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On pose les vraies questions… à une doula
Dans la série Les vraies questions, on rencontre un.e spécialiste afin de lui poser toutes les questions qu’on se pose dans nos group chats de parents, mais qu’on n’ose pas demander au médecin pendant nos rendez-vous.
Ce mois-ci, on a rencontré Julie Amic, doula, pour parler de plan de naissance, de péridurale et d’accouchement qui ne se déroule pas comme prévu.
C’est quoi, un accompagnement avec une doula?
La doula offre une présence dès le début de la grossesse jusqu’à la période post-partum. La doula accompagne la personne enceinte et son ou sa partenaire tout au long de la transition vers la parentalité.
Le rôle de la doula n’est pas médical, mais plutôt axé sur le soutien émotionnel, les références, l’écoute et la validation des émotions.
Elle aide à naviguer les questions et les inquiétudes, particulièrement pour une première grossesse, où l’inconnu peut être angoissant. Elle donne des informations claires, des références utiles, et aide à poser des questions importantes aux professionnels de la santé.
Une doula est-elle utile même si on a un suivi en milieu hospitalier et qu’on prévoit une péridurale?
Absolument! C’est une idée reçue que la péridurale exclut le besoin d’une doula. Au contraire, les femmes qui accouchent en milieu hospitalier peuvent se sentir plus insécurisées à cause des protocoles et des interventions possibles. Une doula peut les aider à faire des choix éclairés, à comprendre les options, et à éviter ce qu’on appelle la « cascade des interventions ».
La doula assure un soutien qui peut prévenir un sentiment de perte de contrôle ou une expérience traumatique si les choses ne se passent pas comme prévu.
Est-ce qu’un plan de naissance est vraiment utile?
Oui, si on l’utilise correctement. Un plan de naissance est d’abord un outil personnel de réflexion pour visualiser son accouchement idéal. Il aide à identifier ses préférences et ses besoins, puis à les communiquer au personnel médical. Par exemple, des aspects comme le choix face aux interventions, les préférences pour le soulagement de la douleur et l’implication souhaitée dans le soutien émotif du personnel médical sont utiles à inclure, mais il faut éviter de détailler des choses anodines comme le fait de tamiser les lumières.
C’est un outil pour établir un dialogue et éviter de répéter constamment ses besoins dans un environnement où l’on peut croiser plusieurs intervenants.
Comment le ou la partenaire peut se préparer pour l’accouchement?
Le ou la partenaire doit être aussi informé.e que la personne enceinte. Il ou elle doit connaître les souhaits, les préférences et les réflexions de la personne qui accouche. Il ou elle peut donc discuter des scénarios possibles et comprendre les attentes, surtout si la personne enceinte ne peut pas s’exprimer en raison des émotions ou des hormones.
La présence du ou de la partenaire comme pilier est essentielle pour rassurer et soutenir. Aussi, un cellulaire ou une console de jeux à l’accouchement, c’est un grand « non »!
Comment diminuer l’anxiété liée à l’accouchement?
Il faut adresser ses peurs plutôt que les ignorer. Celles-ci incluent souvent la douleur, les interventions ou le pire des scénarios.
Nommer ces peurs, les déconstruire, s’informer et s’outiller sont des étapes essentielles. Se reconnecter à l’idée que le corps est fait pour accoucher peut aussi aider. L’idée est de remplacer l’angoisse par une reprise de confiance en soi et en ses capacités.
Quels sont les meilleurs trucs pour soulager la douleur durant l’accouchement, sans péridurale?
La gestion mentale est la clé. Accueillir la douleur comme naturelle et sécuritaire est essentiel pour éviter qu’elle ne se transforme en souffrance.
Les techniques comme le mouvement, la chaleur, les massages, et la présence rassurante du partenaire sont toutes utiles, mais elles fonctionnent mieux si la base mentale est solide.
Le ou la partenaire joue un rôle clé en étant présent.e de manière silencieuse et attentionnée, et en aidant à créer un environnement apaisant.
Comment faire le deuil d’un accouchement difficile ou qui ne s’est pas déroulé comme prévu?
Il est crucial d’accepter ses émotions et de les valider. Chaque expérience est unique, et il n’y a pas de trauma « moins pire » qu’un autre. Parler à un professionnel, comme une doula ou un thérapeute spécialisé, peut aider à comprendre ce qui s’est passé et à faire la paix avec son expérience.
Cela permet aussi d’aborder un éventuel prochain accouchement avec plus de sérénité et de reprendre le pouvoir sur son parcours.