Naître pendant le temps des Fêtes : tout un cadeau!

Qui aimerait avoir une bûche de Noël pour gâteau de fête? Qui aimerait recevoir un cadeau en se faisant dire : « Il ne m’a pas coûté cher, je l’ai acheté au Boxing Day »? Ou qui aimerait se faire oublier le seul jour de l’année où on a techniquement le droit de réclamer autant d’attention qu’un.e enfant de 5 ans qui vient de découvrir la danse et qui tient à tout prix à faire des spectacles devant tous les membres de la famille sans exception? Qui, hein, dites-moi donc, qui? Personne!

Je suis née le 26 décembre et j’ai entendu toutes les variantes de cette histoire. Ces anecdotes douces-amères se sont adoucies le moment où j’ai appris que Keith Harington est né le même jour que moi. Partager quelque chose d’aussi précieux avec l’acteur de Game of Thrones m’a réconciliée avec mon anniversaire. Surtout quand j’ai appris que Justin Trudeau et son frère étaient tous deux nés le 25 décembre! Les pauvres!

Si tu trouves ça plate de te faire annuler ton party des Fêtes par le fameux coronavirus pour une deuxième année de suite, dis-toi que tu comprends mieux ce que vivent les personnes qui ne peuvent pas toujours célébrer leur anniversaire comme ils et elles le voudraient.

J’ai donc récolté quelques anecdotes de la communauté d’URBANIA, question d’en rire un peu ou d’en pleurer une p’tite shot.

« Enfant, je n’ai jamais vraiment eu d’anniversaire. En vieillissant, ça a vraiment évolué vers l’indifférence. J’ai appris à jeter du leste sur mes attentes et à avoir un certain détachement. Aujourd’hui, j’apprécie le moindre petit geste, pensée ou message privé que je reçois.

Mes 18 ans ont été mémorables. J’étais sorti un jeudi soir au Club Super 9 à Chambly. Le lendemain, je suis allé aux Foufs (Foufounes électriques), mais je me suis rendu compte en arrivant que je n’avais plus d’argent parce que je m’étais fait cloner ma carte la veille. Tout le monde m’a payé des drinks!

Récemment, pour mes 30 ans, ma blonde avait organisé quelque chose d’assez ambitieux. Les gens ont pris la peine de venir parce qu’un trentième anniversaire, c’est plutôt significatif. Cette année, on s’est loué un chalet dans les Laurentides, ça va être très simple, juste nous deux avec le chien.

Je me sens en paix avec tout ça, mais c’est sûr que quand on va vouloir un enfant, je veux me timer avec ma blonde. (rires) On ne veut pas un autre Capricorne, on veut briser le cycle! »

« Le premier janvier est aussi le jour d’indépendance d’Haïti. Quand je suis née, mon grand-père a appelé tout le monde! Il leur disait : “Bonne année! Je suis grand-papa!” J’étais comme un gros cadeau pour lui. Je suis la première de ses petits-enfants. Pour cette raison je reçois toujours une double portion de soupe joumou. Mes cousins sont trop jaloux.

Je dirais que ma fête, ça a toujours été un big deal intérieur. Dans le sens que mes résolutions, je les prends à cœur, je me fixe des buts, je fais un bilan de mes meilleurs moments, je suis en mode manifestation de mes projets, de mes désirs, en vrai Capricorne que je suis.

J’ai eu quelques anniversaires mémorables quand j’avais 18-20 ans. Sinon, les partys du jour de l’An, j’ai appris bien vite que c’était de la marde. Je suis DJ, donc je le sais que le pire jour, c’est le jour de l’An. On dirait que tout est fois mille.

Habituellement, le jour de ma fête, je suis dans un autre pays. Il faut que je sois quelque part d’autre pour que toute mon année soit imprégnée de voyages. J’ai fêté mes 25 ans à New York avec un DJ qui mixait sur un rooftop. J’avais une bouteille de Barbancourt 5 étoiles (rhum haïtien), Laurence de Milk & Bone était là… Amsterdam aussi, c’était extraordinaire; j’ai déjà célébré au Brésil!

Sinon, je suis plus souvent toute seule. Je me suis aussi déjà retrouvée à faire le décompte dans un abribus en pleine tempête de neige. C’est tellement compliqué faire quelque quelque chose avec ses ami.e.s quand ils sont dans leur famille. J’ai abandonné le projet. Cette année, je vais avoir 30 ans, tout le monde me demande : “Tu fais quoi? Tu veux que je fasse quoi, tu vas être dans ton patelin?” Low-key, mon rêve, c’est qu’on m’organise une fête.

Ce qui est drôle aussi, c’est que les gens ne sont jamais exactement sûrs de la date vu que c’est en plein dans le milieu de plusieurs autres festivités. Ils me souhaitent bonne fête le 31, le 1er et le 2. »

« Je suis une grande fan de Noël. J’adore Noël! J’adore ma fête! Ça ne m’est jamais arrivé de passer ma fête toute seule. Souvent, les gens sont comme “pauvre toi”, mais moi, ça ne me dérange pas.

Mon oncle est aussi né le 25 décembre, on fête notre fête en même temps! J’imagine que ça doit être encore plus plate pour ceux et celles qui sont nés un peu avant ou après, mais quand c’est la date pile, c’est comme vraiment cool!

Il y a juste l’année passée, c’était vraiment plate. Puis pour cette année, j’aime mieux pas me faire d’attente… »

« C’est sûr que ce n’est pas idéal. En vieillissant, il y a un petit deuil à faire. D’un autre côté, le 21, c’est un solstice. C’est une belle date quand même, puis j’aime l’hiver. Cette année, ç’a été spécial, parce que je fréquente quelqu’un depuis quelques mois et sa fête est aussi le 21 décembre. C’était le premier anniversaire qu’on célébrait ensemble. On a fait un petit party commun.

Quand j’étais plus jeune, mes cousines ne se déplaçaient pas parce qu’on allait se voit quelques jours plus tard à Noël. C’est sûr que des fois, ça fait des petites déceptions. En même temps, c’est une période où il y a un marathon de party. Quand je compare avec mes ami.e.s qui fêtent en été, peut-être que tu le soulignes plus parce qu’il se passe moins de choses.

Un truc que je dois donner à ma mère, c’est qu’elle s’est toujours arrangée pour faire les choses séparées : j’avais mon party de fête et celui de Noël, des cadeaux à ma fête et à Noël. »

« Souvent, ma fête a passé au second rang, reléguée à l’ombre de la collectivité. Quand j’étais plus jeune, c’était toujours difficile parce qu’il y avait beaucoup d’absents, puis ça faisait mal à mon égo social.

D’une manière, le fait qu’il fasse froid et gris, ça donne un certain charme, mais honnêtement, j’ai souvent jalousé mes ami.e.s qui avaient une date d’anniversaire exceptionnelle, genre 29 mai ou début juin.

Aujourd’hui, c’est plus du côté des réactions que ça m’embête. Chaque fois que tu dis ta date de fête, tu vas entendre un commentaire. Ceux et celles qui sont né.e.s durant cette période, on a absolument entendu toutes les blagues inimaginables.

Les gens t’oublient, mais j’ai fait mon deuil. Mes parents, eux, ils ont connu beaucoup de culpabilité. Ils ont toujours tenu à me célébrer. J’ai vraiment été gâté. J’ai peut-être pas eu la meilleure date, mais j’ai eu la meilleure famille. »