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Mon enfant de 3 ans est insupportable

Ou quand la crise d’adolescence commence dix ans plus tôt que prévu.

Par
Christian Letendre
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« Terrible two », « Threenager », « Fucking four »… À en juger par les expressions populaires, nos enfants sont apparemment des mardes à chaque âge. Et s’il est mal vu de parler d’eux négativement en public, il en est tout autrement sur le web. Sur les forums de discussions en ligne, les pères et mères à boutte ne se gênent pas pour ventiler sous le couvert de l’anonymat.

« La transition de 3 à 4 ans est un enfer absolu !!! », écrit un usager Reddit.

« [Ma fille] me pousse à la limite absolue de ma patience et semble le faire intentionnellement, sachant précisément quoi faire pour me rendre fou », indique un autre.

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Justine, notre spécialiste en SEO chez URBANIA, affirme même que la phrase « Mon fils/ma fille de X ans est insupportable » est très populaire sur Google. Ça peut paraître intense, mais comme on dit : que celui dont le bambin est un rayon de soleil en permanence jette la première pierre. (Je me demande d’ailleurs si ce bon vieux Jésus faisait lui aussi des crises de bacon à trois ans.)

Est-ce la faute des réseaux sociaux, qui mettent de l’avant une version idéalisée de la parentalité, avec les sorties aux pommes qui se déroulent dans l’harmonie totale et les portraits de familles unies où tout le monde porte un pyjama coordonné? Ou est-ce que votre petit Jayden est réellement la réincarnation de Satan?

Dans cet article, j’essaie de comprendre pourquoi les enfants ne sont pas moins terribles une fois passé le « Terrible two ». Parce que si une Américaine a pris la peine d’écrire un livre poétiquement intitulé Three-Year Olds Are A**holes, ça doit vouloir dire qu’ils ne deviennent pas magiquement des anges après avoir soufflé trois chandelles.

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Neuf choses que je déteste de toi

En cherchant des infos pour écrire ce texte, je suis tombé sur un article qui liste neuf raisons pour lesquelles les garçons de trois ans sont les humains les plus irritants de la planète.

  1. Ils font ce qu’ils veulent, quand ils veulent.
  2. Ils n’ont aucun respect pour les normes sociales et les bonnes manières.
  3. Ils sont carrément méchants.
  4. Ils font des crises comme à deux ans, mais sur les stéroïdes.
  5. Ils testent constamment les limites.
  6. Ils comprennent mieux les choses, mais s’en câlissent quand même.
  7. Ils se mettent constamment dans des situations dangereuses, et tenter de les en retirer ne fait qu’empirer les choses.
  8. Ils prennent de mauvaises décisions et veulent que vous aussi en preniez.
  9. Ils vous mènent par le bout du nez et ils le savent.
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C’est le fun, hein? Pas étonnant que ce parent confesse qu’il considère parfois donner sa fille de trois ans en adoption.

Pourtant, si l’on se fie aux nombreux avis de spécialistes, tout ça est à peu près la norme. Selon Naître et grandir, certains enfants ont une sorte de petite crise d’adolescence vers trois ou quatre ans. En gros, leur désir d’autonomie devient plus fort, mais ils n’ont pas encore les aptitudes pour faire les choses tout seuls. Résultat : ils pètent des coches dignes de Gildor qui flippe son bureau dans District 31.

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Ce qui n’aide pas non plus, c’est qu’ils s’expriment de mieux en mieux, donc non seulement ils verbalisent plus facilement leurs préférences et leurs envies, mais ils sont plus habiles pour débattre et négocier. Donc, au lieu d’un enfant de trois ans, vous vous retrouvez avec un mini Léo Macdonald à la maison. (Après une référence à District 31, pas le choix d’en faire une à Indéfendable. C’est une question d’équilibre.)

Gestion de crise de bacon 101

Que peut-on faire pour éviter ces crises? Il existe plusieurs trucs que vous pouvez mettre en pratique pour réduire leur fréquence. Vous connaissez le dicton : mieux vaut prévenir que gérer un enfant qui braille sa vie parce que vous avez osé l’aider à enlever son bas.

Même s’ils s’y opposent au départ, les enfants ont besoin d’un cadre et de repères à l’intérieur desquels évoluer. Plus vous tenez votre bout, plus ils vont finir par assimiler les règles et s’y habituer.

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Et même si ça sonne cliché, il faut choisir ses batailles. Quand votre enfant se garroche dans la rue pour récupérer son ballon ou décide qu’une scie ronde est un jouet approprié pour son âge, une intervention ferme et rapide est justifiée. Mais s’il veut porter deux morceaux de vêtements qui ne fittent pas ensemble, laissez-le donc faire. Personne ne va mourir et vos tympans vous en seront éternellement reconnaissants.

L’anticipation peut également être une alliée importante pour prévenir les crises. Plutôt que de dire à votre enfant qu’il est temps d’aller mettre ses bottes et son manteau au moment même de quitter pour la garderie, annoncez-le à l’avance. Par exemple, dites : « On termine le livre, puis on va s’habiller! ». Ça lui donnera le temps de se préparer mentalement et déposer le livre que vous lui avez déjà lu 18 fois ce matin-là sera moins déchirant une fois le moment venu.

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Donner à votre enfant une illusion de contrôle est une autre méthode efficace pour éviter les conflits. Si vous lui demandez ce qu’il aimerait pour dessert, c’est clair qu’il vous demandera un Jos Louis. Mais en lui offrant le choix entre une pomme et une clémentine, il aura l’impression que c’est lui qui décide, sans réaliser que vous lui avez imposé un dessert santé par la bande. En plus, ça vous laissera la boîte de Jos Louis au complet.

Si, malgré tous ces bons conseils, vous n’avez pas réussi à éviter une crise, essayez le plus possible de rester calme.

Les émotions, c’est comme le pieds-mains-bouche : c’est contagieux. Vous emporter équivaudrait à permettre à votre enfant de faire pareil.

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Et n’essayez pas de le raisonner pendant sa crise : il n’entendra rien. L’important, c’est de revenir sur la situation une fois qu’il se sera calmé et qu’il sera plus réceptif à l’apprentissage. C’est à ce moment que vous pourrez lui expliquer pourquoi sa conduite n’était pas appropriée et ce qu’il devrait faire à l’avenir.

En espérant que ces quelques conseils vous aideront à rendre la phase « Threenager » de votre enfant plus tolérable.

On se revoit au « Fucking four »! Youppi…