains, c’est peut-être une pause dans la journée, une habitude réconfortante, un moment de socialisation. Ça aussi, ça a de la valeur.

Et si vous êtes tanné de vous faire shamer parce que vous dépensez sur le café en toute impunité, voici 5 dépenses vraiment moins éthiques que le café pour répondre aux mauvaises langues.

Publicité

La vraie question à se poser c’est: si je vous donnais 1000$ au début de l’année pour vous gâter, vous le mettriez où? Dans un café par jour ou dans une grosse dépense qui vous fait plaisir?