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On en est où avec l’équité au travail?
Le marché de l’emploi bouge beaucoup depuis un an, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais si on regarde en arrière, beaucoup de choses ont évolué au cours des dernières décennies. Certains changements sont extrêmement positifs tandis que d’autres aspects méritent des efforts plus grands et des investissements plus concrets. Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, j’avais envie de faire un tour d’horizon de la question.
Quelques statistiques
D’après les données de Statistique Canada, les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail en quelques décennies à peine. En effet, le taux d’activité des femmes est passé d’environ 24% en 1953 à 76% en 1990. En bref: une femme sur quatre occupait un emploi rémunéré en 1953, alors que c’était trois femmes sur quatre moins de quarante ans plus tard.
Par la suite, le taux s’est stabilisé autour de 82%.
Ce qui me frappe le plus c’est la rapidité avec laquelle ce bond s’est accompli. Mais malgré cette hausse fulgurante, on constate encore aujourd’hui certains effets pervers qui perdurent.
Et le salaire dans tout ça?
Je ne vous apprends rien en vous disant qu’il existe, encore aujourd’hui, un écart important entre le salaire des femmes et des hommes pour le même rôle et pour des rôles équivalents. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Loi sur l’équité salariale a été adoptée le 21 novembre 1996. Cette loi dit que «les entreprises privées ou publiques de dix employés et plus seront tenues de corriger les écarts salariaux entre les hommes et les femmes occupant des emplois de même nature».
Pour chaque dollar qu’un homme gagne dans un emploi donné, une femme gagnerait 0,87$ pour ce même poste.
Même si l’écart salarial a diminué de 5,5 % entre 1998 et 2018, un homme continue de gagner 13,3% plus qu’une femme pour un rôle équivalent au Canada. Pour chaque dollar qu’un homme gagne dans un emploi donné, une femme gagnerait 0,87$ pour ce même poste.
L’équilibre travail-vie personnelle
On l’appelait auparavant «l’équilibre travail-famille», et on peut constater que certaines avancées ont aidé les femmes. Reste que, même si l’écart entre la part de responsabilité des tâches ménagères qui revient aux femmes a été réduite au cours des quarante dernières années, les plus récentes données de Statistique Canada indiquent que «quand il est question du partage des tâches domestiques, les femmes effectuent encore, en grande partie, la lessive (61%) et la préparation des repas (56%)».
Où sont nos directrices générales?
on constate qu’il est difficile pour les femmes d’accéder à des postes de direction.
Les métiers traditionnellement féminins sont moins bien payés (par exemple: technicienne d’éducation à l’enfance, secrétaire, enseignante au primaire, etc.), et on constate qu’il est difficile pour les femmes d’accéder à des postes de direction. Selon des statistiques du Fonds monétaire international, seulement 18 % des entreprises dans le monde sont dirigées par des femmes et, en moyenne, à peine 22% des sièges des conseils d’administration sont occupés par des femmes dans les pays de l’OCDE.
On fait quoi?
Pour continuer de faire avancer ce combat, le monde des affaires doit poser des gestes concrets. Voici quelques actions que votre organisation peut mettre en place.
1- La sensibilisation est au cœur du succès. Pensez à donner des ateliers ou des formations pour informer et éduquer les employés et les gestionnaires (hommes et femmes) sur les mythes les plus répandus qui perpétuent les inégalités et l’importance de l’élimination des écarts entre hommes et femmes;
2- Mettre en place des programmes de formation pour le développement du leadership des femmes au sein de votre organisation. Évaluer les résultats périodiquement.
3- Mettre en place un programme de mentorat et multiplier les occasions de faire du réseautage entre femmes dirigeantes et apprenantes;
4- Se fixer des cibles concernant le nombre de femmes occupant des postes de direction et mettre en place un plan d’action concret qui saura soutenir une saine croissance de la représentativité;
5- Se doter de réelles échelles salariales et d’un processus de rémunération rigoureux.
Le changement s’effectue une organisation à la fois!