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Parent à la maison : comment reconnaître la valeur de votre travail?
« J’ai toujours voulu avoir ce rôle-là. C’est comme un appel. Si j’avais pu étudier là-dedans, je l’aurais fait », indique Alice Fradette-Vaillancourt, maman à la maison de trois jeunes enfants.
On est en 2022 et c’est correct d’être mère ou père au foyer si c’est ce que vous voulez faire. Par contre, ça vient avec des zones d’ombre. Être parent au foyer, c’est du travail, même si ce n’est pas rémunéré. Et c’est un travail qui doit être valorisé. Aussi, avez-vous pensé à votre patrimoine?
Si vous n’êtes pas marié.e, vous risquez de vous retrouver avec rien du tout en cas de séparation. Voici comment vous assurer que votre tâche de parent au foyer soit rétribuée à sa juste valeur.
Tout mettre en commun
Ok, mais d’abord, comment devient-on parent à la maison?
Pour Alice Fradette-Vaillancourt comme pour beaucoup de parents, la décision s’est prise durant le congé de maternité, quand elle a réalisé que l’envie de retourner travailler était moyennement au rendez-vous. Le seul frein? L’aspect financier.
«La première année, j’étais mal à l’aise d’acheter des trucs pour moi, comme des vêtements, par exemple.»
C’est sûr que de passer de deux salaires à un, c’est un méchant step, même pour les gens qui sont vraiment on board avec leur budget. Pour y arriver, Alice et son mari ont mis tout leur argent dans un compte conjoint pour que le revenu gagné devienne un revenu familial. La maison, la carte de crédit, la voiture : tout est payé en leurs deux noms, même si le revenu ne provient que d’un seul bord.
« La première année, j’étais mal à l’aise d’acheter des trucs pour moi, comme des vêtements, par exemple », raconte Alice. Depuis, les choses se sont placées, et les finances aussi. La famille profite des allocations familiales pour enfants des gouvernements provincial et fédéral, qui sont comptées par enfant et qui, une fois additionnées, constituent un montant intéressant.
Noémie Brassard, maman de deux (bientôt trois!) petits, à la maison depuis déjà deux ans, n’avait pas prévu devenir parent à la maison, mais elle s’est laissée prendre au jeu assez rapidement.
« Je n’avais pas vraiment d’ambition de carrière de laquelle j’ai dû faire un deuil », précise-t-elle – et ce, même si elle a complété une maîtrise cette année entre deux changements de couche.
«Je viens d’une famille de femmes fortes qui ont de bons emplois. Quand je leur ai annoncé, ça a créé un choc.»
Côté sous, son mari et elle fonctionnent en mode commun depuis toujours. « On n’a pas une cenne chacun de notre bord. L’argent qui rentre, c’est l’argent de tout le monde », souligne-t-elle. Eux aussi possèdent une maison, un crédit et tout le fameux patrimoine en leurs deux noms.
La job la plus ingrate du monde
Bon, mais une fois que la transition budgétaire est faite, comment on amorce la transition personnelle? Pour Alice, c’est là que ça a frappé.
« Je viens d’une famille de femmes fortes qui ont de bons emplois. Quand je leur ai annoncé, ça a créé un choc », raconte-t-elle.
Même si elle est aujourd’hui soutenue « à 100% » par son entourage, Alice continue de sentir des préjugés pointer de temps à autre. « Si on va dans une soirée et qu’on rencontre des nouvelles personnes, au moment où je dis ce que je fais, on arrête de me poser des questions, poursuit-elle. Les gens voient ça comme un sous-métier. »
« Je ne vois pas ce que je voudrais plus faire, même si parfois, c’est insupportable », résume Noémie, qui souhaite avoir encore plusieurs autres enfants et, pourquoi pas, leur faire l’école à la maison. Pour elle comme pour Alice, le retour au travail (qui vient avec une rentrée d’argent supplémentaire) n’est pas envisagé dans un horizon rapproché.
Faire ça comme du monde
Qu’on devienne parent à la maison pour une courte période ou, comme pour ces deux moms, pour une durée prolongée, Caroline Morin, conseillère en sécurité financière chez BLCSF, recommande vivement de faire comme Noémie et de mettre les cartes sur table dès le départ.
En cas de séparation ou de décès, la personne sans revenu doit pouvoir se protéger financièrement pour ne pas se retrouver à la rue.
En cas de séparation ou de décès, la personne sans revenu doit pouvoir se protéger financièrement pour ne pas se retrouver à la rue – surtout si vous n’êtes pas marié.e.s.
Voici ses petits trucs :
– Se backer sur les actifs (maison, voiture, crédit…). Même si vous ne contribuez pas financièrement à l’hypothèque, par exemple, assurez-vous que les deux noms soient sur les papiers.
– Placez les allocations pour enfants du gouvernement dans un régime enregistré d’épargne-études (REEE) au nom du parent qui ne travaille pas. Cet argent pourra devenir un fonds de retraite en cas de besoin.
– Pour vous assurer d’avoir un crédit clean, prenez une carte de crédit au nom du parent à la maison – même si ce n’est pas lui ou elle qui la paye!
– Si vous n’êtes pas marié.e.s, faites produire un contrat de vie commune pour des conjoint.e.s de fait et un testament chez un notaire. Ces documents pourront vous assurer la moitié du patrimoine et/ou des pensions alimentaires en cas de pépin.
– Toujours si vous n’êtes pas marié.e.s, optez pour un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) conjoint. Si vous l’êtes, le REER fait partie du patrimoine familial!