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On ne naît pas génie, on le devient (même si ça prend du temps)
URBANIA et l’ÉTS s’unissent pour vous présenter l’histoire d’une étudiante qui a pris de nombreuses années à réaliser son potentiel.
On ne devient pas génie du jour au lendemain. Si certaines personnes naissent avec le cerveau de Marie Curie, la plupart des génies d’aujourd’hui ont beaucoup travaillé pour le devenir. C’est le cas d’Aruny Pathammavong. Son parcours atypique, il lui a fallu longtemps pour l’accepter et en être fière.
Son génie à elle, elle l’a construit petit à petit, au fil des doutes et des années.
La petite (longue) histoire d’Aruny
«J’ai compris ensuite que ce parcours-là, c’est moi!»
« Au début, je n’aimais pas mon parcours. Avec mes stéréotypes, mes préconceptions, je me disais que je n’avais pas réussi du premier coup. Selon moi, j’avais perdu du temps. J’ai compris ensuite que ce parcours-là, c’est moi! », raconte-t-elle, expliquant que c’est correct de ne pas savoir, à 16 ans, ni à quelle école tu veux aller ni dans quel domaine.
Laotienne pétillante au sourire contagieux, Aruny a aujourd’hui 35 ans. À l’époque, comme bien des élèves finissant leur secondaire, elle avait choisi d’aller en sciences nature pour devenir médecin et… faire plaisir à ses parents. Les choix que l’on fait à 16 ans étant ce qu’ils sont, elle change rapidement d’idée et se redirige en génie informatique, suivant ainsi les traces de sa sœur.
Imaginez deux secondes ce domaine il y a 15 ans : encore aux balbutiements de l’informatique moderne, c’était un milieu très masculin où les femmes n’étaient pas toujours les mieux accueillies. Un an plus tard, elle décide donc de changer de domaine de nouveau pour explorer son côté plus créatif : Aruny s’inscrit en design de la mode.
La trentaine approche, et avec elle, la classique crise existentielle…
Là, c’est le coup de foudre : « J’ai tellement aimé ça, c’était comme avoir juste des cours d’art plastique, sans arrêt », raconte celle qui a toujours aimé créer. Mais la réalité finit par rattraper la cégépienne, qui comprend rapidement qu’elle n’a pas envie d’évoluer dans un domaine où une fermeture Éclair coûte plus cher qu’un salaire de couturière. Découragée et un peu perdue, Aruny commence à travailler pour une de ses amies en comptabilité, et passe toutes ses journées assise dans un minuscule bureau devant un ordinateur doté d’un logiciel mal programmé. La trentaine approche, et avec elle, la classique crise existentielle…
La lumière au bout du tunnel
Retourner aux études à 32 ans, ce n’est pas facile : la peur d’être la plus vieille, de repartir à zéro, de perdre son autonomie financière. C’est pourtant ce qu’a dû faire Aruny, encouragée par ses amis : « Mon ami m’a dit, il y a des prêts étudiants, des bourses. Oui, tu t’endettes de 10 000 ou 20 000 $, mais après tu gagneras 50 000 ou 60 000 $ par année! »
Animée d’un nouvel espoir, Aruny s’inscrit donc au Collège de Rosemont, puis finalement à l’École de technologie supérieure (ÉTS). À titre de coup de pouce financier, elle reçoit la bourse Femmes en génie, une bourse de 1 500 $ offerte par l’ÉTS aux candidates qui ont obtenu une cote R située entre 27 et 31,49 à leur DEC d’admission. Elle reçoit aussi plus tard une bourse Palmarès féminin pluriel, justement à cause de son parcours atypique.
Et c’est là qu’Aruny a pu laisser aller le génie qui l’habitait. À 35 ans, elle a trouvé sa passion. Elle a compris pour la première fois que son parcours, qu’elle avait toujours trouvé long et maladroit, allait en fait lui être très utile, car il lui donnait un background comme nul autre. Elle a donc choisi d’exploiter tous ses talents et de rassembler toutes ses passions en un seul et même endroit.
La dernière pièce du casse-tête
«Si je peux aider à trouver une solution pour que quelqu’un puisse passer une journée plus “normale”, je veux le faire»
À l’ÉTS, Aruny a d’abord pu combler sa passion pour les technologies puisqu’elle s’est inscrite à une formation en génie logiciel. Son objectif : travailler avec l’intelligence artificielle. Et dans quel domaine? Celui qui la passionnait dès le départ : la santé. Vivant avec une maladie depuis sa tendre enfance, jusqu’à ses 18 ans elle a passé de nombreuses heures à l’hôpital Sainte-Justine. « Si je peux aider à trouver une solution pour que quelqu’un puisse passer une journée plus “normale”, je veux le faire », nous explique celle qui voit aujourd’hui l’occasion de redonner à la société. Et devinez comment elle compte contribuer au monde de la santé grâce à la technologie? Eh oui! Elle aimerait créer des vêtements « intelligents » qui aideraient des gens souffrant de certaines maladies! Et c’est ainsi que la troisième sphère qui l’a passionnée adolescente, la mode et la créativité, s’ajoute aux deux autres : la boucle est bouclée.
Avec des plans pour faire une maîtrise après son bac, Aruny combinera ces trois domaines pour créer quelque chose de magique, d’unique et de fidèle à la personne qu’elle est. Et tout ça n’aurait jamais été possible si elle n’avait pas pris le temps d’explorer chacune des facettes de sa personnalité au cours de son parcours atypique!
Prendre son temps
Aujourd’hui, la jeune femme est ambassadrice de l’ÉTS et donne des conférences dans les écoles pour faire passer le message que ce n’est pas grave si on ne sait pas tout de suite ce qu’on veut faire plus tard. Fais confiance à ton instinct, suis ton cœur, et la vie fera le reste!
« Toute ma vie, j’ai toujours été un peu dans les nuages et je me suis toujours trouvée un peu weird et jugée. Je n’étais pas très à l’aise de parler de mes idées. » Maintenant, pour la première fois de sa vie, Aruny se sent à sa place et bien entourée. Et elle se rend enfin compte que c’est grâce à son long et difficile parcours que tout cela est aujourd’hui possible.
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Pour faire sortir le génie en vous, accédez au contenu des portes ouvertes de l’ÉTS, jusqu’au 6 décembre 2021.