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Comment parler de finances personnelles avec des parents vieillissants
Vous souvenez-vous de cette fois où vos parents ont tenté maladroitement de vous parler de sexualité? Vous souvenez-vous de cette lourdeur, de ce malaise profond ressenti des deux côtés, de cette confiance que vous aviez en votre connaissance profonde de la chose, du haut de vos treize ans? Eh bien, pour les nostalgiques de cette époque révolue, voici venue la version «adulte» de la conversation malaisante: parler de finances avec vos parents.
Voici venue la version «adulte» de la conversation malaisante: parler de finances avec vos parents.
La discussion est importante. D’abord parce que le nombre d’aînés qui font faillite est de plus en plus élevé. En 2017, 12% des dossiers d’insolvabilité concernaient des personnes de 65 ans et plus. Mais aussi parce que nous voulons tous que nos parents puissent vivre dignement leurs vieux jours. De plus, s’ils tombent gravement malades ou décèdent, ce sera à vous et à votre fratrie de prendre les choses en main. Pour pouvoir respecter les souhaits de vos parents, il faut bien les connaître…
Si vous sentez que le temps est venu, voici quelques trucs pour vous aider.
Ne vous placez pas en position d’expert
Même si vous êtes conseiller financier de métier, rappelez-vous toujours que vos parents ont un biais par rapport à vous. Ils ont changé votre couche, vous ont soigné, ont survécu à votre recherche de «votre vous-mêmes» à l’adolescence. Oui, vous êtes un adulte, mais vous serez toujours leur enfant. Vous pouvez leur apprendre des choses, mais ne vous placez pas en position d’autorité. Vous ne ferez que les aliéner.
Une bonne façon d’aborder le sujet, c’est de leur demander conseil. Parlez-leur de vos finances, de votre épargne-retraite, de vos assurances. Puis, demandez-leur ce qu’eux, ils ont fait de leur côté. Déjà, vous venez d’ouvrir une porte et le dialogue peut commencer.
Rien ne vaut une bonne histoire
Voici venu le temps de sortir vos exemples négatifs: la grand-mère de votre ami n’avait pas fait son testament, l’oncle de votre collègue est tombé malade et a dû déclarer faillite… Vous pouvez aborder la conversation de cette façon et ainsi leur montrer que vous ne voulez pas que ça leur arrive.
Partez du principe que vous voulez prendre soin d’eux. Que vous ne voulez que le meilleur pour eux. Et que vous souhaitez respecter leur volonté.
Choisissez votre moment
Laissez-les laisser choisir le moment de la discussion. Une fois que vous avez ouvert une brèche, vous pouvez leur dire: «Est-ce qu’il y a un moment, dans les prochaines semaines, où on pourrait aller au resto et en discuter?».
Ainsi, vous leur permettez de se préparer. Ça se pourrait même que, de leur côté, ce soit le déclic nécessaire pour prendre leurs finances en main.
Aussi, restez alerte au moindre signe d’ouverture. Votre père se désole de ne pas pouvoir voyager à la retraite? Votre mère veut vendre la maison? Voici votre moment.
Si le sujet est particulièrement tabou, évitez d’en parler en public ou lors des réunions de famille. Permission spéciale toutefois pour ceux dont les parents sont des spécialistes des questions indiscrètes. Quoi de mieux que de répondre à la question: «Pis, quand est-ce que tu nous présentes un ti chum?» par «Pis toi, quand est-ce qu’on jase de tes préarrangements funéraires?».
Des petits pas
Vous espériez jaser d’assurance, de retraite, de testament et de mandat d’inaptitude en une seule conversation? Vous êtes si beaux, mais si naïfs… Une fois que la glace est brisée, attendez-vous à de nombreuses conversations. Il est aussi probable que la lourde tâche de relancer la discussion retombe à nouveau sur vos épaules. Heureusement, la prochaine fois, ce sera plus facile.
Comprenez la limite de vos responsabilités
Nous sommes tous responsables de nos finances. C’est normal de vouloir aider ses parents. Mais s’ils ont fait de mauvais choix, vous n’avez pas à en assumer les conséquences pour eux, même si la culpabilité vous prend. Bien sûr, rien ne vous empêche de, par exemple, cuisiner pour eux, déménager ensemble dans une maison multigénérationnelle ou les aider à trouver un emploi à temps partiel. Mais ne ruinez pas votre avenir financier parce qu’ils n’ont pas prévu le leur.
Vos enfants à vous vous en remercieront.
Et n’oubliez pas, parler de finances avec ses parents, c’est une preuve d’amour.
Bonne chance!