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Quand on fait du 9 à 5 (ou du 8 à 4 ou du 10 à 6);
Quand on a un emploi sécurisant (à défaut d’être semi-stimulant) ;
Quand on fait du métro-boulot-métro-dodo (parce que c’est pas vrai qu’on fait juste aller au boulot en métro, faut revenir aussi) ;
Un jeudi sur deux, on attend impatiemment que se déverse dans notre compte bancaire notre dû salaire.
Appelez ça comme vous voulez: magot, cash, cagnotte, pépettes, salaire, blé ou bidous.
Dans tous les cas,
C’est pour le cash qu’on bûche.
Pour la cagnotte qu’on boulotte.
Pour le salaire qu’on sue.
On sait combien.
On sait quel jour.
On sait même presque à quelle heure il sera déposé, notre blé.
Pas que ce soit tant.
Pas que ce soit surprenant.
Juste… Parce qu’on l’attend.
Les serveurs peuvent pas comprendre: ils ont du tip.
Ils le connaissent pas vraiment, ce jeudi de jubilation sur deux.
Les pigistes peuvent pas comprendre: ils reçoivent leurs chèques n’importe quand.
Ils le connaissent pas vraiment, ce jeudi d’allégresse sur deux.
Mais les salariés savent.
Ils l’anticipent, le prévoient et l’espèrent, leur salaire.
Les fancy célèbrent avec les jeudis-sushis.
Les épicuriens bambochent avec les jeudis-foie gras.
Les party animal font la java avec les jeudis-téquila.
Et les fatigants boivent du «vino» les «jeudredis» (criss de mot qui sonne comme un régurgit).
Certains diront que c’est un opium bimensuel.
Qu’on est esclaves du salaire qu’on nous verse,
Qu’on se sert uniquement de nos paies pour faire des versements sur nos meubles Elran.
C’est un peu vrai.
Après l’hypothèque,
Après l’acquittement du prêt étudiant,
Après le remboursement Visa,
Il reste quoi?
Tout juste assez pour nous motiver à travailler un autre deux semaines en attendant le prochain versement?
Je ne pense pas.
C’est quoi le problème d’avoir un salaire linéaire?
Des REER?
De vivre dans une condition «ouvrière»?
Qu’on soit prolétaire, capitaliste ou bourgeois,
C’est quétaine,
Mais l’important c’est de faire ce qu’on aime.
Et si on peut être payé pour,
Que notre travail peut être rémunéré,
On a ben le droit de festoyer un jeudi sur deux notre salaire durement gagné.
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