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Nature et aventure en plein air : un fabuleux terrain de jeu pour les intervenants psychosociaux

L'entreprise Dehors met de l'air frais dans la pratique des médecins, travailleurs sociaux et psychologues.

Par
Cloé Giroux
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En faisant abstraction des moustiques, de la pluie et de la bière parfois difficile à garder froide, on s’entend pour dire qu’être en plein air, ça fait du bien à l’âme.

Dehors, une entreprise québécoise toute jeune (au nom très cool!), a justement voulu transmettre le bien-être que procure le plein air en offrant des formations qui s’adressent surtout aux personnes oeuvrant dans le domaine de l’éducation, ainsi qu’aux spécialistes de la santé mentale et physique.

À travers ces formations, accréditées par les ordres et associations professionnel.le.s du Québec, l’entreprise vise à faire connaître les forces, les limites et les possibilités associées aux pratiques en nature et en contexte d’aventure. L’objectif? Que ces intervenant.e.s puissent transposer et appliquer leurs apprentissages dans leur pratique professionnelle.

Tour de piste de cette entreprise qui souhaite faire les choses différemment.

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CELLE QUI SORT DES SENTIERS BATTUS, LITTÉRALEMENT

Virginie Gargano, fondatrice de l’entreprise Dehors et spécialiste en intervention en contexte de nature et d’aventure, cumule depuis une quinzaine d’années les expériences en tant que guide et facilitatrice au sein d’expéditions ayant des visées d’éducation, de soutien, de croissance, de socialisation et de thérapie.

Du baccalauréat en plein air et tourisme d’aventure à la maîtrise en travail social jusqu’au doctorat en service social, Virginie concentre ses intérêts de recherche dans la compréhension des processus qui mènent à l’obtention d’effets sur l’humain dans le cadre des expéditions. En d’autres mots, elle veut savoir : mais qu’essé qui se passe dans la tête et le corps de l’humain quand il est dehors, et pourquoi? « Ce que je souhaite avec mes formations, c’est que les gens comprennent les mécanismes qui produisent des bénéfices à être en plein air et qu’en plus de les utiliser dans leur travail, ils puissent aussi en bénéficier au plan personnel », explique-t-elle.

«Ce que je souhaite avec mes formations, c’est que les gens comprennent les mécanismes qui produisent des bénéfices à être en plein air»

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Les formations sont construites dans une démarche qui allie la pratique à la théorie. « Ce n’est pas un apprentissage qui est exclusivement cognitif, souligne Virginie. Tu apprends, et ensuite tu l’intègres au plan physique, cognitif et affectif. Par exemple, si je t’explique qu’un environnement calme, avec peu de stimuli, où il y a un contraste de couleurs, favorise la restauration cognitive et qu’ensuite nous partons en randonnée pédestre, eh ben ça te donne la chance d’intégrer la théorie à travers une expérience qui est concrète. »

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Réveil, déjeuner en groupe, et hop, les personnes participantes s’assoient pour une première séance théorique. Ensuite, elles enfilent leurs bottes de rando pour pratiquer une activité expérientielle, se mettre en action. Au sommet de la montagne, elles continuent d’échanger et d’apprendre. Virginie fait constamment passer les participant.e.s de la théorie à la pratique et vice-versa, question « d’ancrer les apprentissages de façon kinesthésique ».

Le soir venu, le groupe s’installe au bord de l’eau et cuisine le repas sur de petits brûleurs. Évidemment, tout dépendant des habiletés et du niveau d’expérience du groupe, l’équipe de Dehors ajuste sa manière d’initier les participant.e.s au monde du plein air. « On prend le temps de passer à travers les techniques de base en camping avec le groupe si c’est nécessaire : installer une bâche, monter une tente, partir un feu, cuisiner en plein air, etc. »

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LES PREMIÈRES AVENTURES

Dehors vient tout juste de souffler sa deuxième bougie. En raison des circonstances entourant la COVID, les toutes premières formations sur le terrain ont (enfin!) eu lieu cet été. Jusqu’à présent, Virginie et son équipe ont pu offrir quatre formations, dont deux d’entre elles avec des médecins, une avec un groupe de psychologues, ainsi qu’une autre avec un amalgame de travailleuses sociales et travailleurs sociaux, d’éducatrices et éducateurs, de récréologues et de kinésiologues.

Pour elle, le plus beau dans tout ça, c’est le fait d’avoir initié à cette pratique plusieurs participant.e.s qui avaient peu de connaissances techniques en plein air. Certain.e.s vivaient même ce genre d’expérience pour la première fois. « En te développant en tant qu’humain, en vivant des expériences d’aventure en nature, tu fais de toi un meilleur parent, un.e meilleur.e partenaire, un.e meilleur.e ami.e, et ultimement, un.e meilleur.e intervenant.e. Cette optimisation-là de la pratique professionnelle passe par l’idée de prendre soin de soi », croit Virginie.

«En te développant en tant qu’humain, en vivant des expériences d’aventure en nature, tu fais de toi un meilleur parent, un.e meilleur.e partenaire, un.e meilleur.e ami.e, et ultimement, un.e meilleur.e intervenant.e.»

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Isabelle Blouin, une psychosociologue ayant pris part à une formation offerte par Dehors cet été, se confie : « Je repars de cette formation-là avec une meilleure confiance, de meilleurs outils, et un regard plus clair sur les actions immédiates, ainsi que les petits projets d’intervention par la nature et l’aventure que je pourrais tranquillement mettre en place dans ma communauté et dans mon milieu professionnel. »

Ce genre de formation comporte néanmoins plusieurs défis de logistique, contrairement à une formation conventionnelle entre quatre murs, souligne Virginie. « La gestion des risques est un enjeu assez important. Quand on part avec un groupe pour une période de temps qui s’échelonne sur plusieurs jours, il est nécessaire d’avoir une série de compétences assez particulière qui permet de réagir dans plusieurs contextes en milieu éloigné. »

Dehors est carrément l’aboutissement d’un rêve pour Virginie. « Je suis fière, parce que mon entreprise contribue à ce qu’un changement de paradigme se produise : la société québécoise reconnaît de plus en plus la valeur et le potentiel de la nature et de l’aventure sur le développement humain. »

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