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Partir en région après les études… le bon pas à faire?

C’est un pensez-y bien.

Par
Clara Beaulieu
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Ça fait maintenant un peu plus de trois mois que j’habite à Petite-Vallée, un minuscule village en Gaspésie d’environ 150 personnes. Voulant quitter Montréal le temps d’un été, j’ai eu la chance de compléter mon dernier stage du baccalauréat dans cette magnifique région.

Pendant une rencontre avec mon superviseur, on s’est mis à jaser de la suite des choses et c’est là qu’il m’a conseillé de m’éloigner de la ville. Son argument était que dans notre domaine, commencer sa carrière en région peut ouvrir plus de portes et permettre d’avoir de meilleurs postes plus rapidement.

J’avoue qu’après avoir passé un été en Gaspésie, l’idée de m’installer brièvement en région m’a séduite. Toutefois, au fil de mes études, j’ai fini par développer un amour profond pour Montréal, et l’idée de la quitter me fend un peu le cœur.

Bref, je suis pas mal dans le néant pour ce qui est de la suite des choses.

Pour y voir un peu plus clair, je me suis entretenue avec deux jeunes professionnel.le.s qui ont fait le choix de travailler à l’extérieur de la métropole. Voici ce qu’ils m’ont partagé.

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Maxime, un retour dans sa région natale

Maxime a fait ses études en communication à Montréal. Quelques mois après la fin de son bac, elle décroche un contrat en événementiel dans sa région natale, le Centre-du-Québec. « En tant que jeune professionnelle, j’étais vraiment contente de commencer plus petit, dans un environnement familier », me raconte-t-elle.

Ayant eu la chance d’accumuler quelques expériences professionnelles à Montréal avant de revenir en région, Maxime a vite remarqué certaines différences entre le fait de travailler en ville ou en région. « On a beaucoup moins de ressources à proximité et les équipes sont plus petites. Donc oui, t’en fais un peu plus. C’est all hands on deck. »

Selon elle, ces conditions influencent deux choses : la charge de travail et la proximité entre les membres de l’équipe. D’abord, elle remarque que la communication est souvent plus directe et moins formelle. « C’est dans les petits détails, comme pouvoir texter un collègue à 10h du soir si t’as une question, au lieu d’envoyer un courriel à quelqu’un que tu n’as jamais rencontré. »

Ensuite, elle souligne que cette dynamique vient aussi avec plus de responsabilités et, parfois, moins de structure. « Il y avait beaucoup de laisser-aller, moins de directives claires, ce qui n’est pas toujours évident quand tu commences. » Malgré tout, elle insiste : c’est extrêmement formateur. « J’ai tellement appris par moi-même, sur le tas. Un an dans une autre organisation en ville ne m’aurait peut-être pas autant appris. »

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Bref, pour Maxime, commencer sa carrière en région, c’est un mélange de défis et de belles occasions. Mais ce dont elle est particulièrement fière, c’est d’avoir pu contribuer à faire briller sa région natale. « Même si ça m’a valu quelques cheveux arrachés, je suis vraiment contente d’avoir contribué à son rayonnement. »

Guillaume, un grand déménagement à l’autre bout de la province

Guillaume est originaire de Montréal. À peine un mois après avoir complété son baccalauréat en journalisme, il a fait ses valises pour s’installer… en Gaspésie. « Partir a un peu été un coup de tête, je l’avoue. J’ai gradué en pleine pandémie et je ne savais pas trop quoi faire de mon diplôme », confie-t-il.

Ce qui l’a poussé à quitter la métropole? Les opportunités.. « À Montréal, il y a trop de monde pour trop peu de postes. C’est difficile de se démarquer. » À l’inverse, en région, il a rapidement trouvé chaussure à son pied. « Je dirais même que c’est plus facile de décrocher un emploi qui te convient bien. »

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De plus, selon lui, la région est un vrai terrain de jeu pour apprendre. « Tu touches à beaucoup plus de postes et de tâches connexes. Après, tu es davantage outillé. »

Par contre, Guillaume avoue que le déménagement n’est pas nécessairement tout rose. En effet, bâtir une communauté, ça prend du temps. « À Gaspé, il y a moins de gens de mon âge et c’est vraiment isolé. Ça a été long avant que je me fasse un petit cercle. »

Malgré les défis, Guillaume ne regrette rien. Au contraire, il encourage les jeunes diplômé.e.s à envisager la région. « Je suggère à tellement de gens de le faire. Surtout ceux qui sont incertains en fin de bac. C’est un gros move, mais je pense qu’il peut y avoir beaucoup d’avantages à long terme. »

S’établir en région, c’est séduisant

Mon stage tire à sa fin et, en toute transparence, je n’ai aucune idée de ce qui m’attend en septembre. Montréal me manque, mais après avoir discuté avec Maxime et Guillaume, j’avoue que l’idée de m’installer en région me travaille de plus en plus.

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Je suis particulièrement séduite par les défis, la diversité des tâches et le sentiment d’utilité qu’offrent les postes en région. Qui sait? Peut-être que moi aussi, je finirai par faire mes boîtes.

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