Trouver des vêtements de plein air qui sont éthiques, écoresponsables ET fabriqués localement, ce n’est pas si facile. Si certaines compagnies bien connues cochent une ou deux cases parmi ces dernières, en trouver qui respectent tous ces critères demande parfois de la patience.
Mais quand on cherche, on trouve. Près de chez nous, Ostrya fait justement le pari d’offrir une gamme de produits pour assurer le bien-être de Gaïa (!) et ses habitants. On a discuté avec les cofondateurs de l ’entreprise François-Xavier Tétreault et Simon-David Fortin pour en savoir plus.
Quelle est votre mission avec Ostrya?
Fançois-Xavier: On a travaillé les deux longtemps dans l’industrie de la mode et on trouvait qu’il y avait déjà des entreprises intéressantes d’ici pour tout ce qui touche aux vêtements d’extérieur, comme Kanuk et Qwartz Co., mais toujours avec un style plus urbain. Comme on est des gars de plein air, on voulait vraiment combler un manque en termes de vêtements de montagne à la fois techniques, fabriqués entièrement au Canada et les plus écoresponsables possible lorsqu’on a lancé Ostrya au début de 2019.
Pourquoi avoir démarré une entreprise de la sorte à l’heure où des géants dominent le marché du plein air?
Simon-David: À ce qu’on sache, on est pas mal les seuls au pays à proposer ce genre de produit avec une telle démarche et la clientèle répond super bien jusqu’à maintenant. Même si on ne souhaite pas habiller uniquement des gens de notre génération (les millénariaux), on voit qu’il y a vraiment une demande pour ce qu’on offre. Les gens cherchent des options plus responsables qui sortent des grandes marques.
Même si on ne souhaite pas habiller uniquement des gens de notre génération (les millénariaux), on voit qu’il y a vraiment une demande pour ce qu’on offre.
Comment votre entreprise s’inscrit-elle dans un mouvement écoresponsable justement?
François-Xavier: Juste le fait que nos produits sont conceptualisés et fabriqués de A à Z ici, ça coupe énormément d’émission de CO2. Des produits de grandes entreprises comme North Face vont passer parfois par 4 ou 5 pays différents durant leur processus de création et veut veut pas, ça engendre beaucoup de transport et donc de CO2.
Ensuite, on prend le plus possible des tissus de fin de ligne qui sont inutilisés comme base de notre marchandise. Notre coton est bio, on utilise beaucoup de chanvre et de polyester recyclé pour éviter le gaspillage. Il faut dire par contre qu’il y a certaines limites à la réutilisation dans les vêtements techniques si on veut qu’ils gardent leur propriété à 100% (imperméabilité, durabilité, etc.).
Quels sont les défis typiques qui viennent avec ce type d’entreprise?
François-Xavier: Il y en a des tonnes! D’une part, la main-d’oeuvre qualifiée est difficile à trouver. Nos produits sont assez complexes en termes de fabrication et ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise de manier une machine à coudre avec ce genre de matériaux. On doit donc construire notre propre manufacture avec du personnel qualifié spécialement pour nos produits, ce qui n’est pas de tout repos considérant qu’on a pas encore soufflé nos trois bougies.
Il y a également tout le sourcing des tissus et des matériaux qui représente un bon casse-tête. On est une petite entreprise qui veut faire des produits de grande qualité abordables. Donc ça prend beaucoup de temps de recherche et développement pour arriver à avoir quelque chose qui nous corresponde.
On est une petite entreprise qui veut faire des produits de grande qualité abordables. Donc ça prend beaucoup de temps de recherche et développement pour arriver à avoir quelque chose qui nous corresponde.
Simon-David: Un autre défi est «l’éducation» des consommateurs de vêtements de plein air. Souvent, ils vont essayer de faire les bons choix pour la planète et leurs besoins, mais ils ne savent pas vraiment ce que ça implique de créer des produits comme les nôtres. Certains trouvent que c’est trop cher pour ce que c’est parce qu’ils sont habitués de payer moins cher pour des morceaux similaires d’autres grandes marques. Ça fait partie de notre mandat de leur faire savoir quels sont les coûts réels d’une telle création et les raisons derrière ce qu’on fait.
Où vous voyez-vous dans 5 ans?
François-Xavier: On aimerait ça que les gens pensent à nous au moment où ils vont vouloir s’acheter un jacket. On vient de commencer à vendre dans certaines boutiques en Russie, en Allemagne et aux États-Unis. Ici, on s’apprête à avoir nos produits vendus chez Altitude Sport et à ouvrir un petit espace boutique dans l’atelier.
Simon-David: Notre but n’est pas de rivaliser avec des Patagonia et Arc’teryx de ce monde. On veut rester fidèle à nous-mêmes: produire des vêtements de qualité pour les passionnées de plein air dans le respect de la planète. That’s it.
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