On pose les vraies questions… à une infirmière

Dans la série Les vraies questions, on rencontre un.e spécialiste afin de lui poser toutes les questions qu’on se pose dans nos group chats de parents, mais qu’on n’ose pas demander au médecin pendant nos rendez-vous.

Ce mois-ci, on a rencontré Audrey Billeau, infirmière clinicienne et fondatrice de La maman infirmière, afin de jaser de rendez-vous médicaux, de vomi (oui) et de varicelle. Fun!

Ça aide à la surveillance du développement du cerveau. Si l’enfant a une grosse tête, ce n’est pas un problème en soi. C’est plutôt que le cerveau doit être proportionnel à la croissance du corps.

Ça aide aussi pour le dépistage de l’hydrocéphalie, qui est une condition caractérisée par une accumulation de liquide dans les cavités cérébrales, et qui peut causer une augmentation au niveau de la circonférence de la tête. Enfin, ça peut aussi aider à détecter des anomalies de façon précoce.

Premièrement, il faut que le parent soit calme. C’est sûr que si celui-ci est super anxieux, ça n’aide pas! Il faut aussi se rappeler que c’est normal que ton enfant pleure. La plupart des adultes n’aiment pas ça non plus, les vaccins!

Sinon, ce qui peut aider, c’est d’apporter un objet réconfortant, comme une doudou, un toutou… Pour les plus petits, le mouvement de la succion rassure, on peut donc lui offrir la suce ou même allaiter pendant le vaccin.

Quand les enfants sont plus vieux, on essaie de se faire le plus rassurant possible, par exemple en répondant aux questions des enfants plus anxieux ou, pour la vaccination dans les écoles primaires, en permettant la présence d’un parent.

N’importe quelle question! Que vous la trouviez stupide ou non, c’est pas grave.

Un conseil que je donne souvent, c’est de garder dans votre téléphone ou dans un carnet de notes une liste de questions que vous notez au fur et à mesure qu’elles vous viennent. Comme ça, quand vous allez à votre rendez-vous, vos questions sont déjà prêtes – et vous ne risquez pas de les oublier.

Pensez à partager la liste avec votre co-parent pour voir s’il y a des choses qui l’inquiètent ou des questions qu’il ou elle aimerait poser, au cas où il ou elle ne peut assister au rendez-vous.

Ne pas poser assez de questions, justement! Par exemple, si un professionnel de la santé remarque quelque chose durant un rendez-vous et indique vouloir faire plus de tests, certains parents vont être plus réticents, alors qu’il suffirait de poser des questions pour se sentir rassuré.

Une autre erreur que je vois souvent, c’est que les parents tentent d’enjoliver un peu une situation, comme par rapport à la quantité de lait ou de jus bu par jour. Allez-y en toute transparence : après, vous verrez ce que le professionnel va vous dire.

Les parents ont souvent peur de se faire juger, et c’est ça qui va les freiner dans leurs interventions pendant une consultation.

C’est quasiment impossible de ne pas avoir de virus, mais on peut les prévenir avec le lavage des mains à l’eau et au savon. Pour 90% à 95% des virus, c’est ce qui ressort comme mesure de prévention la plus efficace. Le savon a la propriété de tuer beaucoup plus de molécules de différents virus que le gel hydroalcoolique. En plus, le gel hydroalcoolique, pour les enfants qui se mettent encore les mains dans la bouche, ce n’est pas l’idéal.

Si on sait qu’il y a des virus qui circulent, on peut aussi les envoyer directement dans le bain et laver leurs vêtements.

Enfin, pour aider au niveau du système immunitaire, on peut manger des aliments variés, avec le plus de couleurs possible. Plus on mange de couleurs, plus on sécrète du mucus à l’intérieur de notre microbiote intestinal, et c’est ça qui va créer une espèce de bouclier pour défendre les cellules du système immunitaire.

D’autres petites choses à mettre en place, c’est d’aller jouer dehors, d’avoir un bon sommeil ou même de consommer certains probiotiques.

Quand on parle de la fièvre, à 3 mois et moins, un 38 degrés rectal, c’est signe qu’il faut aller à l’urgence. Après 3 mois, on parle de 38,5 degrés rectal. D’ailleurs, jusqu’à 5 ans, on recommande de prendre la température rectale : c’est un des moyens les plus efficaces.

Si on voit que notre enfant est chaud, mais qu’il joue, sourit, mange et s’hydrate, donc si son état général semble correct, ce n’est pas nécessaire de se rendre à l’urgence. Dans ce cas-là, on n’est même pas obligé de lui donner des médicaments.

C’est dur de dire exactement quand il faut aller à l’urgence, mais c’est sûr qu’il y a des signes : si ça fait plusieurs jours que l’enfant fait de la fièvre de manière soutenue, que malgré la prise de Tylenol et Advil, ça ne s’améliore pas, s’il est déshydraté, amorphe, qu’il n’a aucune période d’éveil, s’il présente des difficultés respiratoires…

Je dis aussi aux gens : « Si tu ne consultes pas, mais que ton anxiété parentale augmente et que là, tu ne peux plus te gérer, va consulter. »

Toutefois, la première chose à faire avant de se déplacer, c’est de consulter son professionnel de la santé ou d’appeler au 811. Eux vont pouvoir trouver une plage de rendez-vous pédiatrique ou vous indiquer s’il faut aller immédiatement à l’hôpital. Je sais que c’est long, mais c’est la bonne chose à faire. Les urgences, il faut vraiment que ça soit pour les urgences!

À cause de la vaccination, qui a créé une sorte d’ immunité collective. Avant, on donnait une dose de vaccin contre la varicelle, mais maintenant, on donne deux doses, avec une première à 1 an. Si un enfant l’attrape après l’âge de 1 an, il est considéré comme adéquatement protégé.

Si tu te poses la question, c’est que tu as déjà la réponse. Vous allez entendre plein de recommandations et d’avis de votre entourage, mais l’expert de votre enfant, ça reste vous, et c’est à vous d’imposer vos limites. On gère nos enfants en premier : la visite viendra un autre jour.